Plusieurs hauts dirigeants d'entreprises du secteur canadien de la finance appuient officiellement le projet de fusion du Groupe TSX (T.X) et du groupe London Stock Exchange (LSE), qui exploite la Bourse de Londres.

Dans une lettre ouverte publiée lundi, les 11 dirigeants, parmi lesquels l'ancien chef de la direction de la bourse torontoise, Rowland Fleming, ont affirmé que le fusion projetée préserverait la souveraineté canadienne en matière de réglementation des marchés, favoriserait les gestionnaires canadiens et assurerait une certaine concurrence dans le commerce des valeurs mobilières au pays.

Le groupe comprend également d'importantes figures de Bay Street telles que le président du conseil, président et chef de la direction de Caldwell Securities, Thomas Caldwell, le président exécutif de CI Financial [[|ticker sym='T.CIX'|]], Bill Holland, ainsi que le président du conseil, président et chef de la direction de la firme Raymond James, Paul Allison.

Ces dirigeants estiment que l'acquisition de la Bourse de Toronto par Maple Group Acquisition Corporation donnerait naissance à un monopole contrôlant près de 90% des opérations sur actions au Canada et éliminerait pratiquement toute concurrence.

Les offres concurrentes - toutes deux évaluées à environ 3,7 milliards $ - détermineront l'avenir du groupe boursier canadien, qui exploite la Bourse de Toronto, la Bourse de croissance TSX, la Bourse de Montréal et la Corporation canadienne de compensation de produits dérivés, entre autres.

Une fusion des groupes TMX et LSE ferait passer les bourses canadiennes au sein d'un groupe étranger dans une industrie en pleine consolidation. Néanmoins, la Bourse de Toronto poursuivrait ses activités de façon indépendante et demeurerait réglementée par les responsables canadiens de la réglementation des valeurs mobilières.

Une victoire de Maple - qui regroupe la plupart des grandes institutions financières canadiennes, dont la Caisse de dépôt et placement du Québec, le Mouvement Desjardins, Banque Nationale Groupe financier [[|ticker sym='T.NA'|]] et le Régime de retraite des enseignantes et des enseignants de l'Ontario (RREO) - ferait passer la bourse torontoise et ses affiliées sous le contrôle de plus d'une douzaine de banques, maisons de courtage, assureurs et fonds de retraite canadiens.

Les actionnaires du Groupe TMX feront savoir cette semaine s'ils approuvent ou non le projet de fusion avec le groupe LSE. Un rejet de cette entente laisserait le champ libre au groupe rival pour qu'il rende sa proposition plus intéressante à leurs yeux.

La lettre a été rendue publique alors que Maple donnait une conférence téléphonique afin de répondre aux questions des investisseurs en prévision du vote de jeudi.

Luc Bertrand, porte-parole de Maple, n'avait toujours pas pris connaissance de cette lettre, mais il a affirmé qu'en vertu de la proposition de son consortium, le nouveau groupe boursier demeurerait négocié sur le marché dans une proportion de 78%, respecterait la réglementation en matière de gouvernance des sociétés ouvertes et compterait un conseil d'administration en majorité indépendant.

«Certains pensent que nous faisons un retour à une époque lors de laquelle c'était une entitée mutualisée; je ne crois pas cela représente correctement ce que nous proposons», a-t-il dit.