Après leur vigoureux rebond de 2009, les marchés boursiers des économies émergentes traînent la patte depuis le début de l'année.

Or, de l'avis de stratèges, cette relative stagnation des marchés émergents constitue peut-être l'occasion d'y investir en prévision de leur prochaine phase de rebond.

«Les marchés émergents en actions, en titres de dette et en devises devraient être les meilleurs endroits au cours des prochains mois pour obtenir des rendements de plus de 10% d'ici la fin de 2010», lit-on dans les plus récentes perspectives internationales du géant financier européen UBS, distribuée cette semaine.

«Il y a de bonnes valeurs où investir dans ces économies émergentes. Les dommages de la crise financière y ont été limités; les bilans financiers demeurent relativement bons et les perspectives de croissance économique y sont meilleures que dans les pays développés», résument les stratèges de UBS.

Des gestionnaires de portefeuilles internationaux abondent dans leur sens. Ils s'appuient sur des comparaisons troublantes entre les bilans économiques et financiers des pays développés et ceux des pays émergents.

«Meilleures perspectives de profits des entreprises, moins de dettes privées et publiques: ce sont deux facteurs importants qui devraient pousser les marchés boursiers des pays émergents devant ceux deux des économies développées à moyen terme», indiquait récemment à l'agence Bloomberg le directeur d'une firme new-yorkaise qui gère 2 milliards US en placements internationaux.

Du côté des bilans financiers des gouvernements, par exemple, la dette publique des principaux pays émergents cote en moyenne à 40% du produit intérieur brut (PIB) de leur économie, un niveau inchangé depuis 2007.

En comparaison, l'endettement public des principaux pays développés s'élève en moyenne à 106% de leur PIB. Il s'agit d'une hausse considérable de 25 points de pourcentage depuis 2007, selon les plus récentes estimations du Fonds monétaire international (FMI).

Par ailleurs, en ce qui concerne les profits des entreprises, on s'attend à une hausse moyenne de 29% cette année dans les économies émergentes.

C'est presque 10 points de pourcentage de plus que ce qui est anticipé dans les économies développées, selon un relevé effectué récemment auprès de 2600 analystes par l'agence Bloomberg.

Pour les stratèges de la firme UBS, aussi, ces facteurs devraient rehausser l'attrait des investisseurs envers les actifs et les titres liés aux économies émergentes.

«Ces marchés ont un meilleur potentiel de croissance, en plus d'une meilleure marge de manoeuvre pour d'autres encouragements fiscaux et monétaires», lit-on dans le bulletin d'UBS

Par ailleurs, dans les pays développés, le Canada apparaît parmi ceux qui sont les mieux placés pour profiter des meilleures perspectives de croissance des économies émergentes.

La raison? L'importance de l'exploitation des matières premières dans l'économie et la Bourse canadienne.

«La reprise de la demande mondiale proviendra surtout des économies émergentes, en particulier les pays asiatiques où la consommation est en forte expansion, selon les stratèges d'UBS. Ce contexte devrait être très favorable pour les marchés et les prix des matières premières.»