Le Groupe TMX est sur le point de fusionner avec le London Stock Exchange (LSE). L'entreprise qui administre les Bourses de Toronto, Montréal et Calgary a confirmé hier être en pourparlers «avancés» pour créer une nouvelle entité, une transaction qui créerait la place boursière la plus importante du monde par le nombre d'entreprises inscrites.

En toute fin d'après-midi, les deux entreprises ont confirmé être en négociations de haut niveau. Il ne s'agit pas d'une prise de contrôle, a-t-on précisé, mais bien d'une fusion d'égal à égal. Peu auparavant, les actions du Groupe TMX avaient cessé de faire des transactions sur le parquet torontois.

«On prévoit actuellement que les équipes de la haute direction et des cadres supérieurs du groupe issu de la fusion seront constituées en proportions équilibrées de dirigeants des deux organisations, a indiqué le Groupe TMX dans un communiqué. De plus, le groupe issu de la fusion aura un double siège social, à Londres et à Toronto, et ses composantes continueront d'être surveillées et réglementées par les autorités dont elles relèvent à l'heure actuelle.»

Le ratio d'échange se rapprocherait du rapport entre les capitalisations boursières. Le Groupe TMX est évalué à 2,99 milliards de dollars. Le parquet londonien a une valeur un peu plus élevée, soit 3,25 milliards.

Le Groupe TMX doit justement présenter les résultats financiers de son dernier trimestre ce matin.

Si elle est confirmée, la fusion donnera naissance à la plus importante place boursière au monde par le nombre d'entreprises inscrites. La nouvelle entité engrangera des revenus plus élevés que le NASDAQ, et son volume d'échanges sera le deuxième en importance au monde. Il s'agira aussi du principal parquet pour les ressources, en particulier les sociétés minières et pétrolières.

La fusion entre les deux places boursières ne surprendrait guère Stephen Gauthier, gestionnaire de portefeuille principal et stratège de Valeurs mobilières Fin-Xo de Montréal. Il recommandait déjà l'achat du titre du Groupe TMX. Et, selon lui, la transaction est tout à fait dans l'air du temps.

«Partout dans le monde, il y a eu des fusions de ce type-là. Et c'est logique: ces sociétés ont intérêt à fusionner leurs activités pour avoir un plus gros volume, diminuer leurs coûts et, surtout, avoir une présence internationale plus importante.»

Les places boursières se livrent en effet une concurrence toujours plus féroce. Le mois dernier, la Bourse de Singapour a acquis la Bourse d'Australie pour 8,3 milliards US, créant du coup la quatrième Bourse d'Asie. Le LSE avait lui-même été au coeur de rumeurs de transactions.

«C'est une fusion logique, car elle permet au LSE d'entrer dans le marché des produits dérivés et elle rassemble les deux principaux parquets de ressources sur terre, a indiqué au quotidien The Globe and Mail Tom Caldwell, qui dirige Caldwell Securities, laquelle investit dans les deux places boursières. C'est une organisation tout à fait unique et elle est très, très attrayante. Qui sait, on verra peut-être une autre fusion après celle-ci.»

Des quotidiens britanniques avancent que le grand patron du LSE, Xavier Rollet, dirigera le LSE-TMX. Le président du Groupe TMX, Thomas Kloet, prendrait la tête du conseil d'administration.

L'annonce survient un peu plus de trois ans après que la Bourse de Toronto eut mis la main sur celle de Montréal pour former le Groupe TMX. L'entreprise exploite aussi la Bourse de croissance TSXV, la Bourse du gaz naturel et la Bourse d'options de Boston.

La Bourse de Londres, elle, est responsable des activités du parquet de Londres, ainsi que celles de la Bourse italienne Borsa Italiana.

Le Groupe TMX a terminé 2010 avec un gain annuel de 14,45%, appuyé par une croissance de 47% du secteur des métaux de base. Ce dernier profite largement de la demande en provenance de la Chine et des autres marchés en émergence.

Le Groupe TMX avait annoncé en novembre qu'il ouvrirait un bureau à Londres en début d'année 2011, pour tenter de profiter des occasions de croissance sur les marchés européens.

Une prise de contrôle du Groupe TMX sera vraisemblablement assujettie au feu vert du ministre canadien de l'Industrie, Tony Clement.