La Bourse de Toronto a plongé, vendredi, malgré la publication de données économiques positives qui n'ont pas su rassurer les investisseurs, tandis que les cours des produits de base étaient matraqués par la poussée de la devise américaine.

L'indice composé S&P/TSX a perdu 179,89 points à 11 094,31 points.

Cette perte vient creuser encore davantage la performance mensuelle de la Bourse de Toronto, qui s'avère être la pire depuis février 2009. L'indice de référence du parquet torontois a régressé de 5,5% en janvier,

Sur Wall Street, la moyenne Dow Jones des valeurs industrielles a cédé 3,5% en janvier.

En dépit de la publication de résultats corporatifs plutôt positifs pour le quatrième trimestre, les marchés ont été inquiétés ces dernières semaines notamment par le plan de réforme financier du président américain Barack Obama pour les banques.

La Bourse de Toronto a aussi été touchée plus particulièrement par les décisions de la Chine visant à limiter les prêts bancaires en haussant le minimum de réserves que les institutions doivent conserver, ce qui a alimenté certains doutes quant à la demande future de ce pays pour la demande de ressources naturelles.

Statistique Canada a en outre indiqué vendredi matin que le produit intérieur brut canadien avait progressé de 0,4% en novembre, soit davantage que la croissance de 0,3% attendue par les économistes.

Le dollar canadien a perdu 0,27 cent US à 93,52 cents US, tandis que le baril de pétrole brut a abandonné 75 cents US à 72,89 $ US à la Bourse des matières premières de New York.

Aux États-Unis, le PIB a affiché une progression annualisée de 5,7% au quatrième trimestre de l'an dernier, alors que les économistes tablaient sur une croissance de 4,5%.

Mais malgré ces solides performances, les investisseurs s'inquiètent des conditions économiques à venir cette année et doutent que l'économie américaine puisse soutenir ce rythme de croissance.

«On aurait pu croire que la réponse aurait été meilleure», a observé Serge Pépin, directeur des investissements des particuliers à la Banque de Montréal.

«Ça a été une semaine de reculs et je crois qu'on se dit "Oui, c'est bon, mais il y a toujours des problèmes structuraux dans l'économie"», a-t-il poursuivi.

«Pour l'instant, les gens se disent "Qu'est-ce que je peux faire? C'est meilleur que je croyais que ça le serait, mais je ne suis pas prêt à m'engager".»

À Toronto, le secteur des métaux de base a joué le plus grand rôle dans le recul de vendredi, avec une baisse de 3,5%. Le cours du cuivre a retraité de cinq cents US à 3,05 $ US la livre, après avoir clôturé jeudi à sa plus faible valeur en deux mois et demi.

Le secteur aurifère a cédé 3,56 pour cent, le cours du lingot d'or ayant effacé 60 cents US à 1083 $ US la livre à la Bourse des matières premières de New York.

Les actions liées au groupe de l'énergie ont reculé avec le cours du pétrole brut. Le baril de pétrole a clôturé la séance en baisse de 75 cents US à 72,89 $ US, ce qui a fait retraiter le secteur torontois de 1,2%.

La Bourse de croissance TSXV a pour sa part cédé 9,71 points à 1492,09 points.

La moyenne Dow Jones des valeurs industrielles a glissé de 53,13 points à 10 067 points, tandis que l'indice composé du Nasdaq a reculé de 31,65 points à 2147,35 points et que l'indice élargi du S&P 500 a perdu 10,66 points à 1073,87 points.