Les Bourses européennes ont affiché vendredi un net repli, des indicateurs américains meilleurs que prévu n'ayant pas compensé les incertitudes dans la zone euro et les craintes liées à la situation en Grèce, pénalisant lourdement les valeurs bancaires.

L'indice de confiance des consommateurs établi par l'université du Michigan a été nettement révisé à la hausse tandis que l'activité économique dans la région de Chicago s'est accélérée en septembre.

«Les indices boursiers reculent même si les statistiques américaines sont relativement bonnes. La réaction des investisseurs est liée au climat général dans la zone euro», a observé Alexandre Baradez, analyste marchés chez Saxo Banque.

L'Eurostoxx 50 a perdu 1,48%.

La Bourse de Paris a perdu 1,51%. Le CAC 40 a lâché 45,69 points à 2981,96 points. Il conclut un trimestre exécrable (-25,12%), un des pires de son histoire et le plus mauvais depuis l'éclatement de la bulle internet en 2002.

Le président français Nicolas Sarkozy a rencontré en fin d'après-midi à Paris le premier ministre grec Georges Papandréou qui l'a assuré de sa «détermination totale» à mettre en oeuvre tous les engagements de la Grèce.

Le secteur bancaire était une nouvelle fois chahuté après une note négative des analystes de la banque suisse UBS qui ont abaissé leurs objectifs de cours des trois principaux titres. BNP Paribas a perdu 3,50% à 30,05 euros, Crédit Agricole 3,17% à 5,23 euros et Société Générale 5,12% à 20,00 euros.

Londres a terminé en nette baisse. L'indice Footsie-100 a perdu 1,32%, à 5128,48 points.

De mauvais indicateurs publiés auparavant en Chine et au Japon ont continué à pénaliser les banques. Standard Chartered a ainsi cédé 5,23% à 1287 pence et HSBC 3,10% à 496,90 pence. Barclays a perdu 4,61% à 161,35 pence et Lloyds Banking Group 4,44% à 34,87 pence.

Burberry, très présent lui aussi en Asie, a lâché 2,25% à 1174 pence.

Les minières ont également perdu du terrain, à l'instar de Kazakhmys (-4,92% à 793 pence) et Rio Tinto (-2,63% à 2888,50 pence).

La chute des valeurs bancaires a aussi pesé sur la Bourse de Francfort qui a terminé vendredi en nette baisse. Le Dax a perdu 2,44% à 5.502,02 points et le MDax des valeurs moyennes a cédé 3,41% à 83401,08 points.

Après des prises de bénéfices en début de journée, les inquiétudes sur le secteur bancaire européen ont repris le dessus. Deutsche Bank, qui fait l'objet de spéculations persistantes sur un avertissement sur résultats, a perdu 6,83% à 26,32 euros et Commerzbank a reculé de 5,38% à 1,89 euros.

Les valeurs automobiles ont également souffert. Volkswagen a reculé de 5,88% à 100,05 euros, MAN 5,43% à 58,39 euros et BMW 5,28% à 49,96 euros.

La Bourse de Madrid a clôturé vendredi en légère baisse de 0,54%, à 8546,6 points, moins secouée par les effets de la crise de la dette que les grandes places européennes.

Santander, le leader du secteur bancaire, a perdu 0,61%, à 6,224 euros. Sa rivale, BBVA, a terminé stable à 6,18 euros tandis que CaixaBank a perdu 1,07%, à 3,319 euros.

L'indice Ibex-35 des valeurs vedettes a été plombé par la chute des titres du BTP. ACS a perdu 2,06%, à 26,59 euros et Sacyr Vallehermoso 1,42%, à 4,229 euros.

Repli également de la Bourse de Milan, avec un recul de 1,39% à 14 836 points. Parmi les plus fortes baisses, le chausseur Tod's a cédé 5,14% à 63,7 euros et le fabricant de lunettes Luxottica 3,09% à 19,16 euros.

Les valeurs bancaires ont fini en ordre dispersé. Intesa Sanpaolo a reculé de 2,86% à 1,19 euro et UniCredit de 1,71% à 0,8025 euro tandis que Banco Popolare a gagné 1,46% à 1,25 euro et que Banca Popolare di Milano a bondi de 13,82% à 1,87 euro, portée par les espoirs de l'arrivée de fonds dans le cadre de la recapitalisation après la refonte de la gouvernance.

Bruxelles a terminé vendredi en baisse de 1,47% à 2131,28 points.

Parmi les plus fortes baisses, on retrouvait les bancaires, comme Ageas (ex-Fortis), qui perdait 4,78% à 1,31 euro. Parmi les rares hausses: les groupes de distribution Delhaize (+0,63% à 43,91 euros) et Colruyt (+1,61% à 31,25 euros).

Amsterdam a aussi fini en repli de 1,34% à 280,18 points, la plupart des titres terminant la séance dans le rouge. Les baisses les plus importantes ont été enregistrées par le sidérurgiste Aperam, issu de la scission des activités «aciers inoxydables» d'ArcelorMittal, qui a dévissé de 7,34% à 10,98 euros, et par le bancassureur ING, qui a cédé 7,09% à 5,33 euros.

La Bourse suisse a terminé en recul de 1,37% à 5531,74 points, les valeurs du luxe et les bancaires ayant tiré l'indice à la baisse.

Face aux perspectives de croissance moroses, Swatch a signé la plus mauvaise performance en plongeant de 6,98% à 302,30 francs suisse, tandis que Richemont a perdu 5,23% à 40,95 francs suisses.

Côté valeurs bancaires, UBS a décroché de 6,73% à 10,54 francs suisses et Credit Suisse a cédé 3,85% à 24 francs suisses.

À Lisbonne, recul de l'indice PSI-20 de 1,25% à 5891,06 points avec 13 titres sur 20 dans le rouge. Le groupe multimédias Zon a enregistré la plus forte chute (-4,65%) de la place lisboète. Les principales banques ont également reculé. BCP a perdu 2,01% et BPI 1,59%.