Les investisseurs pourraient être agréablement surpris par les résultats du premier trimestre que les sociétés commenceront à dévoiler bientôt.

Ces derniers mois, les analystes financiers ont réduit leurs prévisions, craignant que l'envol du huard ne freine les profits des sociétés canadiennes. Le dollar canadien qui a touché la parité, il y a quelques jours, a repris 30% depuis son creux de 2008.

Mais il n'y a pas lieu de s'inquiéter, selon Hugo Ste-Marie, stratège adjoint chez Scotia Capitaux. «Les craintes sont surfaites», expose-t-il dans la première mouture d'une nouvelle publication trimestrielle sur les résultats des sociétés.

L'économie canadienne a évolué au cours de la dernière décennie. Durant les années 90, les profits des entreprises baissaient lorsque le huard prenait de l'altitude. La vigueur de la devise donnait du fil à retordre aux sociétés exportatrices.

Des hausses simultanées

Mais depuis le début des années 2000, c'est le contraire. La devise et les profits grimpent en tandem, tous deux à la remorque du prix des matières premières.

«Nous croyons que les attentes sont trop prudentes, à la lumière de l'amélioration récente de l'économie et de la hausse du prix des matières premières», note M. Ste-Marie. Ainsi, les profits des entreprises pourraient dépasser les attentes des analystes, particulièrement du côté de l'énergie, des mines et métaux et des sociétés financières.

Présentement, les analystes financiers s'attendent à une augmentation de 38% des profits des sociétés qui forment l'indice S&P/TSX composé de la Bourse de Toronto, par rapport au premier trimestre de 2009.

Mais d'un point de vue séquentiel, les profits resteront au point mort par rapport au trimestre précédent, si l'on se fie au consensus des analystes. Les petites entreprises tireront leur épingle du jeu, avec une avancée de 15%, par rapport à un recul de 3% pour le top 60 de la Bourse canadienne.

Les secteurs des télécommunications et de l'énergie seront aussi en avant de la parade, avec des gains de plus de 10%. Par contre, les profits des sociétés industrielles, des entreprises de consommation et de soins de santé accuseront les reculs les plus prononcés.