Après avoir analysé la situation de 18 agglomérations et régions métropolitaines, l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) évalue la pénurie d’habitation au Québec à environ 100 000 habitations.

L’APCHQ indique que le résultat a été obtenu en simulant un rééquilibrage du marché de la revente, un rééquilibrage du marché locatif privé et en ramenant à zéro le nombre de ménages inscrits sur la liste d’attente d’un logement social auprès de la Société d’habitation du Québec (SHQ).

Selon Paul Cardinal, directeur du Service économique de l’APCHQ, la pénurie actuelle de logements est responsable de l’envolée des prix sur le marché de la revente ainsi que des pressions à la hausse sur les loyers des logements locatifs.

« La seule manière de réduire de façon durable la surchauffe immobilière est d’augmenter l’offre, affirme-t-il dans un communiqué. Avec cette étude, on voit beaucoup mieux l’ampleur du défi que cela représente dans différentes régions. »

Pour rattraper ce déficit de 100 000 habitations sur 10 ans, il faudrait mettre en chantier chaque année 10 000 logements en plus de ceux construits pour répondre aux besoins des ménages qui se formeront.

Paul Cardinal affirme qu’il ne faut pas uniquement des logements sociaux et abordables, puisque le Québec manque aussi d’habitations pour propriétaires-occupants.

Un rehaussement de l’offre faciliterait l’accès à la propriété pour certains ménages qui renoncent présentement à devenir propriétaires, dit-il, en raison du manque de propriétés à vendre et de la surenchère que cela entraîne. Ces ménages qui accèdent à la propriété libèrent des logements sur le marché locatif.

L’Association plaide pour que le rythme des mises en chantier résidentielles au Québec soit intensifié tout en sachant que de maintenir des prix raisonnables sera un défi.

Le secteur de la construction manque de main-d’œuvre, les problèmes d’approvisionnement font augmenter les coûts de construction, les prix de plusieurs matériaux et les frais de transport tandis que les taux d’intérêt sont à la hausse, ce qui entraîne un accroissement des coûts de financement des projets immobiliers.