Gestion privée TD Waterhouse, qui gère des fonds de 15 milliards de dollars au Canada, applique la stratégie qui consiste à empocher les dividendes en attendant la valorisation des titres.

Louis Chasles, gestionnaire principal à Montréal, conserve sa sélection de titres du 10 mai dernier, même si la performance a été décevante, notamment en ce qui a trait aux titres de technologies. Il a tout de même pu profiter du versement de bons dividendes, de quoi prendre son mal en patience. Il reste convaincu que les actions réussiront mieux que les obligations dans un proche avenir. Il est légèrement surpondéré en actions dans ses portefeuilles.

Microsoft [[|ticker sym='MSFT'|]]

Fermeture vendredi: 25,69$US

Prix au 7 mai 2010: 28,21$US

Performance entre le 7 mai et le 17 novembre 2010: -9,36%

Dividende annuel versé pendant la période: 0,64$US

Rendement du dividende: 2,47%

Au printemps, M. Chasles avait retenu Microsoft parce qu'il s'attendait à ce que les entreprises, qui ont environ 2000 milliards de dollars, fassent un rattrapage des investissements informatiques. Les derniers résultats trimestriels du fabricant de Windows ont semblé lui donner raison. Malheureusement, les investisseurs sont restés impassibles, comme c'est souvent le cas depuis 10 ans. D'ailleurs, des actionnaires ont fait part de leur impatience à la direction lors de l'assemblée des actionnaires le 16 novembre.

«La menace, c'est l'avènement des tablettes (iPad) parce que très peu d'entre elles fonctionnent avec le système Windows», fait observer Louis Chasles.

Voici deux arguments pour rester patient: les revenus progressent de 25% et les bénéfices par action avancent de 55% au dernier trimestre par rapport à la même période l'an passé.

Cisco Systems [[|ticker sym='CSCO'|]]

Fermeture vendredi: 19,61$US

Prix au 7 mai 2010: 24,71$US

Performance entre le 7 mai et le 17 novembre 2010: -21,47%

Dividende annuel versé pendant la période: s.o.

Rendement du dividende: s.o.

La patience de M. Chasles est mise à rude épreuve dans le cas de Cisco. Le fabricant d'équipements de réseautique perdrait maintenant des parts de marché. De plus, la direction a fait des prévisions décevantes en raison du ralentissement dans le marché des gouvernements. Or, les principaux rivaux de Cisco ne semblent pas être touchés.

«C'est la première société du secteur à publier des résultats au 31 octobre; le trimestre de ses concurrentes s'arrêtait au 30 septembre. Les programmes d'austérité des gouvernements se sont fait sentir en octobre», fait remarquer M. Chasles. L'encaisse représente environ 4,50$US. À long terme, la direction de l'entreprise entrevoit une croissance annuelle de ses revenus de 12 à 17% par année.

Procter and Gamble [[|ticker sym='PG'|]]

Fermeture vendredi: 64,05$US

Prix au 7 mai 2010: 60,31$US

Performance entre le 7 mai et le 17 novembre 2010: 4,91%

Dividende annuel versé pendant la période: 1,93$US

Rendement du dividende: 3%

Procter est un titre défensif dans la consommation de base qui verse un bon dividende appelé à croître régulièrement. «L'entreprise a son siège social aux États-Unis, mais c'est véritablement un stock mondial, actif dans les pays émergents», souligne le gestionnaire.

Sur cette base, le titre a répondu aux attentes. Il s'est apprécié de 5% et le dividende a été augmenté de 9,5%. En comparaison, le S&P 500 a fait 2,6% en date du 16 novembre.

Power Corporation [[|ticker sym='T.POW'|]]

Fermeture vendredi: 27,75$

Prix au 7 mai 2010: 27,22$

Performance entre le 7 mai et le 17 novembre 2010: 1,47%

Dividende annuel versé pendant la période: 1,16$

Rendement du dividende: 4,18%

Power Corporation (qui est propriétaire de La Presse) constitue une portion importante du portefeuille d'actions canadiennes chez Gestion privée TD Waterhouse, en raison essentiellement de son dividende attrayant de 4,18%.

Au dernier trimestre, elle a dû prendre une provision additionnelle liée à des litiges constituée par Great-West Lifeco.

«Power demeure une entreprise extrêmement bien gérée, qui offre un potentiel très intéressant de croissance à long terme pour les actionnaires», affirme notre invité de la semaine.

Actions privilégiées perpétuelles

Au printemps dernier, Louis Chasles anticipait une hausse des taux d'intérêt. En conséquence, il recommandait la vente d'actions privilégiées pour lesquelles aucun mécanisme de rachat n'était prévu.

La hausse des taux ne s'est pas encore matérialisée. Mais ne dit-on pas que la patience finit toujours par payer?