Le long congé de l'Action de grâce est une occasion pour les investisseurs canadiens de réfléchir et tenter d'y voir plus clair.

Aux États-Unis, la Bourse de New York et le Nasdaq seront ouverts lundi, mais le marché obligataire, les banques et certains bureaux sont fermés pour honorer le Columbus Day.

Cette pause arrive à un moment où une certaine confusion règne sur les marchés.

Les indices boursiers ont avancé hier après la publication de données inférieures aux attentes sur le marché de l'emploi. Le Dow Jones a continué son ascension et vient de terminer la semaine à plus 11 000 points.

Pourquoi donc les marchés applaudissent-ils?

On peut penser que les données sur l'emploi ne sont pas si mauvaises aux États-Unis puisque le secteur privé a malgré tout ajouté 64 000 emplois en septembre et que ce chiffre n'est pas très loin de ce que Wall Street attendait.

«Peut-être aussi que les investisseurs sont excités par l'idée qu'il y aura une deuxième ronde d'assouplissement quantitatif (injections de liquidités dans le système qui peuvent contribuer à placer un plancher sous la valeur de certains actifs) même s'il est évident que la première ronde n'a pas atteint son objectif de générer une croissance économique soutenue», dit le stratège David Rosenberg, de Gluskin Sheff.

«Mais peut-être aussi que les marchés sont simplement heureux de voir que le secteur privé n'a pas détruit 39 000 emplois comme l'avait montré les données d'ADP mercredi. Au fait, au sujet des 64 000 emplois du secteur privé contenus dans le rapport du gouvernement, gardez en tête que ce chiffre n'est pas confirmé par les données du sondage des ménages (Household Survey). Ce dernier est pire que celui d'ADP. Le segment de l'industrie privée affiche une perte de 276 000 emplois pour le mois dernier dans le sondage des ménages.»

À la Banque de Montréal, l'économiste Sal Guatieri apporte un autre son de cloche. Il est convaincu que l'économie a besoin d'un autre coup de main de la Fed. «Et tout indique que la Réserve fédérale le donnera en novembre parce que le secteur privé ne créé pas assez d'emplois suffisamment rapidement pour faire reculer le taux de chômage. C'est partiellement parce que les consommateurs ne dépensent pas assez pour stimuler l'embauche.»

Mais il précise également que la première ronde d'assouplissement quantitatif a eu des effets positifs.

«Elle a probablement empêché la récession de devenir une dépression et semble avoir gardé la reprise intacte. La deuxième ronde d'assouplissement quantitatif sera une occasion d'amener la reprise à un autre niveau en soutenant la croissance suffisamment pour réduire le taux de chômage. À un moment donné, les consommateurs auront repris leur souffle et pourront recommencer à emprunter et dépenser plus librement. »

À surveiller d'ici vendredi prochain

Avec la Bourse canadienne fermée lundi et un calendrier économique et boursier très léger aux États-Unis, la première journée de la semaine devrait être une continuation de la réflexion sur les statistiques du marché de l'emploi et la réaction à venir de la Fed, prévue le 3 novembre.

Les marchés absorberont également les résultats trimestriels de plusieurs grandes entreprises, notamment ceux de Google, General Electric, Intel, AMD, JPMorgan, Charles Schwab, Gannett (USA Today), Mattel, Exfo, CSX, Fastenal, Apollo Group, WD-40 et Winnebago.

Au niveau économique, les minutes de la rencontre que les dirigeants de la Fed ont tenu le 21 septembre seront publiées mardi.

Mercredi, les marchés observeront des données sur les prix des exportations et des importations pour le mois de septembre aux États-Unis.

La balance commerciale du mois d'août des deux côtés de la frontière sera aussi divulguées jeudi.

Vendredi, l'Empire State Manufacturing Index sera publié par la Fed de New York. Il s'agit de données qui servent à prendre le pouls des entreprises manufacturières dans la région de New York. Cette journée-là, il y aura aussi des statistiques sur les ventes au détail de septembre aux États-Unis, des informations sur l'inflation au niveau du consommateur ainsi qu'un premier regard sur l'indice de confiance de l'Université du Michigan.