Les craintes liées à la croissance économique mondiale ont ramené les Bourses nord-américaines à leur case départ. Avec la culbute d'hier, les 223 jours écoulés en 2010 se soldent par un rendement nul.

En fin de séance, le rouge était visible sur toutes les principales Bourses de la planète: de 2% à 3% à New York, Toronto et en Europe.

En fait, Toronto a connu sa pire séance depuis la fin du mois de juin, perdant 2,16% à 11 582,21 points. «Les gens vendent leurs titres parce qu'ils ont peur que les résultats soient moins bons, que la croissance économique perde sa cadence», explique à Bloomberg James Swanson, de MFS Investment Management, de Boston.

Cette ruée vers les ventes a fait baisser les indices partout. Tant et si bien qu'avec la culbute d'hier, seulement deux des 21 principaux indices boursiers que suit Bloomberg restent en territoire positif en 2010.

Lesquels?

Les voici: le Dax allemand (+3,3% en devise locale) et l'indice OMX de Stockholm (+8,9%). Avant la séance d'hier, tant Toronto que New York étaient en territoire légèrement positif en 2010.

Les autres marchés, en Europe, en Asie et en Amérique du Sud, sont depuis longtemps dans le rouge.

Plusieurs craintes

L'investisseur qui cherchait des raisons de vendre ses billes avait l'embarras du choix hier. Il pouvait relire le communiqué de la Réserve fédérale publié mardi sur «le rythme de la reprise économique (qui) devrait être plus modeste à court terme». L'économie anglaise montre aussi des signes de faiblesse.

Puis la Chine, elle, a vu la croissance de sa production industrielle ralentir à sa plus faible cadence depuis 11 mois. Comme si ce n'était pas suffisant, tant le Canada que les États-Unis ont publié des données décevantes sur leur commerce extérieur. Toutes ces statistiques ont eu un impact sur la volatilité des marchés.

L'indice VIX, qui la calcule, a monté de 3,02 points hier, à 25,39, ce qui le ramène au-dessus de la moyenne de la dernière année, mais quand même loin de son sommet annuel de 45,79 points atteint en mai, en pleine crise européenne.

Le huard faiblit

Outre les Bourses, le dollar canadien a aussi piqué du nez, coulé par la vigueur retrouvée du dollar américain en ces temps incertains. Il a fini la journée à 95,67 cents US, en baisse de 1,2 cent US. «Quand ça va mal, tu vends tout et tu achètes des dollars américains», explique François Barrière, de la Banque Laurentienne, résumant ainsi le sentiment général sur les marchés.

À preuve, les obligations sur 10 ans du Trésor américain ont encore baissé hier, de 10 centièmes, à 2,685%. L'euro a aussi été malmené. À preuve, le huard a gagné 1,23 cent contre la monnaie européenne.

Il faut maintenant 1,3467$ pour acheter un euro. Le pétrole a également reculé de 2,23$US à New York, finissant la séance à 78,02$US. À Toronto, tous les secteurs à l'exception de celui des technologies (aidé par un regain de Research In Motion à +1,7%) ont fini en baisse. Le sous-indice des industriels a le plus écopé, avec l'énergie, les financières et la consommation discrétionnaire. Parmi les titres qui ont le plus bougé, mentionnons ceux-ci: Questerre (-6,3%), Rona (-5,6%), Ivanhoe Mines (-4,8%) et Gildan (-4,5%).

À la hausse: Maple Leaf Foods (+1,8%), Semafo (+1,2%) et Couche-Tard (+1%).

Quand on regarde depuis le début de 2010, un secteur sort clairement du lot, celui des soins de santé. Il enregistre une progression de plus de 30%. Suit ensuite celui des télécommunications, à plus 10%.

Le secteur financier a quant à lui reculé de 2,5% et l'énergie, de 5,7%.