La Bourse de New York a fini en hausse jeudi malgré des indicateurs mitigés, après la publication d'une nouvelle salve de résultats supérieurs aux attentes. À Toronto, l'indice S&P/TSX a fait du surplace, influencé négativement par les chiffres américains sur l'emploi et ceux de la croissance chez nos voisins.

Selon des chiffres définitifs de clôture, le Dow Jones Industrial Average a pris 72,35 points (0,57%) pour finir à 12 763,31 points, son plus haut niveau depuis le 20 mai 2008, et le Nasdaq, à dominante technologique, 2,65 points (0,09%) à 2872,53 points. L'indice s'est maintenu à son plus haut depuis décembre 2000.

L'indice élargi Standard & Poor's 500 a progressé de 0,36% (4,82 points) à 1360,48 points.

À Toronto, le S&P TSX à peiné toute la séance pour gagner de 0,01% ou 1,83 point à 13 894,40 points. Le dollar canadien s'échangeait à 105,31 cents US.

Le marché a encaissé deux indicateurs mitigés jeudi, une croissance ralentie au premier trimestre à 1,8% contre 3,1% au trimestre précédent, et des inscriptions hebdomadaires au chômage plus élevées qu'attendu. Malgré quelques hésitations en début de séance, les indices ont fini dans le vert.

«Inflation, cours des matières premières, chômage, Ben Bernanke dit que tout cela est +transitoire+. Donc des nouvelles un peu décevantes, comme la croissance au premier trimestre à 1,8%, peuvent être vues comme +transitoires+ par les investisseurs», a indiqué Gregori Volokhine, de Meeschaert Capital Markets.

La réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine s'était achevée mercredi sur un statu quo -maintien de taux quasi nuls, maintien jusqu'à sa fin prévue des programmes de rachat de titres-, suivies par une intervention du président de l'institution qui s'est montré confiant.

Dans ce contexte favorable à la prise de risque, le marché a poursuivi sa hausse.

«Ces chiffres ne devraient pas matériellement affecter les attentes de résultats des investisseurs pour les prochains trimestres, mais ils indiquent que l'économie croît à un rythme bien plus lent que normalement observé à la fin de la deuxième année d'une expansion économique», a souligné Frederic Dickson, de D.A. Davidson.

Point positif, les promesses de vente de logements se sont nettement accélérées aux États-Unis en mars.

Un certain nombre de sociétés ont publié des résultats supérieurs aux attente.

«Et quand elles déçoivent, elles parlent de la hausse des prix des matières premières et on tombe sur la même explication (que pour la macroéconomie, ndlr): c'est transitoire», a observé Gregori Volokhine.

Le marché obligataire est monté. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans s'est replié à 3,312% contre 3,368% mercredi soir, et celui du bon à 30 ans à 4,424% contre 4,463% la veille.

Journée stable pour le pétrole

Les prix du pétrole ont fini quasi stables jeudi à New York, après avoir atteint leur plus haut niveau depuis septembre 2008, près de 114 dollars le baril, portés par l'affaiblissement de la monnaie américaine.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en juin a terminé à 112,86 dollars, en hausse de 10 cents par rapport à la veille.

Les cours, qui ont passé une grande partie de la journée à osciller autour de l'équilibre, ont atteint en séance 113,97 dollars le baril, niveau inédit depuis le 22 septembre 2008.

«Le dollar continue de s'orienter à la baisse, ce qui soutient les prix du brut, avec en toile de fond la situation géopolitique au Moyen-Orient», a expliqué Matt Smith, de Summit Energy.

La banque centrale des États-Unis (Fed) a confirmé mercredi qu'elle comptait maintenir son taux d'intérêt proche de zéro pendant encore longtemps, et mener son programme de rachats d'actifs sur les marchés à son terme pour soutenir l'économie.

Ces mesures pèsent sur la valeur de la monnaie américaine, au plus bas depuis fin 2009 jeudi face à l'euro, ce qui pousse les investisseurs à placer leurs fonds dans les matières premières pour protéger leur capital d'une perte de valeur.

Mais les cours ont été tirés vers le bas par des indicateurs économiques aux Etats-Unis, qui «n'étaient pas très encourageants», selon M. Smith.

Les inscriptions au chômage y sont reparties à la hausse la semaine dernière, et la croissance, de 1,8% en rythme annuel au premier trimestre, a subi un net ralentissement.

«Cela ne pèse pas sur les prix du brut et des produits raffinés, parce que l'offre en essence est faible actuellement» aux États-Unis, a tempéré Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.