Les Bourses nord-américaines ont fini sans direction lundi, prudentes avant de faire le point sur les comptes des sociétés américaines et face à la crise de la dette en zone euro.

La Bourse de Toronto a clôturé en baisse, l'enthousiasme des investisseurs semblant avoir été amorti par certains reportages voulant que le Portugal sous soumis à une pression croissante pour qu'il accepte de recevoir un plan de sauvetage.

L'indice composé S&P/TSX a retraité lundi de 27,18 points pour terminer la journée avec 13 245,12 points, tandis que le dollar a cédé 0,15 cent US à 100,68 cents US.

Le journal allemand Der Spiegel a rapporté que la France et l'Allemagne faisaient pression auprès du Portugal afin qu'il accepte un fonds de sauvetage européen pour empêcher que la crise des dettes souveraines en Europe ne se propage à de plus grandes économies, notamment celle de l'Espagne. Le Portugal nie avoir besoin d'une telle aide, même si le rendement de ses obligations a bondi.

À New York

Le Dow Jones Industrial Average a cédé 37,31 points, -0,32%,  à 11 637,45 points tandis que le Nasdaq, à dominante technologique, engrangeait 4,63 points, 0,17%, à 2707,80 points.

L'indice élargi Standard & Poor's 500 a reculé de 0,14% (1,75 point) à 1269,75 points.

Le cours du pétrole brut a progressé de 1,22 $ US à 89,25 $ US le baril à la Bourse des matières premières de New York.

«Il ne se passe pas grand-chose», a résumé Hugh Johnson, de Hugh Johnson Advisors.

«La saison des résultats est sur le point de commencer, je crois que tout le monde attend de voir ce que les résultats du quatrième trimestre vont donner», a-t-il expliqué. «La deuxième chose, c'est que les inquiétudes vis-à-vis de l'Europe persistent».

«Le marché est inquiet pour l'Espagne, le Portugal, on parle maintenant de la Belgique. Tout le monde s'inquiète pour l'Europe: c'est une destination importante pour les exportations américaines», a relevé l'analyste.

Les investisseurs ont réagi notamment à des informations du magazine allemand Der Spiegel, selon lequel les gouvernements allemand et français veulent contraindre Lisbonne à demander l'aide financière de l'Union européenne et du FMI, comme l'ont déjà fait la Grèce et l'Irlande. La Commission européenne a assuré qu'aucune discussion à ce sujet n'était prévue.

En attendant Alcoa

Du côté des entreprises, Wall Street a retenu son souffle avant la publication, intervenue après la clôture, des résultats du géant de l'aluminium Alcoa (+0,43% à 16,49 dollars).

Cette publication constitue le coup d'envoi de la saison des résultats du quatrième trimestre.

Alcoa fait mieux que prévu au quatrième trimestre

«Les entreprises sont en bonne santé, et personne ne s'inquiète vraiment des résultats», a constaté Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management. «Le marché est plutôt inquiet de la situation macroéconomique», notamment en Europe.

Pour autant, «malgré cette situation, tant qu'on n'aura pas de nouvelle fraîche à se mettre sous la dent, on n'aura pas de baisse spectaculaire», a-t-il avancé, voyant surtout dans le recul des principaux indices boursiers des «prises de bénéfices».

Le Dow Jones reste sur six semaines d'affilée de hausse, et a atteint la semaine dernière son plus haut niveau depuis l'été 2008.

Le marché a été animé par une actualité chargée sur le front fusions-acquisitions.

Le chimiste DuPont a cédé 1,47% à 49,03 dollars. Il va lancer une offre amicale pour acheter le groupe agroalimentaire et de biotechnologies danois Danisco pour un montant total de 6,3 milliards de dollars. L'offre représente une prime de 25% sur le cours de Danisco vendredi à la Bourse de Copenhague.

Dans le secteur de l'électricité, Duke Energy (-1,18% à 17,58 dollars) et Progress Energy (-1,63% à 43,99 dollars) vont fusionner, une opération qui va donner naissance au numéro un du secteur aux Etats-Unis, avec une capitalisation boursière de 37 milliards de dollars.

Genzyme a progressé (+1,41% à 72,40 dollars) après avoir confirmé des discussions directes avec Sanofi-Aventis, laissant présager que le géant français pourrait améliorer son offre de rachat.

Le groupe de médias Playboy Enterprises s'est envolé de 17,12% à 6,09 dollars, un peu en dessous du prix de 6,15 dollars que son fondateur Hugh Hefner va payer pour racheter le groupe et le sortir de la cote.

Le groupe d'alimentation et de grande consommation Sara Lee a bondi de 4,48% à 18,21 dollars. Selon le Wall Street Journal, un consortium mené par le fonds Apollo Global Management et un milliardaire, Dean Metropoulos, cherche à le racheter.

Le géant de la distribution Wal-Mart a perdu 0,65% à 53,73 dollars après un abaissement de recommandation de la part des analystes de Goldman Sachs.

Le marché obligataire est monté. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 3,304%, contre 3,328% vendredi soir, et celui du bon à 30 ans à 4,488%, contre 4,490%.