Tous les lundis, La Presse Affaires présentera des entreprises inscrites en Bourse qui sont dans la ligne de mire d'un gestionnaire. Cette semaine, Jean-René Adam, gestionnaire de portefeuille pour le marché nord-américain chez Hexavest, présente des actions pour ceux qui ont envie d'investir à contre-courant. Il propose l'achat de trois titres, ceux de Manuvie, de Quebecor et d'un fonds de banques américaines. Il évite cependant PotashCorp et les banques canadiennes.

Financière Manuvie [[|ticker sym='T.MFC'|]]

Fermeture vendredi: 19,54$

Haut de 52 semaines: 26,50$

Bas de 52 semaines: 9,02$

Performance en 2010: +1,1%

La coupe du dividende et l'émission d'actions a fait grincer des dents bien des actionnaires de Manuvie, qui ont fait descendre la valeur de son titre sous les 10$ en mars dernier, avant de remonter autour de 20$ un mois plus tard. «Ils ont maintenant une excellente situation financière», estime M. Adam.

De plus, souligne-t-il, «Manuvie va bénéficier de l'amélioration des marchés boursiers partout dans le monde» en raison des fonds qu'elle a vendus et dont les versements sont garantis, peu importe la valeur des Bourses. Des marchés plus élevés vont lui procurer une marge de manoeuvre supplémentaire.

Actuellement, la valeur de l'assureur canadien - très présent en Asie - est 1,2 fois la valeur aux livres, contre 1,8 historiquement. «Ça, c'est ultra bon marché!»

Et le dividende coupé de moitié? «Je ne suis pas inquiet, ils vont le rétablir.» Sa cible: 25$.

Quebecor [[|ticker sym='T.QBR.B'|]]

Fermeture vendredi: 28,67$

Haut de 52 semaines: 29,74$

Bas de 52 semaines: 14,81$

Performance en 2010: +5,3%

L'empire médiatique de Pierre Karl Péladeau a «surpris positivement» cette année. «Des bénéfices en hausse de 20% en 2009, c'est assez exceptionnel.»

Cet été, Vidéotron, qui fait partie de la famille, lancera son service de téléphone cellulaire, «un beau segment de croissance».

À sa valeur actuelle, le titre de Quebecor vaut huit fois les bénéfices attendus en 2010. Pour l'ensemble du S&P/TSX, c'est 16 fois.

Des risques? Que le lancement du cellulaire soit un échec. Sa «dette importante» est aussi à inscrire dans la colonne des risques.

Prix cible: 35$ d'ici un an, ce qui ferait un rendement d'environ 22%.

FNB Banques américaines [[|ticker sym='KBE'|]]

Fermeture vendredi: 23,09$US

Haut de 52 semaines: 24,44$US

Bas de 52 semaines: 8,90$US

Performance en 2010: +9,1%

KBE, c'est un fonds négocié à la Bourse de New York vendu par SPDR et qui regroupe les banques américaines. La logique derrière ce choix? «Les pertes sur prêts traditionnels sont à des sommets et devraient commencer à diminuer», estime M. Adam.

Pour ce qui est des prêts non traditionnels, ces montages financiers qui ont presque fait éclater le système, les provisions prises ont été tellement grandes, dit-il, qu'il se pourrait que les banques puissent finalement enregistrer des gains avec ces produits. «Ce n'est pas attendu par la rue», précise-t-il.

L'évaluation actuelle est d'environ 1,3 fois la valeur comptable, contre 2,7 fois historiquement. «Disons que ça remonte à deux fois...»

PotashCorp of Saskatchewan [[|ticker sym='T.POT'|]]

Fermeture vendredi: 105,92$

Haut de 52 semaines: 135$

Bas de 52 semaines: 83,10$

Performance en 2010: -7,4%

Dans le cadre de cette chronique, M. Adam pouvait aussi cibler des titres à éviter. Le premier qu'il cite est celui de Potash Corporation of Saskatchewan, parce qu'il ne croit pas, contrairement à plusieurs de ses collègues, que les prix de la potasse vont remonter significativement. «Ça fait cinq fois de suite qu'ils manquent leurs chiffres», a-t-il lancé jeudi, alors que le géant des Prairies annonçait des résultats décevants.

«Le titre est très, très dispendieux», dit-il après avoir calculé les bénéfices anticipés si la potasse se vend à 350$ la tonne.

Il croit aussi que les fermiers américains, qui ont fait «une grève d'achat de potasse» et ont quand même obtenu de bonnes récoltes, vont se montrer réticents à payer leur engrais trop cher.

FNB Banques canadiennes [[|ticker sym='T.ZEB'|]]

Fermeture vendredi: 14,65$

Haut de 52 semaines: 15,86$*

Bas de 52 semaines: 14,19$*

Performance en 2010: -5,6%

Le fonds qui a pour symbole ZEB a été lancé cet automne par la Banque de Montréal et il regroupe les banques canadiennes. Si elles sont citées en exemple à Davos, c'est un signe que tout le monde connaît leur performance. Et que ceux qui voulaient leur part du gâteau ont déjà investi, croit M. Adam.

Au cours actuel des banques, M. Adam ne voit pas de hausse substantielle en 2010.

*Depuis le 27 octobre.

Note: Le gestionnaire détient dans les portefeuilles qu'il gère les trois premiers titres cités, de même que des titres de banques canadiennes. Celles-ci sont toutefois «très sous-pondérées». Il ne détient pas le titre de PotashCorp.