Début 2000Le millénaire s'ouvre en pleine euphorie boursière. Avec l'avènement d'internet, les investisseurs sont prêts à payer n'importe quel prix pour des sociétés qui ne dégagent pas le moindre profit. C'est l'époque de « l'exubérance irrationnelle ».

Mars 2000

La bulle des technologies explose : le Nasdaq, qui avait doublé en sept mois à peine, retombe aussi vite qu'il est monté. Et il sera encore à plat à la fin de la décennie.

Septembre 2000

La Bourse canadienne poursuit sur sa lancée jusqu'en septembre, grâce à Nortel Networks qui atteint un sommet de 125 $. À son zénith, Nortel vaut 400 milliards et forme plus du tiers de la Bourse canadienne. Après une longue descente aux enfers, Nortel déclare faillite en 2009. Son action ne vaut plus rien.

Janvier 2001

La Fed amorce un assouplissement de sa politique monétaire. Pour stimuler l'économie, son taux baisse de 6,5 % en janvier 2001, jusqu'à 1 % en juin 2003.

Mars 2001

Les États-Unis entrent dans une mini-récession qui durera huit mois et dont les consommateurs sortiront pratiquement indemnes. Au Canada, la croissance économique se poursuit.

Septembre 2001

Après les attentats du 11 septembre, la Bourse américaine s'écroule. Dans la semaine suivante, la moyenne industrielle Dow Jones perd 14,3 %, son plus fort recul hebdomadaire depuis juillet 1933, alors qu'Hitler arrivait au pouvoir en Allemagne.

Janvier 2002

Le scandale comptable d'Enron éclate au grand jour. Suivront plusieurs autres cas de malversations, notamment chez WorldCom au mois de juin. Pour rétablir la confiance des investisseurs et assainir les pratiques comptables, l'administration Bush adoptera la loi Sarbanes-Oxley.

Octobre 2002

Le S & P500 touche un creux à l'issue d'une baisse de 49 %, le plus dur marché baissier depuis 1938. La Bourse canadienne perd aussi la moitié de sa valeur.

Juillet 2004

La Réserve fédérale (Fed) entreprend une remontée de son taux directeur... trop tard, selon bien des critiques qui considèrent que le crédit facile a largement contribué aux excès du marché immobilier.

2006

Freiné par la hausse des taux, l'immobilier plafonne. Les Américains qui avaient vu trop grand, ont du mal à rembourser leur hypothèque. Mais ce n'est qu'en 2007 que les premières conséquences des défauts de paiement se feront sentir en Bourse.

Août 2007

Les premiers signes de la crise du crédit apparaissent. Au Canada, 32 milliards de dollars de papier commercial adossé à des actifs (PCAA) sont gelés par une crise de liquidité. Les produits, qui devaient être totalement sécuritaires, ont été contaminés par les hypothèques à risque aux États-Unis.

Octobre 2007

La Bourse américaine atteint son sommet historique, après cinq années d'une hausse quasi ininterrompue, stimulée par la croissance synchronisée des économies mondiales. Cette période bénie pour les investisseurs prend brusquement fin avec la pire crise financière depuis les années 30.

Été 2008

Pendant ce temps, la Bourse canadienne carbure encore, grâce à sa forte teneur en ressources naturelles. L'indice S & P/TSX touche son sommet historique en juin, juste avant que le pétrole atteigne un prix record de 147 $US, alimenté par la demande des pays émergents.

Mars 2008

La Fed pilote le sauvetage de Bears Stearns, l'une des plus prestigieuses banques d'affaires de Wall Street, qui sera avalée par sa rivale JP Morgan.

Septembre 2008

Des piliers de Walls Street s'écroulent. La banque d'affaires Lehman Brothers déclare faillite. Merrill Lynch est absorbé par Bank of America. Le gouvernement pompe des milliards pour sortir du gouffre le numéro un de l'assurance AIG.

Mars 2009

La Bourse américaine touche les bas-fonds, après un plongeon de 56 %. La crise du crédit est à son paroxysme : même les banques ont peur de se prêter entre elles. La déroute du système financier déclenche la pire récession depuis la Grande Dépression.

Décembre 2009

Les mesures de relance des gouvernements et des banques centrales ont finalement porté fruit. Le marché du crédit s'est stabilisé. La Grande Récession s'est estompée. Les Bourses ont rebondi de plus de 50 %. Néanmoins, le S & P500 termine la décennie dans le rouge : les investisseurs ont perdu 1 % par année, même en incluant les dividendes. Au Canada, ils s'en tirent avec un rendement annuel composé total de 5,6 % sur 10 ans.