Les athlètes de haut niveau ne sont pas au-dessus des sous. Au fil d’une longue carrière sportive, rares sont ceux qui atteignent le podium, et même ceux-là ne sont pas couverts d’or. À quoi ressemblent les finances personnelles des jeunes athlètes ? Où trouvent-ils leurs revenus ? Qui les soutient ? Explications et témoignages.

Haut niveau et bas revenu

PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

René Cournoyer

Des athlètes d’exception ? L’exception, ce sont ceux qui touchent des revenus conséquents. Les sportifs de haut niveau à bas revenus sont davantage la norme.

Rares sont les athlètes qui bénéficient de commandites généreuses. Les contrats publicitaires payants ne s’attachent qu’à la notoriété – cette notoriété qui est habituellement, quoique pas systématiquement, l’agréable revers d’une rare médaille olympique. Mais même l’or n’est pas toujours suivi d’argent.

« Des contrats payants ? Ça n’existe pas dans le sport amateur, assène le gymnaste René Cournoyer. Des commandites payantes ? C’est 500 $. Ça, c’est une commandite payante. Ce n’est vraiment pas la même game que le sport professionnel. On ne peut même pas comparer les deux. »

Âgé de 25 ans, il pratique la gymnastique artistique masculine, où il fait les six agrès : le sol, le cheval d’arçons, les anneaux, le saut de cheval, les barres parallèles et la barre fixe. Il était le seul représentant canadien en gymnastique artistique masculine (les six engins de torture) aux Jeux de Tokyo, en 2021.

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René Cournoyer

Ce qu’on appelle une commandite payante, c’est se faire donner de l’équipement, se faire donner des services, se faire rembourser certaines choses partiellement ou complètement. Ça, c’est des commandites auxquelles on a accès dans le haut niveau. Mais c’est très loin d’être du revenu brut qu’on peut se mettre dans les poches pour dire : mon avenir est assuré avec ça.

René Cournoyer, gymnaste

Il avait 8 ans quand il a commencé à pratiquer la gymnastique, au niveau récréatif. Deux ans plus tard, son entraîneur l’a invité à se joindre au programme de sport-études en gymnastique.

« Dès cette année-là, j’ai commencé à faire de la compétition au niveau provincial, et l’année suivante au niveau national. Et à l’âge de 15 ans, je suis tombé dans la catégorie sénior, moment où j’ai réussi à faire toutes les compétitions internationales et les compétitions de haut niveau qui m’étaient disponibles. »

Il a maintenant 25 ans et se prépare pour les Jeux de Paris, en 2024.

Comment couvre-t-il ses dépenses ? D’où proviennent ses revenus ?

« Il y a deux volets à la réponse. Premièrement, quand on est dans le très haut niveau, on a la chance d’avoir un brevet canadien, qui est de l’ordre de 20 000 à 21 000 $ par année. Dans mon sport, la gymnastique, il y a seulement six athlètes dans tout le Canada qui y ont accès. J’ai la chance d’être parmi ces athlètes, ce qui me permet de couvrir la majorité de mes dépenses étudiantes, le transport, etc. »

Le brevet

Le Programme d’aide aux athlètes (PAA) de Sport Canada accorde aux athlètes admissibles un soutien financier appelé brevet. S’ils répondent aux critères – membre de l’équipe nationale, participation aux championnats du monde, objectifs olympiques, etc. –, ils reçoivent une aide de 1765 $ par mois, soit 21 180 $ par année.

Chaque année, quelque 1900 athlètes dans plus de 90 disciplines sont brevetés dans le cadre du PAA.

Mais dans ce milieu, les accidents de travail ne sont pas couverts par la CNESST.

Blessé à l’entraînement à la fin de l’été dernier, René Cournoyer n’a pu participer à la première grande compétition de l’automne ni inscrire les résultats qui lui auraient assuré un brevet en 2023.

« J’attends la décision du comité canadien pour savoir si je vais l’avoir cette année ou non. »

Les autres dépenses

Le deuxième volet de sa réponse a trait aux dépenses d’entraînement et de compétition.

Les frais de ses participations aux championnats du monde et aux Jeux olympiques sont en bonne partie assumés par la Fédération canadienne de gymnastique.

Les dépenses des compétitions à l’échelle canadienne sont pour l’essentiel couvertes par la fédération québécoise.

« Les camps d’entraînement, par contre, sont en grande majorité à nos frais. C’est moi qui vais payer mon voyage et mon hébergement. J’ai la chance que mon club vienne couvrir les dépenses liées à mon entraîneur. Mais dans plusieurs provinces et plusieurs clubs, c’est l’athlète qui doit couvrir ces dépenses-là également. Ça vient quasiment doubler le coût de chaque sortie. »

Les conditions de vie et de financement des athlètes canadiens sont très variables, confirme Danek Nowosielski, conseiller financier de SFL Gestion de patrimoine. Ancien épéiste de haut niveau lui-même, il a participé aux Jeux olympiques de 1988, 1992 et 1996.

