Les bourses nord-américaines ont offert une piètre performance jeudi après que le président américain Barack Obama eut annoncé que le constructeur automobile Chrysler allait se protéger de ses créanciers en vertu du Chapitre 11 de la loi sur la faillite.

Même si l'annonce était largement attendue depuis l'échec des négociations entre certains créanciers et le département américain du Trésor, mercredi, le recours à la protection des tribunaux a miné l'optimisme lié à certains signes d'amoindrissement de la récession.

Les marchés tentaient déjà depuis un certain temps de tenir compte de la probabilité que Chrysler s'avère insolvable, mais «lorsque les investisseurs sont confrontés à cette réalité, ils ont une toute autre réaction», a expliqué Jack Ablin, responsable des investissements de Harris Private Bank, à New York.

L'indice composite S&P/TSX de la Bourse de Toronto a abandonné 91,48 points pour clôturer à 9324,83, après avoir affiché plus tôt en séance des gains de jusqu'à 152 points.

La Bourse de croissance TSXV a reculé de 4,99 points, à 1008,98, tandis que le dollar canadien a avancé de 0,69 cent US pour terminer à 83,82 cents US.

L'économie canadienne s'est contractée de 0,1 pour cent en février, a révélé jeudi Statistique Canada, ce qui s'est avéré inférieur au recul de 0,7 pour cent de janvier et à la prévision de baisse de 0,2 pour cent des économistes.

À New York, la moyenne Dow Jones des valeurs industrielles avait réussi à se hisser de 139 points en cours de séance, avant que les problèmes de Chrysler ne soient divulgués. L'indice a terminé la journée en baisse de 17,61 points à 8168,12.

Les espoirs des investisseurs que l'économie mondiale ait traversé le pire de la crise ont par ailleurs été encouragés par une annonce du département américain du Travail à l'effet qu'il avait reçu 14 000 demandes de prestation de chômage de moins que la semaine dernière, soit 631 000.

L'indice élargi S&P 500 a cédé 0,83 point à 872,81 et l'indice composite du Nasdaq, à forte composante technologique, a reculé de 5,36 points à 1717,3.

Malgré la faible performance affichée jeudi par la Bourse de Toronto, l'indice vedette du parquet cumule un gain de 6,9 pour cent sur l'ensemble du mois d'avril, tandis que le Dow Jones a pris 7,3 pour cent au cours de la même période.

La reprise printanière des bourses, entamé le 10 mars dernier, s'est donc poursuivi, les investisseurs gardant espoir que, même si la conjoncture économique risque de demeurer morose encore quelques temps, le monde ne sera pas entraîné dans une autre grande dépression.

Le TSX est en hausse de 23,2 pour cent, depuis le 9 mars dernier, et le Dow Jones s'est hissé de 24,75 pour cent sur cette même période.

«Je crois que c'est une reprise optimiste pour un marché baissier», a observé John Stephenson, gestionnaire de portefeuille chez First Asset Funds, à Toronto.

«Nous allons voir un autre désinvestissement, peut-être au cours du prochain mois. Je suis épaté que cela se poursuive à ce rythme, mais nous vivons une situation dans laquelle les gens sont prêts à s'emparer de n'importe quelle bonne nouvelle», a-t-il expliqué.

Sur le parquet torontois, le secteur de l'énergie a reculé de 1,6 pour cent, le cours du baril de pétrole brut léger à New York, pour livraison en juin, s'étant établi à 51,12 $ US le baril, en hausse de 15 cents.

Le secteur financier a perdu 0,5 pour cent, tandis que celui des métaux de base a gagné 2 pour cent.

Le cours de l'once d'or sur le marché des métaux à New York, pour livraison en juin, a cédé 9,30 $ US, clôturant la journée à 891,20 $ US l'once, et, à Toronto, le secteur aurifère a perdu près de quatre pour cent.