Marc Christopher Lavoie, vice-président marchés européens chez Hexavest, propose un choix de titres en provenance des vieux pays. Fondée en 2004, la firme montréalaise spécialisée dans les actions internationales gère près de 7 milliards de dollars pour le compte presque exclusif de clients institutionnels.

Pourquoi investir en Europe? La croissance y est anémique et les maillons les plus faibles doivent mettre en place des mesures d'austérité qui plomberont la croissance de l'union économique. C'est quand tout va mal qu'il faut investir, pourvu qu'on choisisse des titres sous-évalués, au bilan irréprochable et versant de généreux dividendes, de répondre le gestionnaire. Les dividendes permettront aux boursicoteurs de prendre leur mal en patience, advenant le pire.

Sanofi-Aventis (SAN à Paris)

Fermeture vendredi: 51,86 euros

Sommet 52 semaines: 55,30 euros

Bas 52 semaines: 44,01 euros

Dividende annuel: 2,50 euros

En Europe comme ailleurs, les pharmaceutiques sont tombées en disgrâce. Les pharmas constituent toutefois un secteur défensif, qui fait habituellement mieux que l'indice en période de repli. «Sanofi est présent dans le diabète, les marchés émergents et les vaccins», souligne Marc Lavoie, 36 ans. Les deux premiers positionnements lui assurent une croissance, tandis que le troisième, les vaccins, où peu de joueurs sont présents, lui garantit une continuité dans les revenus. Sanofi est en voie de passer au travers de la période d'expiration de ses brevets-clés. Après beaucoup de péripéties, elle a finalement conclu l'acquisition de l'américaine Genzyme. Sanofi-Aventis se vend à sept fois les profits par action de 2011 et à huit fois ceux de 2012. Son dividende, libellé en euros, donne près de 5%. Le titre est offert sous forme de reçus de dépôt (ou ADR en anglais) à New York sous la cote SNY.

Metro (MEO à Francfort)

Fermeture vendredi: 48,20 euros

Sommet 52 semaines: 58,80 euros

Bas 52 semaines: 39,00 euros

Dividende annuel: 1,35 euro

Troisième détaillant de la planète, derrière Walmart et Carrefour, le Metro allemand ne doit pas être confondu avec notre Metro à nous. Les deux sont dans l'alimentation, mais le détaillant germanique est aussi présent dans l'électronique et le créneau des grands magasins. Titre défensif, méconnu en Amérique du Nord, Metro a assuré sa croissance en se tournant vers les anciens pays du bloc de l'Est. À 11 fois les profits de 2012, le titre se vend au rabais par rapport à ses pairs européens.

Teliasonera (TLSN à Stockholm)

Fermeture vendredi: 49,84 couronnes

Sommet 52 semaines: 56,59 couronnes

Bas 52 semaines: 43,76 couronnes

Dividende annuel: 2,75 couronnes

On parle ici du BCE scandinave. Peu de croissance à prévoir, sinon grâce au cellulaire dans les pays baltes et les anciennes républiques soviétiques, mais abondance et stabilité des fonds autogénérés. Le marché a jeté l'éponge à son sujet, explique M. Lavoie, lui préférant des exploitants plus dynamiques dans les marchés émergents. «Quand tout le monde aime, c'est trop tard pour acheter», rappelle le gestionnaire de portefeuille. Teliasonera verse un dividende de 5,5% et se vend à moins de 11 fois les bénéfices estimés de 2011.

À vendre - Antofagasta (ANTO à Londres)

Fermeture vendredi: 13,72 livres

Sommet 52 semaines: 16,75 livres

Bas 52 semaines: 7,56 livres

Dividende annuel: s.o.

Exploitante de mines de cuivre au Chili et au Pérou, la société anglaise a vu le cours de son action suivre la même trajectoire ascendante que le prix du cuivre. Le métal se vend autour de 9400$US la tonne. La volonté du gouvernement de Chine, grand consommateur de cuivre, de restreindre la croissance de son marché immobilier fait craindre à M. Lavoie un recul du prix du métal. «Le rebond du prix des matières premières en 2009-2010 s'explique principalement par le cycle de reconstruction des inventaires. Ce cycle tire à sa fin», croit notre invité.

À vendre - l'euro contre le dollar américain (EUO à New York)

Fermeture vendredi: 17,19$US

Sommet 52 semaines: 26,41$US

Bas 52 semaines: 16,97$US

Dividende annuel: s.o.

L'euro est vraiment trop fort, selon le gestionnaire d'Hexavest. Il a atteint son sommet la semaine dernière. «Pour moi, c'est injustifié et ça ne reflète pas le risque qu'un investisseur prend en Europe, aux prises avec la crise des dettes souveraines qui lie les mains du patron de la Banque centrale européenne», dit Marc Lavoie. Un petit investisseur peut jouer l'euro à la baisse en achetant le fonds négocié en Bourse au symbole EUO, qui double l'effet de la fluctuation de la devise européenne par rapport au dollar américain. «Sur une longue période, il arrive que leur performance s'éloigne de celle qu'elle devrait être, en raison de la construction du produit», met-il toutefois en garde.