(Paris) Les marchés boursiers progressent vendredi, ravis des chiffres d’inflation en baisse en zone euro et aux États-Unis, cerise sur le gâteau d’un premier trimestre plutôt positif pour les marchés d’actions.  

À l’issue d’une cinquième séance de hausse cette semaine, Paris a gagné 0,81 %, Francfort 0,69 % et Milan 0,34 %. Sur les trois premiers mois de l’année, elles progressent de 12 % à 14 %.  

Londres a progressé de 0,15 % vendredi et de 2,42 % sur le trimestre.  

À New York, le NASDAQ sort du lot avec une hausse de 16 % depuis le début de l’année, tandis que le Dow Jones a été stable sur la période. Le S&P affiche une hausse de 6,4 %.

Vers 11 h 55 (heure de l’Est), le Dow Jones montait de 0,74 %, le S&P 500 de 0,85 % et le NASDAQ de 1,10 %.

Le taux d’inflation en glissement annuel de la zone euro a reculé en mars pour le cinquième mois consécutif, à 6,9 %, après 8,5 % en février, grâce à l’accalmie des prix de l’énergie, selon Eurostat. Les analystes tablaient sur 7,1 %.  

L’inflation « sous-jacente », qui exclut du panier de consommation l’énergie et l’alimentation dont les prix sont volatils, a cependant encore progressé à 5,7 % sur un an.

« Les données d’aujourd’hui ajoutées à d’autres preuves de pressions inflationnistes confirment selon nous notre scénario de trois hausses supplémentaires de 25 points de base » des taux de la Banque centrale européenne (BCE), commentent les économistes d’Axa Investment managers dans une note.

Quant à l’indice PCE, indicateur d’inflation privilégié par la banque centrale américaine pour calibrer sa politique monétaire, il a ralenti plus qu’espéré par les analystes sondés par Bloomberg, à 5 % en février sur un an,  et à 0,3 % sur un mois.  

Autre point positif pour l’évolution de l’inflation selon les intervenants : les dépenses de consommation se sont stabilisées (+0,2 %).  

L’inflation demeure largement au-dessus de l’objectif de 2 % l’an de la Réserve fédérale américaine (Fed), ce qui reste « un argument pour une poursuite de la hausse des taux » pour la banque centrale américaine, selon Patrick O’Hare de Briefing.com.

D’autant plus que « le stress autour des banques s’est calmé, donc les banques centrales vont pouvoir se concentrer principalement sur la lutte contre l’inflation », souligne Charlotte de Montpellier, économiste d’ING France.

Sur le marché obligataire, les taux américains à deux ans, les plus sensibles à la politique monétaire des banques centrales et aux perspectives de court terme, ne variaient presque pas.  

Le rendement de la dette des États-Unis à 2 ans valait 4,10 %, contre 4,12 % à la clôture de jeudi. L’équivalent à échéance 10 ans reculait à 3,51 % contre 3,55 % la veille.

La distribution ne faiblit pas

Les titres des grands groupes de distribution avaient le vent en poupe à New York, malgré un ralentissement de la consommation. Walmart prenait 1,17 %, les grands magasins Macy’s 3,56 % et la chaîne de bricolage Home Depot 1,42 %.

En Europe aussi, Carrefour a gagné 2,03 % à Paris, Sainsbury’s 1,09 % à Londres, malgré une baisse de la consommation dans plusieurs pays européens. L’habillement s’est aussi bien porté avec Adidas (+5,02 %) ou Zalando (+2,15 %) à Francfort.

Virgin Orbit sous-terre

La société spécialisée dans les lancements de petits satellites Virgin Orbit, en difficulté après l’échec d’une mission spatiale, va licencier 85 % de ses salariés, soit 675 personnes selon un document publié sur le site du gendarme de la Bourse américaine (SEC).

L’action Virgin Orbit chutait de près de 40 % à New York après avoir reculé de 16 % jeudi.

Mi-mars, l’entreprise avait suspendu ses opérations, le temps de mener des discussions sur de possibles sources de financements et d’explorer des opportunités stratégiques. Elle avait annoncé quelques jours plus tard reprendre son activité.

Du côté du pétrole et des devises

Les prix du pétrole montaient, dans la tendance de la semaine : le baril de Brent de Mer du Nord valait 79,63 dollars (+0,45 %) et le WTI américain 75,17 dollars (+1,09 %) vers 11 h 50 (heure de l’Est). En cinq jours, ils ont pris respectivement plus de 6 % et 8 %.

L’euro baissait de 0,28 % à 1,0875 dollar, et le bitcoin progressait de 0,78 % à 28 370 dollars.