Les effets de la récession étaient évidents dans les résultats trimestriels déposés hier et n'épargnaient aucun secteur. Tant le groupe TMX (T.X), CANAM (T.CAM), Tembec (T.TMB) que Barrick Gold (T.ABX) ont vu leurs performances affectées par le ralentissement. Une seule exception: Visa, pour qui ça va... très bien.

Présentant des résultats trimestriels en deçà des attentes, mais bonifiés par l'intégration de la Bourse de Montréal il y a un an, le Groupe TMX entend prendre avantage de la tendance des marchés vers les produits dérivés, un secteur auparavant réservé à la place boursière montréalaise.

 

Les revenus de TMX ont grimpé de 21% pour s'établir à 135,8 millions au premier trimestre de 2009, notamment en raison de l'inclusion des revenus de la Bourse de Montréal et du Boston Options Exchange Group (BOX), dans lequel TMX détient maintenant une participation majoritaire de 53,3%.

Mais dans le même trimestre, les revenus d'échange d'actions ont reculé de 24% par rapport au premier trimestre de 2008.

Le profit net est passé à 42,9 millions (ou 0,58$ l'action), loin de l'estimation médiane de 0,67$ l'action des analystes sondés par Bloomberg. Le titre du Groupe TMX a d'ailleurs perdu plus de 10%, pour clôturer à 34,09$ hier à Toronto.

Les réductions des tarifs d'inscription et des droits de négociation, auxquelles la crise économique n'est pas étrangère, ont affecté négativement les résultats de TMX. Mais cette même crise pourrait aussi offrir des occasions d'affaires intéressantes au groupe boursier, a indiqué le chef de la direction de TMX, Thomas Kloet, en marge de l'assemblée annuelle des actionnaires tenue hier à Montréal.

«Du point de vue des marchés financiers, nous avons vu des produits transigés de gré à gré, et il était presque impossible de savoir ce qu'il en était, rappelle le chef de la direction. Mais regardez ce que les Bourses font bien, nous créons des places de marchés ouvertes, transparentes. On croit que nous sommes une partie de la solution, et c'est en ce sens que nous voyons des opportunités.»

Ces occasions d'affaires sont notamment présentes dans le secteur des produits dérivés.

M. Kloet a donné quelques exemples de la stratégie de TMX à ce propos.

TMX a lancé la semaine dernière un contrat sur les obligations canadiennes de 5 ans. Le groupe compte aussi étendre sa gamme de produits dérivés des actions, comme le produit sur l'indice de volatilité. Enfin, le groupe veut créer une chambre de compensation pour les REPO de taux d'intérêt (titres vendus en vertu d'obligations de rachat).

Dans le cas du marché climatique de Montréal, mis en place il y a un an, M. Kloet a admis qu'il s'agissait d'un «lent départ».

«Ce n'est pas quelque chose auquel nous accordons beaucoup de ressources pour l'instant. Nous sommes bien positionnés, mais l'avenir de ce marché dépend des politiques gouvernementales.»

La consolidation progresse

Selon Thomas Kloet, la consolidation des Bourses de Montréal et de Toronto va bon train, et le processus devrait être complété en 2010. La société avait annoncé 85 suppressions de poste (10% de l'effectif) durant le processus de consolidation, mais encore peu d'entre elles se sont matérialisées. Le gros du processus aura lieu dans les prochains mois, a indiqué le chef des finances, Michael Ptasznik.

TMX entend toujours réaliser des économies de synergie d'environ 25 millions par année à partir du quatrième trimestre. Les charges d'exploitation de l'entreprise ont atteint près de 70 millions au premier trimestre.

Luc Bertrand salué

Luc Bertrand, l'un des grands artisans du regroupement boursier Montréal-Toronto, assistait pour la dernière fois à l'assemblée des actionnaires de TMX en tant que cochef de la direction du Groupe TMX et président et chef de la direction de la Bourse de Montréal.

Le président du conseil Wayne Fox et le chef de la direction Thomas Kloet ont salué sa contribution et son dévouement.

Dans une allocution prononcée en français, M. Bertrand a rappelé l'importance du développement technologique pour la Bourse de Montréal. Il a souligné la participation maintenant majoritaire de TMX dans la Bourse des produits dérivés de Boston BOX et s'est félicité de l'implantation du système informatique SOLA (déjà utilisé à Montréal) dans d'autres places boursières européennes.

«Montréal est un pilier central du marché des produits dérivés. Et la Bourse va continuer de soutenir Montréal dans ses efforts pour se distinguer comme place financière», a-t-il assuré.