Les Bourses de Toronto et New York ont clôturé la séance de lundi en baisse, coulées par un important recul du cours du pétrole et la mauvaise note attribuée par l'agence Standard & Poor's à la dette du gouvernement américain.

L'indice composé S&P/TSX a retraité de 96,79 points pour terminer la journée avec 13 702,33 points, tandis que le dollar canadien s'est déprécié de 0,45 cent US à 103,71 cents US.

L'agence de notation Standard & Poor's a réduit sa perspective à long terme de «stable» à «négative». Selon elle, les élus ont de la difficulté à s'attaquer à la détérioration des finances du pays. S&P a cependant maintenu la notation sur la dette souveraine des États-Unis à long et court terme à AAA.

Le cours du pétrole a cédé 2,54 $ US à 107,12 $ US le baril à la Bourse des matières premières de New York, après que l'Arabie saoudite eut indiqué qu'elle avait réduit sa production quotidienne à 8,3 millions de barils en mars, par rapport à 9,1 millions de barils en février, en raison de ce qu'elle a estimé être un excédent de la fourniture mondiale.

Selon des chiffres définitifs de clôture, le Dow Jones Industrial Average a lâché 140,24 points (1,14%) à 12 201,59 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 29,27 points (1,06%) à 2735,38 points.

L'indice élargi Standard & Poor's 500 a reculé de 1,10% (14,54 points) à 1305,14 points.

«Clairement, les commentaires en forme d'avertissement de l'agence Standard and Poor's sont le carburant qui a alimenté le repli du marché, dans ce qui s'annonçait comme une journée de repli de toute façon», a expliqué Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management.

La publication quelques minutes avant l'ouverture de la Bourse du rapport de l'agence d'évaluation financière a pris les investisseurs par surprise.

Standard and Poor's a abaissé à «négative» la perspective d'évolution de la note de la dette des États-Unis, en raison de l'importance de leurs déficits budgétaires, ce qui implique qu'elle pourrait l'abaisser à moyen terme.

«C'est un coup de grisou sur les marchés qui vient aussi bien des problèmes de dette en Europe que, maintenant, de la constatation par Standard and Poor's que les États-Unis sont aussi dans une situation où ils ne peuvent pas rester inactifs», a constaté Gregori Volokhine, de Meeschaert Capital Markets.

Déjà avant l'annonce de Standard and Poor's, le marché américain s'apprêtait à suivre ses homologues européens, minés de leur côté par les spéculations sur une restructuration de la dette de la Grèce, pourtant démenties par le gouvernement.

Le relèvement des taux de réserves bancaires en Chine, qui souhaite dompter son économie afin de limiter l'inflation élevée dans le pays, avait également pavé le chemin à une journée de baisse.

Les indices ont malgré tout limité leur repli en fin de séance.

«Ce qui retient le marché, c'est que le marché obligataire l'a plutôt bien pris, et a finalement progressé après cette annonce», a souligné Mace Blicksilver.

«Cela met un peu de pression sur le Congrès et la Maison-Blanche pour encadrer les dépenses», a précisé l'analyste.

Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a ainsi reculé à 3,371% contre 3,410% vendredi soir, et celui du bon à 30 ans à 4,454% contre 4,468%.