Les actions des petites sociétés canadiennes accuseront du retard sur le reste du marché après que la flambée des prix des métaux et du carburant eut poussé les valeurs près d'un sommet record, selon les investisseurs canadiens les plus performants sur le marché des titres à faible capitalisation.

Ralph Lindenblatt, cogestionnaire de Bissett Microcap Fund, soutient à cet égard que les actions des entreprises à petite capitalisation présenteront un rendement annuel d'environ 5% au cours des cinq à dix prochaines années après que le rendement a plus que doublé en 2009 et 2010. Pour sa part, Allan Jacobs, de Sprott, explique qu'il a laissé les liquidités s'accumuler dans son Sprott Small Cap Equity Fund au moment où les aubaines sont devenues plus difficiles à trouver. Ces deux fonds ont obtenu de meilleurs résultats que tous les autres fonds communs de placement canadiens spécialisés dans les titres à faible capitalisation l'an dernier, produisant un rendement de 60% et de 50% respectivement, selon des données de Bloomberg.

Le sous-indice torontois S&P/TSX Venture Composite et le S&P/TSX SmallCap Index ont grimpé environ deux fois plus que l'indice S&P/TSX 60 regroupant les actions des plus grandes entreprises canadiennes au cours du marché haussier qui a commencé en 2009 au moment où la reprise économique a stimulé les investissements dans les actifs plus risqués et tandis que les prix du pétrole, de l'argent et du cuivre ont plus que doublé.

La valeur d'entreprise du SmallCap Index, qui mesure la valeur nette et la dette, a grimpé à près de 13 fois les bénéfices avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement en avril dernier, à 0,3% du sommet d'après 2001 atteint le 30 décembre dernier.

«Nous avons bondi de 200% par rapport au creux du marché», constate M. Lindenblatt, en faisant allusion au Venture Composite Index qui regroupe les entreprises inscrites à la Bourse des petites entreprises.

«Il n'est pas surprenant de constater que les titres à faible capitalisation vont être ramenés vers l'arrière ou à tout le moins céder le leadership aux titres à grande capitalisation, ajoute-t-il. Si l'on examine la valeur des titres à faible capitalisation aujourd'hui, on se rend compte que nous avons atteint un point où il faut nous attendre à des rendements beaucoup plus modestes.»

Les titres à faible capitalisation ont profité d'une plus grande concentration de producteurs de produits de base. Ainsi, les sociétés d'énergie et de matières premières forment 55% de l'indice SmallCap comparativement à 47% pour l'indice S&P/TSX 60, d'après des données compilées par Bloomberg.

Les actions des entreprises plus imposantes feront mieux, avance Chris Conkey, chef des placements des actions mondiales chez Manulife Asset Management. L'indice composite S&P/TSX, qui combine le sous-indice S&P/TSX 60 (titres de sociétés présentant une capitalisation boursière moyenne de 21,4 milliards) et l'indice S&P/TSX Completion (entreprises de taille moyenne), offrira un rendement de 7,5% à 8,5% au cours des trois à cinq prochaines années, prévoit M. Conkey, qui veille à la gestion d'environ 60 milliards à la division torontoise de la Financière Manuvie.

Le Venture Composite Index, dont les entreprises présentent une capitalisation boursière moyenne de 100 millions, a chuté de 8,2% depuis le 31 décembre dernier, alors que le SmallCap Index, regroupant des entreprises dont la valeur boursière moyenne est de 860 millions, n'a progressé que de 0,4%.