Si septembre a été bien différent des mois précédents dans le ciel du Québec - le soleil s'est enfin montré -, il n'a pas apporté de changement majeur sur les marchés. Les grandes places boursières de la planète ont de nouveau gagné du terrain, poursuivant une tendance à la hausse entreprise depuis le creux du mois de mars.

«Septembre est souvent difficile et on pouvait s'attendre à ce que ça s'essouffle un peu, note Luc Fournier, gestionnaire de portefeuille à l'Industrielle Alliance. Mais le mois a été très bon.»

Le TSX a pris 6,6% pendant le mois, tandis que les indices américains Dow Jones et S&P 500 ont respectivement progressé de 4,3% et 5,9%.

«À court terme, on considère que la marée monte, et qu'elle va continuer de monter», dit Jean-Sébastien Garant, vice-président et gestionnaire de portefeuille chez Sigma Alpha Capital.

«Ce qu'on a vu en septembre, c'est que toute séquence de deux ou trois jours de baisse est rapidement supportée, que les investisseurs reviennent à la charge et achètent», explique Vincent Delisle, stratège chez Scotia Capitaux.

Septembre est ainsi venu concrétiser «tout un troisième trimestre», selon les mots du stratège.

«C'est évocateur du fait que plus la situation se normalise, plus on enlève les peurs de dépression et que les chiffres de croissance reviennent, les portefeuilles doivent s'adapter. Il y a beaucoup d'argent qui cherche à revenir sur le marché.»

Les entreprises disposent aussi d'une meilleure marge de manoeuvre. «On voit ce qui arrive quand on passe d'un environnement où on gère pour la fin du monde à un où on gère pour la poursuite de la vie, dit Vincent Delisle. Les entreprises disposent d'un surplus de liquidités sur leur bilan et les évaluations sont attrayantes. On voit la vague de fusions et acquisitions qui reprend.»

«C'est le fait saillant de septembre, un excellent signe qui contre le scepticisme encore présent», poursuit-il.

Le mois d'octobre fournira son lot d'informations précieuses pour les investisseurs, avec la saison des résultats qui s'amorce. «Ce qui a stimulé le marché au dernier trimestre, c'est que les résultats d'entreprise ont été supérieurs aux attentes», précise Jean-Sébastien Garant.

Vincent Delisle soutient que ce sera encore «largement» le cas. «C'est le premier trimestre depuis longtemps où on va assister à une croissance des ventes», note-t-il.

Les entreprises commenceront également à dévoiler leurs projections pour l'année 2010.

Le TSX au beau fixe

Hier, les marchés ont fait du surplace pour la dernière journée du trimestre. L'indice S&P/TSX est resté au beau fixe, à 11 394,96 points, tandis que le Dow Jones et le S&P 500 n'ont perdu que 0,3% de leur valeur, malgré une matinée qui annonçait une bien pire journée. Le Dow a clôturé à 9712,28 points, en baisse de 29,92 points, et le S&P 500, à 1057,07 points, en recul de 3,54 points.

Le marché a mal réagi à la publication de l'indice ISM de Chicago, avant de se redresser par la suite.

L'indice de l'ISM-Chicago, qui permet de mesurer l'activité industrielle dans cette région des États-Unis, a reculé à 46,1 en septembre. L'indicateur avait atteint en août les 50 points, seuil qui marque le retour de l'expansion de l'activité. Les analystes s'attendaient plutôt à voir l'indice passer à 52 pour le mois. L'indice ISM national sera dévoilé ce matin.

Le dollar canadien s'échangeait à 93,40 cents US en fin de séance, en hausse de 1,28 cent.