La Bourse de New York a fini en baisse vendredi sous la pression d'une nouvelle envolée des cours du pétrole, et malgré le recul du chômage aux États-Unis: le Dow Jones a perdu 0,72% et le Nasdaq 0,50%.

Selon des chiffres définitifs de clôture, le Dow Jones Industrial Average a lâché 88,32 points à 12 169,88 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 14,07 points à 2.784,67 points.

L'indice élargi Standard & Poor's 500 s'est replié de 0,74% (9,82 points) à 1321,15 points.

Pendant ce temps à Toronto, la Bourse de croissance TSXV a clôturé à 2439,83 points, en hausse de 29,01 points, vendredi. Le volume a été de plus de 394,4 millions d'actions négociées.

«Le marché se montre grandement inquiet de l'escalade de tensions géopolitiques et de la hausse des prix du pétrole» qui en a découlé, a observé Peter Cardillo, d'Avalon Partners.

Le baril de pétrole a clôturé à plus de 104 dollars à New York, un fait inédit depuis septembre 2008 qui alimentait les craintes de voir la flambée des prix de l'énergie handicaper la reprise économique mondiale.

«La situation en Libye semble empirer, ce qui signifie une augmentation des prix dans les jours à venir», a ajouté M. Cardillo, soulignant la grande incertitude qui régnait à l'entrée du week-end.

Les insurgés libyens, maîtres de l'est du pays, ont continué leur progression et affirmé avoir pris le contrôle d'une ville pétrolière stratégique, alors que l'opposition affrontait la police dans les rues de Tripoli.

Cette actualité a dominé les chiffres encourageants pour le marché de l'emploi publié aux États-Unis, où le taux de chômage a reculé pour le troisième mois d'affilée en février pour s'établir à 8,9%.

L'économie américaine a créé 192 000 emplois nets, soit plus que les 185 000 attendus par les analystes, même si certains espéraient un chiffre au-dessus du seuil de 200.000.

«C'est mieux que ce que le consensus attendait mais la réalité, c'est que le marché avait progressé hier (jeudi) parce que les attentes avaient été relevées après les chiffres ISM de l'activité dans les services et ceux des inscriptions hebdomadaires au chômage», a noté Marc Pado, de Cantor Fitzgerald.

Le rapport mensuel sur l'emploi n'a pas été assez solide pour confirmer ces gains.

«Les investisseurs sont un peu déçus que les salaires n'augmentent pas, ce qui ne serait pas inquiétant si ce n'est que plus le prix de l'énergie monte, plus ça va handicaper les consommateurs», a noté Gregori Volokhine, de Meeschaert Capital Markets.

Autre statistique publiée vendredi et reléguée au second plan, les commandes aux industries manufacturières ont bondi de 3,1% en janvier, du jamais vu depuis 2006, grâce à une progression exceptionnellement élevée des commandes d'avions.

Seuls 4 des 30 composants du Dow Jones ont fini dans le vert.

Les titres des banques Citigroup (-2,99% à 4,54 dollars) et Goldman Sachs (-2,012% à 161,00 dollars) ont été pénalisés par une recommandation revue en baisse par les analystes de BofA Merrill Lynch Global Research, d'acheter à neutre.

Selon eux, les résultats du premier trimestre des deux établissements ne devraient pas enregistrer d'amélioration aussi importante que les autres années d'un trimestre à l'autre.

Le fabricant de microprocesseurs Marvell Technology (-11,47% à 16,13 dollars) a publié des résultats légèrement inférieurs aux attentes pour le quatrième trimestre.

Le marché obligataire a profité de la recherche de sécurité des investisseurs pour rebondir. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans est redescendu à 3,492% contre 3,572% jeudi soir et celui du bon à 30 ans à 4,601% contre 4,639% la veille.