On peut avoir deux athlètes dans les huit premiers au monde, dans deux fédérations différentes, l’un qui gagne très bien sa vie, l’autre qui paie encore ses voyages.

Danek Nowosielski, conseiller financier de SFL Gestion de patrimoine

« Ça va dépendre du niveau auquel leur fédération est subventionnée par ses partenaires, et des commandites que l’athlète est capable de trouver à titre individuel. »

Il prodigue gracieusement des conseils à certains athlètes qui viennent le consulter, souvent orientés par l’organisme de soutien aux athlètes Aléo.

« Je connais des athlètes qui sont capables d’acheter des maisons pendant qu’ils sont athlètes, d’autres qui peinent chaque mois à payer leurs factures. Et ce n’est pas parce qu’ils sont au début de leur carrière. Ils font partie de l’équipe nationale et ils se préparent pour leurs deuxièmes ou troisièmes Jeux olympiques. »

Et même un rarissime triomphe olympique n’assure pas la prospérité.

Comment planifier sa retraite d’athlète ? La situation de René Cournoyer fait l’objet de la rubrique Train de vie, en écran 6.

Couvert d’or ou de dettes ?

PHOTO CATHERINE LEFEBVRE, COLLABORATION SPÉCIALE

Dominique Ladouceur, présidente de l’agence AF-2

Même l’or n’est pas une garantie de rentrée d’argent.

« Oui, il y a plus de notoriété. Mais je dirais que dans la plupart des cas, ça ne vient pas avec plus d’argent », constate Dominique Ladouceur, présidente de l’agence AF-2, qui compte une quinzaine d’athlètes dans sa clientèle, dont plusieurs médaillés olympiques.

Elle a pu constater de très près l’effet d’une médaille d’or.

J’ai été très naïve. Je suis allée aux Jeux olympiques à PyeongChang en 2018, où j’ai accompagné un athlète qui a remporté une médaille d’or. On pensait que le téléphone allait sonner après, que tout le monde voudrait devenir partenaire. Finalement, ce n’est pas arrivé. En fait, c’est moi qui prenais le téléphone pour faire les démarches et essayer de trouver de nouveaux partenaires.

Dominique Ladouceur, présidente de l’agence AF-2

Elle fait référence au documentaire The Weight of Gold, dans lequel le plus grand médaillé de l’histoire olympique, le nageur américain Michael Phelps, témoigne de la longue descente qui suit le sommet de l’Olympe.

« C’est de ça qu’il parle. Il y a plusieurs athlètes qui pensent qu’après avoir remporté une médaille, leur vie va changer. Ils vont avoir beaucoup plus d’argent, plus de partenaires, plus d’opportunités. Ce n’est pas nécessairement le cas. C’est sûr qu’il y en a qui s’en sortent bien. Je n’ai pas des chiffres exacts, mais pour la plupart des athlètes, il n’y a pas un changement significatif avant ou après les Jeux. »

Pour les athlètes déjà commandités, une médaille d’or – l’argent et le bronze ont peu de poids – favorise la continuation du partenariat. Pour les autres, l’intérêt des commanditaires dépend souvent des circonstances de la victoire et de leur écho dans les médias : une rédemption, une blessure surmontée, une victoire inespérée contre un affreux adversaire, un drame personnel…

« Par contre, pour la plupart des athlètes, c’est vraiment quelque chose qui est comme un bip dans le temps. Il y a un intérêt, on va faire quelque chose avec cet athlète-là parce qu’il vient de remporter une médaille d’or, mais après ça, on passe à autre chose. »

Eh oui, les réseaux sociaux…

La personnalité de l’athlète joue également un rôle important dans la monétisation d’une médaille. Certains athlètes sont heureux comme un Michael Phelps dans l’eau avec leur nouvelle notoriété. Ils présentent un visage sympathique et sont à l’aise avec les médias.

« Mais il y a des athlètes qui sont vraiment très concentrés sur leur sport, que ça intéresse plus ou moins. Pour ceux-là, ça devient plus difficile. Parce qu’entre vous et moi, c’est rendu beaucoup sur les réseaux sociaux. »

Est-ce que vous êtes capables de faire des campagnes de marketing d’influence ? Les athlètes qui sont très concentrés sur leur sport et que les réseaux sociaux intéressent plus ou moins vont avoir un peu plus de difficulté.

