(New York) Le dollar américain s’est stabilisé vendredi à un niveau proche de ses plus bas depuis l’été, malgré de bons chiffres américains de l’emploi qui l’ont brièvement fait rebondir en séance.

Vers 14 h 50 (heure de l’Est), le billet vert s’échangeait à 1,0517 euro (+0,02 %), tout près de son plus faible niveau depuis juin atteint en tout début de séance à 1,0545 dollar.  

En journée, requinqué par des créations d’emplois aux États-Unis plus nombreuses qu’attendu, ce qui pourrait pousser la Fed à poursuivre son resserrement de politique monétaire, le billet vert avait pris 0,52 % à 1,0466 dollar pour un euro.

La devise américaine s’est ensuite stabilisée également face aux autres monnaies comme le yen à 134,62 yens (-0,53 %) — alors qu’il prenait 0,13 % face à la devise japonaise après les chiffres de l’emploi — ou la livre sterling à 1,2267 dollar pour une livre (0,16 %).

En novembre, 263 000 emplois ont été créés aux États-Unis, selon le département du Travail, soit bien plus que les 200 000 qui étaient attendus par les analystes, tandis que pour octobre les chiffres ont été révisés à la hausse à 284 000 emplois.

Ces chiffres « ont été surprenants », a commenté Edward Moya d’Oanda pour l’AFP. « On est loin de pouvoir dire “mission accomplie” dans la lutte contre l’inflation », a-t-il ajouté alors qu’un ralentissement du marché du travail est recherché par la Banque centrale américaine (Fed) pour faire baisser le pouvoir d’achat et l’inflation.

Victoria Scholar, analyste chez Interactive Investor, relativisait l’importance de ces données qui sont « un point positif dans une économie des États-Unis qui s’affaiblit ».

Paul Ashworth, analyste chez Capital Economics, estimait aussi que « cela ne change pas nos prévisions que l’inflation va reculer plus vite que la Fed ne le croit ». « Nous pensons toujours que ses responsables vont devoir ralentir le rythme de hausses des taux ».

La Réserve fédérale américaine (Fed) a fait savoir qu’après quatre hausses marquées de 75 points de base de ses taux directeurs, sa réunion de décembre pourrait être l’occasion de passer à des hausses plus faibles de 50 points.

Son combat contre l’inflation semble en effet commencer à porter ses fruits : la hausse de l’indice PCE des prix à la consommation, privilégié par la Fed, publié jeudi, a ralenti en octobre à 6,0 % sur un an contre 6,3 % en septembre.