Les Canadiens qui envisagent l’achat d’une première maison devraient pouvoir bénéficier d’une légère baisse des prix en 2023. Le prix des habitations pourrait diminuer de 5 % au pays, si la banque centrale retient une approche « plus musclée » pour combattre l’inflation, estime la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL).

Cette baisse surviendrait dans un scénario où le taux directeur atteint 3,5 %, selon une note de la SCHL publiée lundi.

Dans le cas d’une hausse plus modérée à 2,5 %, le prix des maisons baisserait tout de même de 3 % d’ici la mi-2023, selon l’organisme.

Les économistes s’attendent à ce que la Banque du Canada continue d’augmenter son taux directeur dans les prochains mois, en commençant par une hausse de 0,75 point de pourcentage dès mercredi. Le taux directeur passerait ainsi de 1,50 % à 2,25 %.

Des taux fixes qui frôlent les 6 %

Si la banque centrale opte pour un scénario de hausses plus musclées, « le taux fixe des prêts hypothécaires de cinq ans s’élèverait à 5,7 % » fin 2022, indique l’économiste en chef de la SCHL, Bob Dugan. Ils se situent en ce moment autour de 5,2 %.

« La hausse des taux ralentira la croissance économique, ce qui fera augmenter le chômage et diminuer la croissance des salaires », écrit la SCHL. De quoi rendre l’accès à la propriété plus difficile, ce qui fera baisser les prix.

« Faible récession »

La SCHL mise sur une hausse du produit intérieur brut (PIB) de 3,4 % pour 2022 et de 0,7 % pour 2023 en vertu du scénario « musclé » de hausse du taux directeur. La croissance économique atteindrait alors un creux. Le Canada connaîtrait une « faible récession » pour une courte période, fin 2022 et début 2023.

Un tel scénario ferait grimper le taux de chômage à 7 % au pays. Si la banque centrale opte plutôt pour une hausse limitée du taux directeur à 2,5 %, la SCHL prévoit que le taux de chômage atteindra 6,2 % en 2023.

À partir de 2024, la Société prévoit un retour à la croissance et des taux hypothécaires qui se stabilisent. À en croire l’organisme, le prix des habitations repartira alors à la hausse.

« Soutenus par la hausse du revenu des ménages et de l’immigration, les prix des logements devraient retrouver une croissance positive, mais modérée, précise la note. La persistance des prix élevés durant la période à l’étude pèsera sur l’abordabilité des logements pour propriétaires-occupants. »

Les propriétaires de logements ne sont donc pas près de voir la valeur des maisons diminuer pour la peine.