La décote des États-Unis par la firme Standard & Poor's a fait plonger les places boursières du monde entier, lundi, et le Canada n'a pas échappé au phénomène.

L'indice S&P/TSX de la Bourse de Toronto a chuté de près de 500 points, à son niveau de clôture le plus bas en un an. Il a terminé la séance en recul de 491,21 points, ou quatre pour cent, à 11 670,96, après un plongeon de 800 points la semaine dernière.

L'indice de la bourse de croissance TSXV perdait quant à lui 129,21 points à 1682,29 points.

Le dollar canadien a aussi perdu de la valeur, lundi. Il a terminé la journée tout juste au dessus de la parité, à 100,92 cents US, en baisse de 1,25 cent US.

Les investisseurs, nerveux, se sont rués sur les Bons du Trésor américain et sur les métaux précieux, dont l'or. La valeur du métal jaune a dépassé les 1700 $ US l'once pour la première fois.

Au New York Mercantile Exchange, il a clôturé à 1713,20 $ US l'once, un record. En cours de séance, la valeur du métal jaune a grimpé jusqu'à 1718,20 $ US l'once.

Les inquiétudes sur la demande ont contribué au recul du cours du pétrole, en baisse de 5,57 $ US, à 81,31 $ US. Un glissement de 8 $ avait eu lieu la semaine dernière.

La décote annoncée vendredi soir s'ajoute à des données inquiétantes au sujet de l'économie américaine et aux troubles en Europe où la crise de la dette menace de se répandre à l'Espagne et à l'Italie.

D'après Norman Raschkowan, stratège pour l'Amérique du Nord à la financière Mackenzie, les événements des dernières semaines, notamment «le cirque» au Congrès et l'incapacité de l'Europe à gérer la crise de la dette de certains États ont ébranlé la confiance des investisseurs et des gens d'affaires.

«Et le grand point d'interrogation, désormais, est de savoir s'il y aura des changements de comportement. Et c'est ce qui inquiète les gens et ce pourquoi les craintes enflent sur la menace d'une récession à double creux», a-t-il fait valoir.

Aux États-Unis, la moyenne Dow Jones des valeurs industrielles a perdu 634,76 points, ou 5,5 pour cent, pour s'établir à 10 809,85 points.

Le Nasdaq a quant à lui glissé de 174,72 points à 2357,69 points tandis que le S&P500 perdait 79,92 points à 1119,46 points.

La décision controversée de S&P, annoncée vendredi en soirée, a tué dans l'oeuf l'espoir suscité par la Banque centrale européenne, qui a décidé d'intervenir pour soutenir l'Italie et l'Espagne dont les coûts d'emprunt ont considérablement augmenté au cours des dernières semaines.

Afin d'éviter que les marchés financiers paniques, les ministres des Finances des pays du G-20 ainsi que les dirigeants des principales banques centrales ont fait une déclaration commune, lundi.

Ils ont affirmé qu'ils étaient prêts à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la stabilité et la croissance de l'économie.

Sur le TSX, le secteur énergétique a chuté de 7,2 pour cent. Suncor Energy (TSX:SU) a vu ses actions perdre 2,24 $, à 30,10 $, tandis que Canadian Natural Resources (TSX:CNQ) encaissait un recul de 2,20 $, à 33,05 $.

Le cours du cuivre a cédé 16 cents, à 3,96 $ US, contribuant à la retraite du secteur minier de 9,8 pour cent.

Le secteur financier a aussi plombé le TSX, avec les titres de la Banque Royale (TSX:RY) et de la Banque Scotia (TSX:BNS) en recul.

Le secteur aurifère a été le seul à afficher des gains.