En mars dernier, André Chabot, président de Gestion Triasima, de Montréal, misait sur une poursuite de la croissance de l'économie nord-américaine. En conséquence, il avait choisi des titres cycliques dans les domaines pétrolier, industriel et financier. Mal lui en prit. «Depuis la fin avril, la faiblesse de la croissance économique mondiale fait en sorte qu'on vit une sorte d'écho au marché baissier de 2008, moins brutal que le choc original, mais susceptible de faire plus mal.» Sa sélection a évidemment souffert de ce revers de conjoncture. Six mois plus tard, un ménage s'impose.

Canadian Natural Resources [[|ticker sym='T.CNQ'|]]

Fermeture vendredi: 30,20$

Prix le 18 mars 2011: 47,81$

Variation entre le 18 mars et le 6 octobre 2011: - 34,18%

Dividende annuel: 0,36$

Canadian Natural Resources est un producteur pétrolier produisant à la fois du pétrole conventionnel et en provenance des sables bitumineux. Le ralentissement de l'économie mondiale a fait chuter le prix du baril, entraînant les pétrolières. «Le pétrole issu des sables bitumineux contribue de façon importante à la croissance de l'entreprise. Les coûts de production étant élevés, les marges bénéficiaires en souffrent dès que le prix du pétrole baisse», explique le gestionnaire.

M. Chabot a vendu ses actions de CNQ cet été. Aujourd'hui, il recommande B2Gold [[|ticker sym='T.BTO'|]]. Le gestionnaire estime que l'or demeure dans une tendance haussière de long terme. La production d'or de la junior est en progression à sa mine du Nicaragua. Il s'attend à ce que la croissance soit au rendez-vous pour au moins trois ans.

Agrium [[|ticker sym='T.AGU'|]]

Fermeture vendredi: 71,16$

Prix le 18 mars 2011: 88,50$

Variation entre le 18 mars et le 6 octobre 2011: -16,68%

Dividende annuel: 0,10$

L'un des cinq producteurs de fertilisants agricoles de la planète, Agrium est toujours bien positionné pour tirer profit de l'appétit des populations d'Asie pour une alimentation plus riche en protéines. Malheureusement, ça ne protège pas Agrium de chute passagère. Si l'horizon de détention de l'action est de deux ans et plus, M. Chabot considérerait le prix actuel comme un bon point d'entrée. Mais comme l'horizon est davantage de six mois, il conserve ses actions sans en racheter.

Emerson Electric (EMR à New York)

Fermeture vendredi: 44,01$US

Prix le 18 mars 2011: 57,14$US

Variation entre le 18 mars et le 6 octobre 2011: - 22,12%

Dividende annuel: 1,38$ US

Titre industriel, Emerson produit des biens électriques et électroniques. Cyclique, le titre a été emporté dans la tourmente cet été. «Dans une téléconférence avec les analystes, le président David Farr est allé dire qu'il était incapable de prédire ce qui se passerait à l'avenir à cause du ralentissement économique et que tout était remis en question. Le marché n'a vraiment pas aimé», rapporte M. Chabot. Il a réduit ses positions dans Emerson depuis mars, mais entend conserver ce qui lui reste.

Deckers Outdoor [[|ticker sym='DECK'|]]

Fermeture vendredi: 99,74$US

Prix le 18 mars 2011: 78,79$US

Variation entre le 18 mars et le 6 octobre 2011: +27,88%

Dividende annuel: s.o.

Le fabricant américain de bottes et de chaussures de moyen et haut de gamme a superbement bien fait pour un titre de consommation discrétionnaire, passant de 79$ US à 96$ US. «Aux États-Unis, il semblerait que le bas de gamme et le haut de gamme fassent bien. Tout ce qui est au milieu a de la difficulté», fait remarquer André Chabot. Il empoche ses profits. Il remplace Deckers par Amazon [[|ticker sym='AMZN'|]]. Il constate que le détaillant électronique qui vend plus que des livres semble avoir réglé ses problèmes chroniques de contrôle des coûts. Sa nouvelle tablette a été bien reçue par le marché.

Banque Royale [[|ticker sym='T.RY'|]]

Fermeture vendredi: 47,30$

Prix le 18 mars 2011: 59,17$

Variation entre le 18 mars et le 6 octobre 2011: - 18,95%

Dividende annuel: 2,16$

«Une déception», laisse tomber M. Chabot. D'après lui, le présent ralentissement fait très mal à la première banque au pays, peut-être plus mal qu'en 2008. «C'est un exemple d'une situation qui n'était pas suffisamment réglée après la première récession.» Outre les problèmes que la banque a rencontrés avec ses activités américaines, qu'elle a vendues depuis, la Royale, ne connaît pas beaucoup de croissance depuis deux trimestres. Il conserve pour son dividende annuel de 2,16$ ou 4,6%.