Après le décrochage de la veille, les bourses européennes ont de nouveau clôturé en baisse mercredi, les incidents en marge des manifestations en Grèce renforçant les craintes des investisseurs sur la capacité d'Athènes à faire accepter son plan d'austérité.

Signe que les marchés croient toujours au risque d'une contagion dans la zone euro, la monnaie unique est passée sous la barre de 1,2865 $ US.

À Londres, l'indice FTSE 100 a terminé la séance en repli de 1,3%, à 5341,91 points, tandis que le DAX abandonnait 0,8%, à 5958,45 points à Francfort. À Paris, le CAC-40 a cédé 1,4%, à 3636,03 points.

L'euro est descendu à 1,2805 $ US, son plus bas niveau depuis avril 2009, avant de remonter modestement à 1,2865 $ US. La monnaie unique était passée sous la barre de 1,30 $ US la veille.

Après les forts reculs de mardi, les tendances à la baisse se sont confirmées sur les marchés après l'annonce de la mort de trois personnes dans l'incendie d'une banque d'Athènes en marge de manifestations contre les mesures d'austérité décidées par la Grèce.

Ces violences font craindre aux investisseurs que, face à la colère de la rue, le gouvernement de Georges Papandréou ne puisse remplir sa part du plan de sauvetage approuvé par la zone euro et le Fonds monétaire international (FMI). Sans surprise, la bourse d'Athènes perdait 3,9% à la fermeture.

Selon des analystes, les investisseurs estiment également que l'accord sur ce plan a trop tardé et qu'il ne pourra empêcher une contagion à d'autres pays faibles de la zone euro, au premier rang desquels l'Espagne et le Portugal.

«Les flammes ont transpercé le pare-feu du plan FMI-UE pour la Grèce, et entourent désormais de manière de plus en plus menaçante des pays périphériques, a expliqué Marco Annunziata, chef économiste à UniCredit Group. L'épisode grec nous a appris que même des mesures courageuses peuvent arriver trop tard si les dirigeants politiques ne parviennent pas à devancer les marchés.»

L'annonce par Moody's d'une possible dégradation de la note de la dette du Portugal a également ajouté aux craintes des marchés. L'agence de notation a expliqué que la note Aa2 du Portugal pourrait être abaissée d'un ou deux crans d'ici trois mois, du fait de la détérioration récente des finances publiques du pays ainsi que de ses perspectives de croissance à long terme.

L'information est venue renforcer les craintes d'une contagion de la crise de la dette grecque au Portugal et à l'Espagne, malgré les démentis la veille d'une éventuelle aide du FMI à Madrid. En conséquence, la bourse de Lisbonne a clôturé en baisse de 1,5%, et celle de Madrid en recul de 2,2%.

«Les marchés semblent partir de l'hypothèse que la Grèce n'est qu'un signe avant-coureur, et que la contagion fiscale est inévitable, a souligné David Jones, chef-stratégiste des marchés à IG Index. Les dirigeants européens vont devoir décider de mesures claires et sans ambiguïté avant que les investisseurs ne remettent dans l'argent dans des titres.»