La Bourse de New York a fini en nette baisse lundi, dans un marché peu actif dominé par le pessimisme vis-à-vis de la conjoncture économique aux États-Unis: le Dow Jones a perdu 1,39% et le Nasdaq 1,56%.

Selon les chiffres définitifs de clôture, le Dow Jones Industrial Average a cédé 140,92 points à 10 009,73 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 33,66 points à 2119,97 points.

L'indice élargi Standard & Poor's 500 a quant à lui lâché 1,47% (15,67 points) à 1048,92 points.

Le volume d'échanges est resté extrêmement réduit, et devrait le rester toute la semaine à l'approche d'un week-end prolongé par un jour férié lundi prochain aux États-Unis.

«On a eu des chiffres très décevants sur le revenu des ménages», a expliqué Lindsey Piegza, de FTN Financial.

Si les dépenses de consommation ont augmenté un peu plus que prévu en juillet aux États-Unis (+0,4%), le revenu des ménages n'a augmenté que de 0,2%.

«Les dépenses augmentent plus vite que les revenus, a retenu Mme Piegza. On voit les consommateurs profiter des promotions de rentrée, mais l'effet va faire long feu, parce que sans amélioration du marché de l'emploi et croissance des revenus, la tendance ne pourra pas se maintenir.»

Cet indicateur n'a fait que renforcer la prudence sur un marché déjà frileux dans l'attente d'une salve d'indicateurs cette semaine aux États-Unis, avec pour point d'orgue les statistiques mensuelles de l'emploi pour le mois d'août, diffusées vendredi.

«C'est un peu dommage, parce qu'on avait de bons catalyseurs, avec des annonces de fusions-acquisitions, mais pour l'instant rien n'arrive à secouer la torpeur et surtout l'angoisse des investisseurs qui ont peur» d'une rechute de l'économie, a commenté Gregori Volokhine, de Meeschaert New York.

Le marché obligataire est monté. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 2,545% contre 2,652% vendredi soir, et celui du bon à 30 ans à 3,602% contre 3,698%.

Toronto en hausse avec la finance

La Bourse de Toronto a terminé la séance de lundi sur un léger gain, les titres de la finance ayant avancé à la veille de la publication de nouveaux résultats trimestriels bancaires, mais la confiance des investisseurs a été ébranlée par de nouveaux signes de ralentissement de l'économie américaine.

L'indice composé S&P/TSX a grimpé de 15,83 points à 11 895,55 points, tandis que la Bourse de croissance TSXV a gagné 8,32 points à 1497,17 points.

Le secteur de la finance a progressé de 0,45 pour cent, les investisseurs étant impatients de prendre connaissance des résultats trimestriels de la Banque Scotia [[|ticker sym='T.BNS'|]], attendus mardi, et de ceux de la Banque TD [[|ticker sym='T.TD'|]], prévus pour jeudi.

Le secteur a cumulé la semaine dernière un léger gain à la suite de la publication de résultats trimestriels mitigés de la part de quatre des grandes banques canadiennes. La CIBC (TSX:CM) et la Banque Nationale [[|ticker sym='T.NA'|]] ont surpassé les attentes des analystes, mais pas la Banque de Montréal [[|ticker sym='T.BMO'|]] et la Banque Royale [[|ticker sym='T.RY'|]].

Les investisseurs se sont néanmoins consolés du fait que les activités nationales des banques restent solides et que leurs provisions pour mauvaises créances diminuent.

La progression du parquet torontois a été atténuée par un rapport qui a révélé que les revenus personnels aux États-Unis avaient moins grimpé que prévu en juillet, ce qui vient s'ajouter à une série de données économiques qui, prises ensemble, semblent annoncer un nouveau ralentissement économique au Sud de la frontière pour la deuxième moitié de l'année.

«Le rapport sur les revenus personnels n'a pas vraiment calmé les inquiétudes sur la trajectoire de l'économie», a observé Alan Gayle, stratège en investissement principal chez RidgeWorth Investments. Si le document témoigne d'une hausse des dépenses en juillet, il ne donne aucun signe de croissance consistante, et toute progression des dépenses est vraisemblablement temporaire, a noté M. Gayle.

À Toronto, le secteur des métaux de base a avancé de près d'un pour cent, le contrat à terme sur le cuivre à New York ayant progressé de cinq cents US à 3,43 $ US la livre. L'action de Quadra FNX Mining [[|ticker sym='T.QUX'|]] a grimpé de 21 cents à 11,32 $.

Le secteur de l'énergie a avancé de 0,39 pour cent, malgré un recul du cours du pétrole après trois séances consécutives à la hausse. Le contrat sur le baril de pétrole brut pour livraison en octobre a cédé 47 cents US à 74,70 $ US à la Bourse des matières premières de New York. L'action de Suncor Énergie [[|ticker sym='T.SU'|]] a grimpé de 22 cents à 32,92 $.

Research In Motion [[|ticker sym='T.RIM'|]] a avancé d'un maigre deux cents à 48,37 $, après que le fabricant des téléphones intelligents BlackBerry eut obtenu un répit de la part du gouvernement indien.

Le gouvernement indien a indiqué lundi qu'il ne suspendrait pas les services BlackBerry avant au moins 60 jours, après que RIM eut consenti à accorder aux responsables indiens de la sécurité un meilleur accès à ses données cryptées.

Le titre de RIM a retraité d'environ 18% en août et certains analystes croient qu'il aura de la difficulté à récupérer le terrain perdu même si la compagnie répondait aux demandes des pays comme l'Inde.

Les actions aurifères n'ont pas réussi à afficher un gain d'ensemble, même si le cours du lingot d'or a avancé de 1,30 $ US à 1239,20 $ US l'once. L'action de Goldcorp [[|ticker sym='T.G'|]] a effacé 24 cents à 46,41 $.

Le dollar canadien s'est pour sa part déprécié de 0,72 cent US à 94,3 cents US après que Statistique Canada eut indiqué que le déficit du compte courant canadien avait atteint 11 milliards $ au deuxième trimestre, après s'être accru de 2,6 milliards $ au cours de ces trois mois.

Les yeux des investisseurs seront aussi tournés cette semaine vers l'institut américain des gestionnaires en approvisionnement, qui dévoilera ses données du mois d'août sur le secteur manufacturier, ainsi que sur les chiffres du marché de l'emploi aux États-Unis pour le même mois.