Les six derniers mois ont été difficiles pour les investisseurs boursiers et le portefeuille qu'a établi à la mi-février Luc Girard, de Valeurs mobilières Desjardins, en est une illustration. Son rendement avoisine les -7%, contre -1,6% pour l'indice principal de la Bourse de Toronto pendant la même période. N'empêche, M. Girard conserve tous ses titres. Voici pourquoi.

Thomson Creek [[|ticker sym='TCM'|]]

Prix il y a six mois: 14,11$

Fermeture vendredi: 9,26$

Rendement: -34,4%

Il le conserve

Le producteur de molybdène, minerai qui sert à renforcer l'acier, a beau avoir perdu le tiers de sa valeur depuis six mois, Luc Girard aime encore son potentiel. «C'est toujours un de nos titres préférés.» La piètre performance boursière de TCM s'explique, selon M. Girard, par la dilution qu'a provoquée l'achat de Terrane Metals pour 650 millions. Lui-même a abaissé son cours cible sur un an, de 20,40$ à 17,20$. La production de molybdène pour l'an prochain sera aussi moins grande, à 32 millions de tonnes contre les 34,4 millions prévues il y a six mois.

N'empêche, M. Girard insiste sur le fait que les résultats ont été de loin supérieurs aux attentes. Et sa logique de l'hiver dernier tient toujours la route: «C'est une façon de miser sur la croissance des BIC», dit-il, pour le Brésil, l'Inde et la Chine, oubliant volontairement la Russie souvent associée à ce groupe. Trop risquée pour lui.

Intel [[|ticker sym='INTC'|]] (INTC au NASDAQ)

Prix il y a six mois: 20,82$US

Fermeture vendredi: 19,15$US

Rendement: -8%

Il le conserve

Intel a connu de bons résultats, ses perspectives sont aussi intéressantes, mais, pourtant, le titre a reculé. «L'entreprise a les poches pleines!» dit M. Girard, qui souligne au passage qu'Intel a réglé un important différend avec son principal concurrent, Advanced Micro Devices. Il croit encore que le fabricant de puces électroniques profitera d'une augmentation des dépenses des entreprises et des individus qui, au cours des dernières années, ont laissé vieillir leur matériel informatique.

La cible reste à 30$US.

CAE [[|ticker sym='CAE'|]]

Prix il y a six mois: 9,07$

Fermeture vendredi: 10,19$

Rendement: +12,6%

Il le conserve

CAE, c'est la meilleure performance de M. Girard parmi les titres retenus en février. Le titre a même franchi de nouveau le seuil des 10$ vendredi à 10,19$, tout près de son sommet annuel de 10,50$. Le dirigeant de Valeurs mobilières Desjardins est de ceux qui croient en un «début de reprise dans l'aéronautique». Le fabricant de simulateurs de vols devrait donc en profiter.

La cible reste à 12$.

Mainstreet Equity [[|ticker sym='T.MEQ'|]]

Prix il y a six mois: 10,33$

Fermeture vendredi: 10,80$

Rendement: +4,6%

Il le conserve

Un autre titre qui est resté dans le vert pendant la période est celui de cette petite capitalisation (à peine 110 millions de dollars). Ce gestionnaire immobilier de l'Ouest canadien a réduit le taux d'inoccupation de ses immeubles, qui est passé de 18,8% à 11,4%, souligne M. Girard. «La valeur nette des actifs est de 18$», souligne-t-il. C'est donc dire que la valeur des actifs est 65% plus élevée que celle du titre. Cible maintenue à 16$.

Groupe Jean Coutu [[|ticker sym='T.PJC.A'|]]

Prix il y a six mois: 9,82$

Fermeture vendredi: 8,80$

Rendement: -10,4%

Il le conserve

Le titre du pharmacien québécois a été frappé par les nouvelles règles sur les médicaments génériques, qui devraient amputer ses profits. «C'est déjà entré dans le prix du titre», dit le gestionnaire de Desjardins. Un élément qui ne l'est pas, selon lui, est le récent refinancement de Rite Aid, dont Jean Coutu est actionnaire. La pharmacie américaine vient de refinancer sa dette, ce qui a fait passer de 9,5% à 8% les intérêts qu'elle doit payer sur 650 millions d'emprunts. Ce 1,5% de différence, «ça va être de la plus-value potentielle pour les prochaines années», dit-il.

Rendement global depuis le 19 février: -7,2%, sans tenir compte du taux de change ni des dividendes.