Dominique Ladouceur, présidente de l’agence AF-2

La commandite a également changé de forme. Pendant longtemps, elle a consisté à afficher le logo de son commanditaire sur ses vêtements ou son équipement. « Maintenant, il y a beaucoup de collaborations qui sont très sporadiques : est-ce que vous pouvez nous faire un post sur les réseaux sociaux ? Mais ça dure une semaine et c’est fini. Nous, ce qu’on cherche idéalement pour les athlètes, ce sont des partenaires à long terme. »

Une quête difficile…

« Je me fais dire non 90 % du temps, donc il faut avoir quand même une certaine confiance en soi pour ne pas être découragé. »

Et encore, une médaille est le rarissime couronnement d’une longue carrière d’athlète.

« Ce qui est parfois méconnu, c’est que ce n’est pas à la fin de la carrière qu’on a le plus besoin de subventions, c’est vraiment au début », relève le gymnaste René Cournoyer.

« Quand je commençais à être junior, quand j’ai commencé à aller faire des compétitions un peu partout en Europe et en Asie, c’était des dépenses qui n’étaient pas couvertes. »

C’est à cette zone intermédiaire que la fondation Aléo consacre ses efforts.

Aléas et Aléo

PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

Patricia Demers, directrice générale d’Aléo

La vie financière des athlètes de haut niveau, spécialement quand ils sont encore au début de leur ascension, est faite d’aléas. Aléo s’est vouée à leur soutien.

Jusqu’en novembre dernier, l’organisme était connu sous le nom de Fondation de l’athlète d’excellence du Québec (FAEQ).

Sa longue raison sociale ne rendait pas justice à sa mission.

« On donnait l’impression que tout ce qu’on souhaite dans la vie, c’est que nos boursiers gagnent des médailles, et ce n’est pas du tout ça », nuance sa directrice générale Patricia Demers. « Ce sont des athlètes d’élite, mais notre mission, c’est vraiment de les accompagner dans tout le reste. »

L’organisme accorde des bourses aux étudiants-athlètes dans le sport universitaire d’élite et dans les sports olympiques. Une autre facette de ses activités était toutefois moins connue.

Depuis plusieurs années, on donne aussi beaucoup de services personnalisés pour les aider dans la conciliation du sport et des études et aussi à tendre vers du bien-être dans la performance, tendre vers l’épanouissement.

Patricia Demers, directrice générale d’Aléo

C’est cette finalité que veut décrire sa nouvelle identité Aléo, homophone d’« aller haut ».

Parmi ses huit employés, Aléo compte une intervenante psychosociale et une conseillère d’orientation.

« On travaille beaucoup en partenariat avec d’autres organisations et je pourrais dire qu’on est la référence au Canada au niveau de la transition de carrière des athlètes de haut niveau. On travaille beaucoup avec les athlètes en amont parce que mieux on est préparé, plus la transition est harmonieuse. »

Ce qui n’exclut pas un soutien financier direct.

Des sous

Depuis sa fondation en 1985, la FAEQ/Aléo a distribué plus de 20 millions de dollars à près de 4000 boursiers.

Aux athlètes qui étudient au cégep et à l’université, Aléo accorde des bourses de 1000 à 2000 $ par année sur des périodes qui peuvent atteindre cinq ans durant le parcours universitaire.

« C’est la seule fondation qui fait vraiment ça en ce moment, et j’ai eu la chance d’en bénéficier pendant les huit années où j’étais admissible », explique le gymnaste René Cournoyer. « C’est ce genre d’aide là qui a fait le plus de différence sur le plan financier pour alléger la charge de mes parents. »

Un athlète comme René, qu’on a soutenu pendant plus de huit ans, n’aura éventuellement plus de soutien financier de notre part, mais il va toujours continuer à recevoir des services. S’il a besoin de se pratiquer pour une entrevue pour un poste, s’il veut participer à une de nos activités de réseautage pour rencontrer des gens dans son domaine professionnel, s’il veut faire un stage quelque part, peu importe, on reste impliqués dans la carrière de nos boursiers, indéfiniment.

Patricia Demers, directrice générale d’Aléo

Avec son programme de sport universitaire, Aléo vise également à conserver dans le réseau universitaire québécois les étudiants-athlètes qui seraient tentés par le rêve américain. « Pour certains, c’est le choix à faire, pour d’autres pas nécessairement, et c’est ceux-là qu’on vise avec ces programmes-là », indique sa directrice générale.

Et pour ceux qui ont déjà fait le pas, 10 bourses spéciales de 2000 $ sont décernées chaque année à des étudiants qui reviennent dans une université québécoise après avoir fréquenté un établissement aux États-Unis ou ailleurs au Canada.

Le joueur de football québécois Frédérik Antoine a profité d’une de ces bourses pour poursuivre ses études en maîtrise et jouer pour le Rouge et Or de l’Université Laval, en août dernier, après trois ans dans une université américaine (voir onglet suivant).

