Les Bourses se ressaisissaient mercredi matin, au lendemain d'une nouvelle journée noire, les investisseurs profitant de la baisse du cours des actions pour se livrer à une chasse aux bonnes affaires.

Les Bourses européennes, qui avait sévèrement replongé mardi, ont toutes ouvertes sur des notes très positives. Vers 8h00, elles consolidaient leurs gains, Paris progressant de 2,90%, Londres de 2,27%, Francfort de 2,06%, Madrid de 2,32% et Milan de 2,85%.

«Remords semble être le mot du jour ce mercredi, les courtiers se demandant sans doute si les ventes massives récentes n'étaient pas un peu exagérées», a commenté à Londres Ben Potter, analyste chez IG Markets.

En Asie, au terme d'une journée mitigée et après cinq jours consécutifs de baisse, la Bourse de Tokyo est parvenue à gagner 0,66%.

La place financière nippone est particulièrement sensible à l'actuel affaiblissement de l'euro qui renchérit le cours du yen et diminue les bénéfices des groupes japonais exportant vers le Vieux continent.

L'euro effaçait ses pertes face au billet vert mercredi, après être repassé dans la nuit sous le seuil de 1,23 dollar. Tôt ce matin, l'euro cotait 1,2339 dollar. La monnaie unique reste toutefois fragilisée par les inquiétudes sur la dette européenne.

«Les investisseurs restent inquiets de la stabilité du système bancaire européen et de la viabilité des finances gouvernementales», notait Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.

L'embellie des Bourses est venue mardi soir des États-Unis, Wall Street réussissant à se reprendre en fin de séance et à limiter ses pertes (-0,23% pour le Dow Jones, -0,12% pour le Nasdaq).

Malgré le rebond des Bourses européennes, les craintes sur la situation financière de pays de la zone euro persistent. Les marchés redoutent que les plans d'austérité annoncés récemment par les pays européens ne mettent en péril une croissance déjà molle.

Dernier État en date à s'orienter vers la rigueur budgétaire, l'Italie dont le gouvernement a approuvé mardi soir une sévère cure d'austérité.

L'Espagne doit faire valider de son côté jeudi par le Parlement le plan d'austérité prévoyant d'économiser 15 milliards d'euros en 2010 et 2011, présenté la semaine passée par le gouvernement socialiste.

Selon les analystes de Global Equities, le marché «se concentre sur le verre à moitié vide, ce qui peut devenir inquiétant» à la longue. «Le manque de confiance des investisseurs dans la zone euro et en général dans tous les actifs risqués, s'il dure, pourrait freiner la croissance au cours des mois à venir», ajoutent-ils.