La Bourse de New York a fini en hausse, au plus haut depuis juin 2008, les investisseurs accueillant avec soulagement la démission du président égyptien Hosni Moubarak. Le recule du secteur énergie a plombé Bay Street.

La Bourse de Toronto a clôturé en baisse, les titres du secteur de l'énergie ayant retraité avec les prix du pétrole à la suite de la démission du président égyptien Hosni Moubarak.

L'indice composé S&P/TSX a reculé de 73,81 points (0,53%) pour terminer la journée avec 13 766,76 points.

Le dollar canadien s'est apprécié de 0,92 cent US à 101,34 cents US, à la suite de la publication de données démontrant que la balance commerciale du pays avec le reste du monde était passée d'un déficit de 115 millions $ en novembre à un excédent de 3 milliards $ en décembre.

Le cours du pétrole brut a cédé 1,15 $ US pour clôturer à 85,58 $ US le baril à la Bourse des matières premières de New York, son plus bas niveau en 10 semaines.

Le prix du brut avait grimpé jusqu'à 92 $ US le baril, en raison des craintes que les manifestations en Égypte ne perturbent le trafic dans le canal de Suez ou que les soulèvements ne se transportent dans d'autres pays du Moyen-Orient riches en or noir.

Selon les chiffres définitifs de clôture, le Dow Jones Industrial Average a progressé de 43,97 points (0,36%) à 12 273,26 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, de 18,99 points (0,68%) à 2809,44 points.

L'indice élargi Standard & Poor's 500 a pris 0,55% (7,28 points) à 1329,15 points.

Les indices de Wall Street, en baisse à l'ouverture, se sont hissés dans le vert à l'annonce de l'abandon du pouvoir par M. Moubarak au profit de l'armée.

«Cela a permis de respirer à ceux qui étaient nerveux à l'idée que quelque chose de pire n'arrive», a commenté Michael James, de Wedbush Morgan Securities.

La nouvelle a aussi fait tomber le baril de pétrole à 85 dollars sur le marché new-yorkais, ce qui a constitué «un grand soulagement», selon l'analyste, en cette période d'envolée des cours des matières premières.

«Le marché montre une résistance étonnante», a-t-il poursuivi. «Il va falloir quelque chose de vraiment important pour faire baisser le marché: les investisseurs continuent de profiter de chaque repli pour acheter».

Le Dow Jones et le S&P 500 ont fini au plus haut depuis juin 2008, le Nasdaq depuis novembre 2007. L'indice vedette a affiché une hausse de 1,5% sur la semaine.

«D'une situation bloquée sur le nom de Moubarak, on arrive à une nouvelle situation où l'armée est au pouvoir en Egypte», a commenté Gregori Volokhine, de Meeschaert Capital Markets. «Est-ce qu'on enlève le risque pour le marché? Pas tellement».

Mais, plus généralement, «le marché cherche à monter: on voit très nettement que les investisseurs profitent de chaque petite baisse des cours pour renforcer leur position», a-t-il jugé.

Sur le front des indicateurs, l'indice de confiance des consommateurs américains, compilé par l'université du Michigan, est monté à son plus haut niveau depuis juin.

Le Dow Jones a été freiné par Kraft Foods (-1,45% à 30,66 dollars). Il a livré des prévisions de bénéfices décevantes et souligné l'effet négatif de la hausse des coût de production.

«On a l'impression qu'il y a tout un secteur de l'activité économique qui commence à souffrir de l'inflation», a relevé M. Volokhine. «C'est clair que cette inflation va être transmise au consommateur».

Le voyagiste en ligne Expedia a plongé de 17,05% à 21,31 dollars après l'annonce d'un bénéfice trimestriel en deçà des attentes des analystes.

La chaîne de librairies Borders s'est effondrée de 32,58% à 25 cents. Selon le Wall Street Journal, elle pourrait déposer le bilan dès lundi ou mardi.

Microsoft a baissé de 0,91% à 27,25 dollars. Son système d'exploitation Windows Phone va devenir le principal logiciel des «smartphones» du numéro un mondial des téléphones mobiles, le finlandais Nokia.

Le fabricant de produits de grande consommation Clorox, dans lequel le milliardaire Carl Icahn a pris une participation de 9%, selon des sources de marché, a bondi de 7,56% à 71,26 dollars.

Ford a pris 2,70% à 16,38 dollars. Le constructeur automobile a annoncé une opération de conversion d'actions préférentielles lui permettant de réduire sa dette de 3 milliards de dollars.

Le groupe pétrolier ConocoPhillips, qui va racheter jusqu'à 10 milliards de dollars de ses propres actions, est monté de 2,70% à 16,38 dollars.

Kinder Morgan, qui opère des gazoducs et des oléoducs, a progressé de 3,50% à 31,05 dollars pour son premier jour de cotation sur le New York Stock Echange. Son introduction en Bourse lui a permis de lever près de 2,9 milliards de dollars.

Le marché obligataire est monté. Le rendement du bon du Trésor à dix ans a reculé à 3,646% contre 3,708% jeudi soir, et celui du bon à 30 ans à 4,713% contre 4,773% la veille.