La Bourse de New York abandonnait ses gains lundi à la mi-journée, alors que l'élan ayant suivi l'annonce de la mort du chef d'al-Qaïda Oussama Ben Laden se dissipait.

Vers 12h45, le Dow Jones Industrial Average cédait 0,99 point à 12.864,78 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 8,76 points à 2864,78 points.

L'indice élargi Standard & Poor's 500 reculait de 0,11% ou 1,44 point à 1362,17 points.

À Toronto, le S&P TSX gagnait 13 990,4000   45,6100 (0,33% ou 45,61 points à 13 990,40 points.

Vendredi, Wall Street avait fini en hausse malgré des indicateurs économiques mitigés et la chute de Microsoft, bouclant sa plus forte progression mensuelle de l'année. Le Dow Jones était monté de 0,37%, le Nasdaq de 0,04% et le S&P 500 de 0,23%.

«Il y a eu une certaine euphorie à l'ouverture, mais elle s'est rapidement dissipée lorsque les prix des matières première se sont inversés», repartant à la hausse, a noté Dan Greenhaus, de Miller Tabak.

«À ces niveaux de prix, tout repli des cours du pétrole est bienvenu», a ajouté l'analyste.

Dans un premier temps, le baril était retombé à moins de 111 dollars, avant de repartir en hausse puis de se stabiliser.

L'annonce de la mort d'Oussama Ben Laden était surtout «très symbolique», particulièrement pour le monde de la finance, selon Howard Silverblatt, analyste pour Standard & Poor's.

La Bourse de New York se trouve à quelques encablures seulement de Ground Zero, où s'élevaient les tours jumelles du World Trade Center détruites par des avions lors des attentats du 11 septembre 2001.

«À très court terme, et selon les événements qui se produiront dans les deux prochaines semaines (l'annonce) dope le moral et clôt un chapitre, même si l'histoire n'est pas terminée», a observé l'analyste.

Le marché restait par ailleurs prudent sur les conséquences d'un tel événement.

«Le marché réalise que rien n'a changé. La menace terroriste est à un niveau d'alerte élevé, sous forme de représailles», a souligné Peter Cardillo, d'Avalon Partners. La CIA a prévenu qu'il était «presque certain» que des terroristes tentent de venger Oussama ben Laden.

L'actualité économique était plutôt positive, avec des indicateurs publiés en milieu de matinée meilleurs qu'attendu.

L'activité manufacturière a légèrement ralenti aux États-Unis en avril, selon l'indice ISM, mais moins que prévu. À 60,4%, l'indice reflète le maintien du dynamisme des usines du pays.

Les dépenses de construction aux États-Unis ont, elles, rebondi en mars après leur point bas de février, tirées par le secteur du logement.

Le secteur du charbon était sous les feux des projecteurs après le rachat d'International Coal Group (+30,78% à 14,43 dollars) par son rival Arch Coal (-1,34% à 33,84 dollars), qui donnera naissance au deuxième producteur de charbon à coke aux États-Unis. Arch propose 14,60 dollars par action de sa cible.

Le groupe israélien Teva (+1,71% à 46,51 dollars), numéro un mondial des médicaments génériques, a proposé d'acheter de manière amicale le groupe biopharmaceutique Cephalon (+4,80% à 80,28 dollars), en bute depuis des semaines aux visées hostiles de son concurrent canadien Valeant (-6,23% à 49,35 dollars). Le groupe israélien et le groupe canadien ont tous les deux des actions cotées à New York.

Le groupe français PPR a lancé une offre publique d'achat amicale sur le spécialiste des sports extrêmes Volcom (+23,80% à 24,40 dollars), proposant 24,50 dollars par action.

Le groupe de chimie DuPont (-1,06% à 56,19 dollars) a relevé une dernière fois son offre sur le groupe danois d'agroalimentaire et de biotechnologies Danisco, à 6,6 milliards de dollars, prolongée jusqu'au 13 mai.

Le marché obligataire montait. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans se repliait à 3,270% contre 3,296% vendredi soir, et celui du bon à 30 ans à 4,389% contre 4,406%.