L’agence immobilière Royal LePage s’attend à un déclin du prix de 8 % des résidences secondaires au Québec en 2023, la baisse la plus importante parmi les provinces canadiennes.

En 2022, le prix représentatif d’une maison unifamiliale dans les marchés récréatifs s’établissait à 373 400 $ au Québec, a calculé Royal LePage. Au cours de la même période, il fallait plutôt payer dans les 480 200 $ pour une maison au bord de l’eau, tandis que le prix d’un condo de villégiature atteignait 341 900 $.

Cette année, le prix représentatif d’une maison secondaire va glisser pour atteindre 343 528 $, en baisse de 8 % en un an. Au Canada, la baisse de prix prévue est de 4,5 % seulement.

Dans son analyse, Royal LePage s’attend à ce que les chalets souffrent plus que le marché de la résidence principale des marchés urbains, parce que la bulle s’est davantage gonflée dans le cas des résidences secondaires.

La baisse des prix s’observe déjà dans plusieurs marchés, a constaté l’agence.

Dans le cadre d’un sondage auprès des courtiers, ceux-ci ont la perception que la demande s’est estompée en même temps que l’offre de chalets à vendre s’est raréfiée. Au net, le délai de vente s’est allongé, selon 8 courtiers sur 10.

La demande montre des signes évidents de faiblesse. Avec la fin des mesures sanitaires, les acheteurs potentiels ont plutôt la tête aux voyages qu’à l’entretien d’une seconde maison. L’inflation et le resserrement des conditions de financement ont aussi refroidi l’enthousiasme des candidats à l’achat.

« Le marché des propriétés récréatives devrait continuer à s’équilibrer au Québec en 2023, mais cet équilibre pourrait basculer si la banque centrale se mettait à réduire son taux de financement à un jour, stimulant ainsi la demande immobilière, écrit Royal LePage dans un communiqué. À l’inverse, si les taux augmentaient de nouveau, la capacité financière des ménages réduite forcerait un ajustement à la baisse des prix plus prononcé des propriétés. L’offre de propriétés à vendre serait ainsi appelée à augmenter de façon plus importante qu’en 2022. »

Malgré la baisse attendue en 2023, le prix des chalets reste quand même 35 % plus élevé qu’il ne l’était en 2020, souligne l’agence immobilière.

Gros plan sur les régions

Parmi les régions à l’étude, c’est dans Lanaudière que le prix médian des maisons a connu la plus forte augmentation en 2022, grimpant d’environ 25 % dans les MRC de Montcalm et Matawinie. Pour les condos, la MRC Les Laurentides et Bromont arrivent à égalité avec une croissance de 34 % du prix médian.

Dans la région de Québec, les hausses de prix ont varié de 7,2 % à 17,1 % selon les MRC en 2022. « Le grand défi du marché immobilier de 2023 sera celui du financement », affirme dans le même communiqué Marc Bonenfant, courtier immobilier résidentiel et commercial chez Royal LePage Inter-Québec. « Plusieurs acheteurs ont dû réduire leurs critères de recherche de propriétés pour satisfaire à leur préapprobation hypothécaire, ou ont tout simplement remis leur projet. »

En savoir plus
  • 860 000 $
    Prix médian d’une maison au bord de l’eau dans la MRC de Memphrémagog en 2022, en hausse de 24,6 % en un an. Il s’agit de la valeur la plus élevée de toutes les régions récréatives au Québec à l’étude.
    source : Royal LePage