La firme montréalaise Genivar affronte un adversaire plutôt méconnu au Québec dans un match boursier du secteur du génie-conseil. Stantec, établie à Edmonton, a une capitalisation boursière deux fois plus importante que Genivar, mais elle n'est pas active au Québec. Saura-t-elle supplanter la firme locale? L'analyste Ben Vendittelli, de Valeurs mobilières Banque Laurentienne (VMBL), est l'arbitre de notre match.

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Genivar part avec une bonne progression. «Genivar a offert une meilleure performance dans les deux dernières années, note M. Vendittelli. Elle a connu une meilleure croissance, spécialement la croissance organique, tandis que Stantec a connu une détérioration de ce côté.»

Selon l'analyste spécialisé en transport et infrastructure, le titre de Genivar continuera à déborder son adversaire en 2011. Les activités de Stantec, qui fait aussi dans l'architecture, sont réparties à peu près également entre le Canada et les États-Unis. Cela devrait les défavoriser par rapport à Genivar, dont plus de 90% du marché est canadien. «Le marché américain a été très faible dans les deux dernières années, et il n'y a pas de grosse croissance à prévoir dans l'année qui vient», précise Ben Vendittelli.

Genivar compte davantage sur les contrats gouvernementaux (infrastructures, hôpitaux, etc.). Les deux tiers de ses contrats sont conclus avec le secteur public, comparativement à une moyenne historique d'environ 50% pour Stantec. Autre avantage pour Genivar, juge M. Vendittelli.

Et, contrairement à Stantec, Genivar a une exposition minimale au marché immobilier. Stantec y brasse de grosses affaires tant au Canada qu'aux États-Unis. Mais ce secteur, spécialement du côté américain, ne devrait pas connaître de relance avant encore un an ou deux.

Bref, résume l'analyste de VMBL, Genivar a un bien meilleur profil de croissance.

Les deux sociétés sont en bonne posture financière, mais Genivar n'a qu'une très faible dette, souligne M. Vendittelli. Même si la situation n'est pas du tout alarmante chez Stantec (ratio dette/capital de 30%), Genivar (ratio de 14%) reste mieux placée pour une procéder à une acquisition d'importance. Ben Vendittelli recommande l'achat du titre de Genivar, avec une cible à 34$. Notons que Genivar est une fiducie de revenu qui se convertira en société par actions au mois de janvier. Mais, sous sa nouvelle structure, Genivar restera généreuse pour ses propriétaires, soutient M. Vendittelli. Il est question d'un dividende annuel de 1,50$ par action, pour un rendement d'environ 5,5%. «L'appétit pour les dividendes est très fort maintenant, ce qui devrait aider le titre», précise notre arbitre.

Le favori de Ben Vendittelli est donc Genivar, d'autant plus que leur évaluation actuelle (sur la base du ratio cours/bénéfices de 2010) est semblable. Même qu'en utilisant ses estimations de bénéfice pour 2011, M. Vendittelli en arrive à une évaluation légèrement plus attrayante (13 contre 13,5) pour Genivar.

Malgré son revers face à Genivar, Stantec reste un titre valable. M. Vendittelli suggère de le conserver, avec une cible de 29,50$.