L'investissement d'une partie congrue de ses avoirs dans un fonds commun de contrats à terme gérés a l'avantage d'améliorer la diversification du portefeuille. Une caractéristique qui revêt son importance à une époque où les catégories traditionnelles d'actif que sont les obligations et les actions donnent des rendements inconstants et, bien souvent, décevants.

C'est ce que soutient le gestionnaire du fonds Exemplar diversifié de la société BluMont, lancé en 2009 et qui a 42 millions de dollars sous gestion.

«L'avantage de ce produit est d'obtenir un rendement faiblement corrolé au rendement des catégories d'actif traditionnel, explique Roland Austrup, gestionnaire du fonds en entretien téléphonique. Notre fonds a l'habitude de se démarquer quand les actions vont mal et durant les périodes de stress comme en 2008.»

En 2008, son fonds a réalisé un rendement de 47,5%, puis de -2,14% en 2009, et de +12,9%, en 2010.

Pour 2011? «Le fonds recule de 4,5% depuis le début de l'année, en date de la fin d'octobre. Mais vous devez vous rappeler que septembre a été bon pour les investisseurs qui avaient repris le goût du risque», dit M. Austrup.

Étant donné la situation en Europe et aux États-Unis, le gestionnaire reste légèrement pessimiste pour 2012, qui pourrait bien ressembler à l'année 2010 plutôt qu'une répétition de la crise de 2008. Il est acheteur de pétrole, mais vendeur de métaux industriels.

Qu'est-ce qu'un contrat à terme? C'est un contrat qui fixe aujourd'hui le prix payé pour un produit dans trois mois, six mois, neuf mois, un an. Il sert d'assurance contre les variations de prix pour les producteurs et exportateurs qui veulent connaître à l'avance le prix de leurs récoltes ou produits.

«Parmi les produits dérivés, les contrats à terme sont parmi les plus sûrs puisqu'il s'agit de marchés boursiers réglementés, dit Nicolas Papageorgiou, professeur de finance à HEC Montréal, à qui on a demandé la pertinence pour un petit investisseur d'acheter des contrats à terme. Les contrats sont très liquides, très faciles et très peu chers à négocier», ajoute l'universitaire.

Dans le cas du fonds Exemplar diversifié, il investit dans cinq catégories de contrats à terme: les contrats sur indices boursiers et obligataires, les contrats sur devises, sur les denrées agricoles (grains, viandes, sucre) et sur les matières premières: métaux industriels (cuivre, nickel, aluminium) et énergie (brut, gaz naturel).

Un fonds de contrat à terme propose ainsi une exposition aux devises, aux produits agricoles et aux métaux, des catégories d'actif auxquelles l'investisseur de détail n'a pas facilement accès de façon directe.

Le fonds peut être soit acheteur soit vendeur de contrats à terme. Le fonds suit une approche systématique développée par des mathématiciens de l'Université Waterloo pour décider quand vendre et quand acheter. L'investissement minimal est de 1000$ et le fonds est vendu par l'entremise de conseillers en placements et de courtiers en valeurs mobilières. L'effet de levier est limité à 20% de l'actif net. Les frais de gestion ne dépassent pas 2%.

M. Austrup propose à l'investisseur de détenir entre 10 et 20% de ses avoirs dans les contrats à terme pour profiter de leurs bienfaits.