Les Bourses de New York et Toronto ont fini en forte baisse mercredi, rongées par la nervosité en l'absence d'avancée dans les négociations sur la dette américaine à six jours de la date limite.

Selon des chiffres définitifs, le Dow Jones Industrial Average a lâché 198,75 points (1,59%) à 12 302,55 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 75,17 points (2,65%) à 2764,79 points.

L'indice élargi Standard & Poor's 500 a reculé de 2,03% (ou 27,05 points) à 1304,89 points.

À Toronto, le S&P TSX a reculé de 2,01% ou 267,89 points à 13 032,67 points.

C'est le plus bas niveau de clôture depuis fin juin pour le Dow Jones, l'indice vedette de Wall Street qui montre de plus en plus de nervosité vis à vis du problème de dette américain.

«L'impasse dans les négociations commence à faire des ravages à l'approche de la date du 2 août», a observé Peter Cardillo, d'Avalon Partners.

Démocrates et républicains continuaient de défendre leurs positions à Washington sur le budget, sans trouver de compromis concernant le relèvement du plafond de la dette, qui doit intervenir avant le 2 août selon le Trésor pour éviter un défaut de paiement de l'Etat fédéral.

«Aucun progrès n'est fait, la date limite approche, la nervosité augmente et les investisseurs continuent de réduire leur exposition aux actifs dits risqués», a abondé Michael James, de Wedbush Morgan Securities.

Le marché craint que les Etats-Unis ne perdent, en cas d'échec de ces négociations, leur note optimale de AAA auprès des agences de notation.

A ces craintes qui minent l'indice Dow Jones depuis maintenant quatre séances se sont ajoutés des indicateurs économiques moroses. Le marché s'est rapproché de seuils psychologiques, notamment 1.300 points pour le S&P 500.

Les commandes de biens durables ont enregistré une rechute inattendue en juin aux Etats-Unis, de 2,1% par rapport au mois précédent. Puis en début d'après-midi est paru un Livre Beige peu encourageant, après lequel la baisse du marché s'est encore accélérée.

La Réserve fédérale a estimé que le rythme de croissance de la première économie mondiale avait récemment ralenti dans son rapport qui sert de base aux discussions sur la politique monétaire.

Le marché obligataire s'est replié. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans est monté à 2,980% contre 2,951% mardi soir, et celui du bon à 30 ans à 4,279% contre 4,277% la veille.

Une enchère de bons du Trésor à 5 ans a par ailleurs reçu un mauvais accueil de la part des investisseurs.

Les inquiétudes macroéconomiques ont dominé la séance, faisant passer au second plan une série de résultats d'entreprises.

Le distributeur en ligne Amazon (+4,15% à 223,07 dollars) a tout de même réjoui le marché en publiant des résultats supérieurs aux attentes, tout comme le groupe de défense et d'aéronautique Boeing (+0,67% à 70,63 dollars) qui a vu son bénéfice net bondir de 20% au deuxième trimestre.

Autres bonnes surprises pour les analystes, le créateur de jeux vidéo Electronic Arts (-3,40% à 23,00 dollars) et le chimiste Dow Chemical (-2,40% à 34,99 dollars) ont aussi fait mieux qu'attendu, mais n'ont pas pu se maintenir dans le vert.

Le groupe pétrolier ConocoPhillips (-0,65% à 73,13 dollars) a publié un bénéfice net de 3,4 milliards de dollars pour le deuxième trimestre, en baisse de plus de 18% sur un an, mais restant supérieur aux attentes.

Le secteur technologique a souffert des résultats et prévisions bien inférieurs aux attentes du spécialiste des infrastructures de réseau Juniper, laminé (-20,89% à 24,66 dollars). Dans son sillage, Cisco, son concurrent et composant de l'indice Dow Jones, a abandonné 3,68% à 15,69 dollars.

La compagnie aérienne Delta Air Lines (-5,11% à 7,61 dollars) a vu son bénéfice chuter de 58% au deuxième trimestre, un résultat plus mauvais qu'attendu mis sur le compte de la flambée du prix du carburant.

Les débuts en cotation de l'action Dunkin' Brands, maison mère des chaînes de beignets Dunkin' Donuts et de glaces Baskin-Robbins, étaient salués malgré tout: l'action s'est envolée de 46,58% à 27,85 dollars.