Après une année 2008 catastrophique, les Bourses mondiales ont entamé 2009 sur de fortes hausses vendredi, première séance de l'année, dans des volumes d'échanges très réduits, les investisseurs pariant sur des actions massacrées en 2008.

«C'est un peu d'argent frais qui est placé sur des titres qui avaient énormément souffert en 2008 après beaucoup de décollectes (ventes de titres, ndlr)», un mouvement qui profite surtout aux valeurs bancaires et minières, souligne Yves Marçais, vendeur d'actions chez Global Equities.

Alors que les Bourses asiatiques étaient fermées pour le pont du Nouvel An, l'ensemble des bourses européennes ainsi que Wall Street ont grimpé vendredi: Paris a pris 4,09%, Londres 2,88%, Francfort 3,39% et l'Eurostoxx 50 3,47%.

A la Bourse de New York, l'indice Dow Jones a fini sur une progression de 2,94% et le Nasdaq de 3,50%.

A Londres, «bien qu'on ait assisté à une nouvelle séance à faible volume, le marché a quand même démarré 2009 sur un boum», a commenté James Hughes de CMC Markets, qui a noté «qu'une fois de plus, c'est le prix du pétrole qui a été le principal animateur du marché avec les pétrolières et les gazières», contribuant à faire gagner plusieurs dizaines de points à l'indice.

Les craintes de crise au Proche-Orient ont relancé fortement en effet les prix de l'or noir, qui a fini au dessus de 46 dollars tant à Londres qu'à New York, et dans la foulée, les prix des métaux.

«C'est une séance très calme à Wall Street», a observé Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management. «Vu les faibles volumes d'échanges, la hausse ne veut probablement pas dire grand-chose, mais elle permet de mieux se sentir, en tout cas mieux que l'an dernier», a-t-il ajouté.

Pourtant, la seule statistique économique de la journée était franchement mauvaise: l'indice ISM de l'activité industrielle aux Etats-Unis est ressorti au plus bas depuis 1980.

Pour Peter Cardillo, analyste pour Avalon Partners, cet indicateur est «horrible». «C'est une mauvaise nouvelle de plus, mais le marché sait déjà que la situation n'est pas bonne», a-t-il expliqué.

Selon lui, le marché tentait de finir la semaine sur une hausse, avant des indicateurs économiques de premier plan: les chiffres mensuels de l'emploi la semaine prochaine, et les ventes de détail et le début de la saison des résultats des entreprises la semaine suivante.

Parmi les Bourses européennes, l'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en hausse de 5%. Bruxelles a pris 3,78%, Madrid 3,16%, Milan 2,53% et Lisbonne 1,36%.

La Bourse de Toronto a fini sur un gain de 2,74%, tandis qu'en Amérique du sud, Mexico prenait 3,89%, Buenos Aires 5,99% et Sao Paulo 7,17%.