L'opérateur boursier allemand Deutsche Börse a estimé vendredi que son projet de fusion avec NYSE Euronext restait «la meilleure combinaison possible» pour les actionnaires des deux groupes, malgré une contre-offre de Nasdaq OMX et ICE supérieure de 19% à la sienne.

«Deutsche Börse est toujours fermement convaincu» que son projet de fusion avec l'opérateur transatlantique NYSE Euronext «est la meilleure combinaison possible pour les actionnaires des deux groupes», selon un bref communiqué.

Cette déclaration intervient après l'annonce vendredi des opérateurs boursiers américains Nasdaq OMX Group et IntercontinentalExchange (ICE) d'une contre-offre proposant 42,50 dollars par action en numéraire et en actions pour la totalité du capital de NYSE Euronext, soit 11,3 milliards de dollars.

Deutsche Börse et NYSE Euronext avaient annoncé le 15 février leur fusion destinée à donner naissance à la première Bourse au monde, détenue à 60% par les actionnaires du groupe allemand et à 40% par ceux de l'opérateur transatlantique.

L'offre de Deutsche Börse était entièrement libellée en titres. Elle prévoyait l'échange de chacune de ses actions contre une action ordinaire du nouvel ensemble et l'échange de chaque action du capital de NYSE Euronext contre 0,47 action du capital de la nouvelle société.

«Je ne pense pas que Deutsche Börse va surenchérir, car ses actionnaires estimaient déjà que l'offre proposée à NYSE Euronext était trop chère», a déclaré à l'AFP Constantin Rohrbach, analyste de la banque Nord/LB.

Il s'est déclaré lui-même «sceptique» sur les bienfaits de cette fusion pour Deutsche Börse. «Cette contre-offre est peut-être même une bonne affaire» pour le groupe allemand, qui risquait de faire face à une longue bataille pour obtenir le feu vert des autorités européennes de la concurrence, a-t-il estimé.

Le nouveau groupe devait en effet se retrouver en situation de quasi-monopole mondial sur certains segments, notamment les échanges de produits dérivés.

«Je pense que NYSE Euronext va accepter l'offre de Nasdaq OMX et ICE», a encore pronostiqué M. Rohrbach. «Ce sera une solution américaine, ce qui sera sans doute plus simple sur le plan politique».

L'annonce surprise de l'intention de Deutsche Börse et de NYSE Euronext de fusionner avait en effet provoqué une levée de boucliers des deux côtés de l'Atlantique, tant de personnalités politiques que de salariés, craignant des pertes d'emploi et d'influence dans le nouvel ensemble.

Ce matin, l'action Deutsche Börse limitait ses pertes à 0,77% à 53,14 euros sur l'indice Dax de la Bourse de Francfort, qui gagnait 1,58% à la même heure.

«Peut-être que les investisseurs ne croient pas à un succès de l'offre du Nasdaq OMX et ICE», suggérait l'analyste Michael Rohr de Silvia Quandt. Leur proposition en particulier de payer une partie en numéraire le rendait sceptique, car le Nasdaq OMX est «très endetté» selon lui.