La Bourse de New York est repartie à la baisse lundi, les investisseurs restant méfiants à l'égard des difficultés budgétaires dans la zone euro: le Dow Jones a perdu 1,04% pour terminer sous le seuil des 10 000 points pour la première fois depuis trois mois, et le Nasdaq 0,70%.

Selon les chiffres définitifs de clôture, le Dow Jones Industrial Average a lâché 103,84 points, à 9908,39 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 15,07 points à 2126,05 points.

L'indice élargi Standard & Poor's 500 a abandonné de son côté 0,89% (9,45 points) à 1056,74 points.

À Toronto, le TSX a reculé de 107,82 points ou 0,96% à 11 115,30 points.

L'indice phare de la place new-yorkaise, qui reste sur quatre semaines d'affilée de baisse, a connu une séance volatile, ne s'installant clairement dans le rouge qu'en deuxième partie de journée. Il clôture pour la première fois depuis le 4 novembre sous les 10 000 points, seuil au-dessus duquel il avait réussi in extremis à se maintenir jeudi et vendredi.

«C'est la suite de la semaine dernière, rien n'a changé, a expliqué Gregori Volokhine, de Meeschaert New York. On n'a pas appris grand-chose avec le G7, donc on repart avec les mêmes craintes», a-t-il ajouté.

À l'issue d'une réunion à Iqaluit, au Canada, les ministres des Finances du G7 se sont engagés à maintenir leur politique de relance. Les questions de dette publique ont été reléguées au second plan, alors que les marchés s'inquiètent de plus en plus pour les déficits de la Grèce, mais aussi du Portugal et de l'Espagne.

«La question, maintenant, c'est de savoir si la crise en Europe va se poursuivre, ou si la Commission européenne va aider» les pays connaissant des difficultés budgétaires, a estimé Peter Cardillo, d'Avalon Partners.

Le marché obligataire s'est replié. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a progressé à 3,592% contre 3,546% vendredi soir, et celui du bon à 30 ans à 4,522% contre 4,493%.

Toronto chute

À Toronto, le TSX a clôturé la séance de lundi en baisse, l'élan des investisseurs ayant été mis en échec par les inquiétudes sur la reprise économique mondiale et les problèmes de dettes de certains États européens.

L'indice composé S&P/TSX a retraité de 107,82 points pour terminer à 11 115,3 points, tiré vers le bas par les titres financiers et ceux liés aux matières premières.

Ce nouveau recul s'inscrit dans une série de séances baissières encaissées depuis le mois dernier, lorsque la Chine a annoncé des mesures de resserrement du crédit et que l'administration Obama a proposé de nouvelles règles pour les grandes institutions financières américaines.

De plus, les doutes sur la vigueur de la reprise se sont récemment accrus, en regard des difficultés connues par certains pays européens, dont la Grèce, le Portugal et l'Espagne, qui peinent à gérer leur dette grandissante.

Les inquiétudes quant aux dettes souveraines couvent depuis la fin novembre, lorsque Dubaï a annoncé que sa société d'investissement gouvernementale connaissait d'importantes difficultés financières et a demandé un moratoire de six mois sur les paiements liés à sa dette.

«J'étais surpris à ce moment que le marché en réagisse pas plus négativement qu'il ne l'a fait», a observé Steve Uzielli, de ScotiaMcLeod.

«Mais nous ne savions pas s'il y avait d'autres Dubaï ailleurs. Et puis, voilà que nous avons la Grèce, l'Espagne et le Portugal. Cela a mis de la pression sur l'euro. Ca ne va pas faire tomber tout le complexe, mais c'est une source d'inquiétude.»

Les espoirs de forte reprise ont stimulé les marchés d'actions, pratiquement sans interruption, depuis le début mars 2009, ce qui a culminé en un gain de 31 pour cent pour le TSX l'an dernier. Mais les récentes fausses notes du marché démontrent que la reprise pourrait ne pas être aussi rapide que certains ne l'avaient cru.

«Nous ne nous sommes jamais attendu à ce que la reprise se déroule en ligne droite - la soi-disant reprise en forme de V -, nous anticipions plutôt une année 2010 cahoteuse», a poursuivi M. Uzielli.

Le dollar canadien a reculé lundi de 0,39 cent US, à 93,07 cents US.

Sur le parquet torontois, le secteur de la finance a retraité de 0,41 pour cent, l'action de la Financière Manuvie [[|ticker sym='T.MFC'|]] ayant perdu 27 cents à 18,97 $ tandis que celle de la Banque Nationale [[|ticker sym='T.NA'|]] a cédé 86 cents à 56,62 $.

Le secteur aurifère a affiché la baisse la plus importante au chapitre du pourcentage, avec un recul de 3,4 pour cent. Le cours du lingot d'or s'est pourtant apprécié de 13,40 $ US à 1065,10 $ US l'once à la Bourse des matières premières de New York. Le titre de Barrick Gold [[|ticker sym='T.ABX'|]] a effacé 1,41 $ à 37,04 $, tandis que celui de Goldcorp [[|ticker sym='T.G'|]] a décliné 1,31 $ à 36,88 $.

Le cours du pétrole brut a pris du mieux après avoir reculé pendant trois séances consécutives, avec un gain de 70 cents US à 71,89 $ le baril à New York. Les titres du secteur torontois de l'énergie ont malgré tout reculé de 0,74 pour cent dans l'ensemble. L'action de Suncor Energie [[|ticker sym='T.SU'|]] a lâché 62 cents à 31,28 $, tandis que celle de la Pétrolière Impériale [[|ticker sym='T.IMO'|]] a cédé 58 cents à 37,81 $.

Le secteur des métaux de base a perdu 0,63 pour cent, tandis que le cours du cuivre a avancé de six cents US à 2,91 $ US la livre. Les prix des matières premières avaient été déprimés la semaine dernière, notamment à cause de la hausse du dollar américain.

La Bourse de croissance TSXV a avancé de 5,19 points à 1460,6 points.