Les Bourses nord-américaines étaient en nette baisse jeudi en début d'après-midi, plombées par des indicateurs décevants sur l'emploi et l'activité économique aux États-Unis, ainsi que par les craintes de voir le Royaume-Uni dégradé par une agence de notation.

Vers 13h20, le Dow Jones lâchait 1,82% ou 153,56 points à 8268,48 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 2,24% ou 32,70 points à 1695,14 points.

L'indice élargi Standard & Poor's 500 reculait quant à lui de 1,91% ou 17,23 points à 886,24 points.

À Toronto, le S&P TSX dégringolait de 2,32% ou 237,00 points à 9995,44 points.

Mercredi, Wall Street avait déjà terminé en baisse, ébranlée en fin de séance par les sombres prévisions de la banque centrale américaine et affectée par la chute de Hewlett-Packard. Le Dow Jones avait abandonné 0,62%, le Nasdaq 0,39% et le S&P 500 0,51%.

Le moral des investisseurs n'était pas meilleur jeudi, assombri dans un premier temps par les craintes de voir le Royaume-Uni privé de sa note maximale «AAA» par l'agence Standard and Poor's, qui lui reproche ses «finances publiques en détérioration».

L'information a appelé les investisseurs à la prudence et leur attentisme a redoublé après la publication des chiffres du chômage aux Etats-Unis, a noté Patrick O'Hare, du site d'analyse Briefing.com.

Le nombre de nouveaux chômeurs inscrits a certes baissé au cours de la semaine passée, mais moins qu'attendu par les économistes. De plus, la progression du chômage indemnisé s'est poursuivi pour s'établir à 5%, pour la première fois depuis décembre 1982.

«La tendance dans les inscriptions au chômage est inquiétante à un bon nombre de niveaux, mais le facteur le plus important pour l'économie est qu'elle continue d'être un obstacle pour une relance de la consommation et pour une reprise sur le marché de l'immobilier», a observé M. O'Hare.

De plus, l'activité industrielle autour de Philadelphie a continué de se dégrader en mai, à un rythme légèrement moins rapide qu'en avril, mais davantage que prévu par les analystes.

«L'étude suggère que le rebond après le choc (ayant suivi la faillite de la banque d'affaires) Lehman ne se transforme pas encore en une reprise soutenue», a noté Ian Shepherdson, de High Frequency Economics.

«Pour la première fois depuis des semaines», les investisseurs qui jouent la baisse des marchés ont des arguments à faire valoir, a estimé de son côté Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management.

Aux prévisions négatives de la Fed, rendues publiques la veille par la banque centrale, s'ajoute la faiblesse du dollar, qui s'est traduit par une hausse de l'or et des matières premières.

Deux banques régionales jugées insuffisamment capitalisées par les autorités fédérales étaient lourdement sanctionnées après avoir lancé un appel au marché: Regions Financial cédait 15,34%, à 4,14 dollars, et Fifth Third Bancorp 9,34% à 6,99 dollars.

American Express (+0,04% à 23,99 dollars) était l'une des rares valeurs du Dow Jones à se maintenir en hausse malgré le vote par le Congrès américain d'un projet de loi visant à protéger les utilisateurs de cartes de crédit face aux abus des organismes financiers.

Les valeurs de l'énergie tiraient le marché à la baisse, alors que les prix du pétrole se repliaient après avoir touché 62 dollars. Chevron baissait de 1,07% et ExxonMobil de 1,26%.

La plus forte baisse de l'indice vedette était signée par le producteur d'aluminium Alcoa (-4,64% à 9,05 dollars).

Le marché obligataire connaissait un renversement de tendance et s'affichait en baisse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans avançait à 3,303% contre 3,202% mercredi soir et celui à 30 ans à 4,273% contre 4,160% la veille.