Avec l'affaissement des taux d'intérêt, les investisseurs qui veulent des revenus de placement doivent regarder ailleurs que vers les habituels titres obligataires.

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D'où le regain de popularité des fiducies d'investissement en immobilier, dont le rendement total cette année frôle les 20%. C'est presque cinq points de pourcentage de plus que celui de l'indice S&PTSX de la Bourse de Toronto.

Et, de l'avis d'analystes, cet élan boursier des fiducies immobilières, ou REIT dans le jargon boursier anglophone, a de bonnes chances de se poursuivre l'an prochain.

Jusqu'à quel point?

Au moins 17% de moyenne de rendement total en 2011, même après leur récent repli, prévoient notamment les analystes Jeff Roberts et Vanessa Gravina, de Valeurs mobilières Desjardins.

Leurs attentes s'appuient sur deux éléments principaux.

D'abord, les analystes de Desjardins soulignent le rendement en distribution sur les parts de fiducies immobilières (semblable aux dividendes des actions). Il se situera en moyenne autour de 6%, un taux alléchant par les temps qui courent.

Par ailleurs, les analystes prévoient un gain en capital des parts de fiducies immobilières qui devrait se concentrer durant la première moitié de l'année 2011.

C'est à ce moment que le marché boursier des fiducies de revenus s'ajustera à la fin d'importants avantages fiscaux.

Contradictoire? Non, parce que ce resserrement fiscal touche les fiducies de revenus d'affaires. En comparaison, la plupart des fiducies immobilières en sont exemptées, sauf celles du secteur hôtelier et de résidences de soins pour aînés.

«Les fiducies de revenus sont attrayantes pour les investisseurs qui cherchent des titres à rendement, mais leur disponibilité en Bourse diminue avec les changements fiscaux. C'est un contexte favorable pour des hausses de prix des fiducies immobilières en Bourse», écrivent les analystes de Desjardins dans une note distribuée hier à leurs clients-investisseurs.

Par ailleurs, dans une courte note publiée vendredi dernier, les analystes Mario Saric et Steve Kurash, de Capitaux Scotia, soulignent aussi les perspectives favorables des fiducies d'immeubles à logements dans les principales villes du Canada.

Citant les plus récentes données de la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL), les deux analystes constatent que le marché des logements locatifs demeure relativement stable, ce qui devrait renforcer son positionnement comme «placement défensif» parmi les investisseurs.

Cela dit, la vingtaine de fiducies immobilières qui sont inscrites à la Bourse de Toronto ne bénéficient pas d'une appréciation uniforme de la part des analystes.

Comme pour tout autre titre boursier, les investisseurs doivent demeurer très sélectifs.

Chez Valeurs mobilières Desjardins, par exemple, les analystes accordent des recommandations d'achat à guère plus de la moitié (12) des 21 fiducies immobilières qu'ils ont sur leur radar boursier.

Leur principal critère? La capacité de chaque fiducie à grossir ses flux de trésorerie afin de poursuivre le regain sectoriel réalisé en 2010, après une année difficile en 2009.

Quant au moyen d'y parvenir, les analyses surveillent deux éléments particuliers: les flux d'origine interne (contrôle des dépenses, hausse des loyers commerciaux ou résidentiels) et la croissance obtenue par des achats d'immeubles.

À ce titre, la conjoncture d'acquisition est considérée favorable. «Les marchés du financement et des capitaux demeurent avantageux, ce que facilite l'acquisition d'immeubles avec des flux monétaires déjà très positifs», résument les analystes de Desjardins.

Sur leur liste de recommandations aux investisseurs, on retrouve les fiducies Calloway (+24% prévu en 12 mois, valeur actuelle de 2,2 milliards), Boardwalk (+22%, 1,9 milliard) et Allied Properties (+20%, 894 millions).

Cette liste de recommandations comprend aussi les fiducies Homburg Canada (+19%, 434 millions), H&R (+18%, 2,8 milliards) et Primaris Retail (+18%, 1,26 milliard).