« Non seulement la fondation Aléo nous aide au niveau financier, mais elle nous accompagne aussi au niveau professionnel, souligne-t-il. C’est une autre partie que j’ai trouvée intéressante quand j’ai fait ma recherche pour la fondation. Étant donné que j’ai passé plusieurs années aux États-Unis, j’ai manqué un peu de contact avec le monde professionnel au Canada. »

Des conseils financiers

La fondation Aléo propose également des conseils financiers et budgétaires à ses boursiers – elle leur offre par exemple des ateliers sur la littératie financière.

« On les aide à mieux gérer, dans le fond, le peu de sous qu’ils ont, à les gérer de façon intelligente pour boucler leur budget à la fin de chaque année, pour ne pas s’endetter en étant athlète de haut niveau », décrit Patricia Demers.

Le footballeur qui revient du Sud

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Frédérik Antoine, receveur de passes du Rouge et Or de l’Université Laval

La saison sportive de Frédérik Antoine ne pouvait mieux se conclure. En novembre dernier, le receveur de passes du Rouge et Or de l’Université Laval a remporté la Coupe Vanier avec son équipe, l’ultime objectif du football universitaire canadien.

Ce retentissant succès ne change cependant rien à sa situation financière.

L’étudiant-athlète de 24 ans a entamé en janvier la deuxième session de sa maîtrise en développement des personnes et des organisations à l’Université Laval.

Il est né dans la ville homonyme, où il a joué au cégep qui porte l’autre nom du même prélat : Montmorency.

Frédérik a grandi au sein d’une famille monoparentale d’origine haïtienne, entouré de sa mère, de son frère aîné et de sa grand-mère. Au cégep, il était suffisamment bon joueur – et suffisamment bon élève – pour que s’ouvre devant lui la perspective d’une bourse universitaire.

Aux États-Unis, s’il vous plaît.

« Je n’avais aucune idée comment ça marchait, raconte-t-il. J’ai rencontré des gens qui étaient déjà allés aux États-Unis et qui connaissaient le cheminement. »

Il a été admis à l’Old Dominion University de Norfolk, en Virginie. Elle est située à 1280 km de sa famille et du Canada, que plusieurs de ses confrères situaient quelque part au sud des États-Unis, peut-être parce que son nom rime avec Guatemala et Costa Rica. « Je ne sais pas ce qu’ils apprennent dans leurs cours ! », glisse-t-il.

Malgré sa réserve naturelle, le Québécois francophone a fait sa place.

« Quand on entre dans une équipe où tout le monde est obligé d’être à côté l’un de l’autre, on apprend à se connaître, on se fait des amis. C’est un autre avantage du sport. Pour ceux qui sont plus renfermés sur eux-mêmes, ça force à établir des contacts avec des gens pour atteindre un but commun. C’est parfait. »

C’était très bien aussi sur le plan financier.

Avec une bourse, financièrement c’est plus facile, parce qu’ils paient pour tout. L’école est payée, le logement, la nourriture.

Frédérik Antoine, ancien boursier de l’Old Dominion University de Norfolk, en Virginie, aujourd’hui receveur de passes du Rouge et Or de l’Université Laval

Les billets d’avion étaient cependant à ses frais. « J’ai dû débourser beaucoup pour revenir durant les fêtes, et tout. Je n’ai pas vraiment pu économiser. »

En mai 2022, son diplôme en Communal Justice en poche, il est rentré à la maison et s’est trouvé un petit boulot. « Au mois de juillet, j’avais déjà pris la décision d’aller à Québec. »

Dans de tout autres conditions financières, toutefois, pour le joueur de football.

PHOTO ÉRICK LABBÉ, ARCHIVES LE SOLEIL

Frédérik Antoine à l’entraînement avec le Rouge et Or, en août dernier

Cette fois, c’est lui qui casque.

Il occupe seul un petit logement.

« J’essaie d’éviter les prêts pour ne pas m’endetter trop, mais c’est sûr qu’il faut payer l’appartement, la nourriture », constate le jeune homme. « Je suis beaucoup plus reconnaissant envers ma mère quand je remarque toutes les factures qui entrent chaque mois. »

Il n’a pas de voiture. « J’ai assez de factures comme ça à payer ! lance-t-il en riant. Une auto, c’est le dernier de mes soucis. »

Les droits de scolarité sont couverts par l’université, « mais il faut des notes aussi ».

Pour les maintenir, il ne peut sacrifier ses heures d’études. Avec son exigeant horaire d’entraînement, y compris durant la saison morte (et froide), il est difficile de caser un travail d’appoint.

Heureusement, il a obtenu l’une des dix bourses accordées chaque année par la fondation Aléo aux étudiants-athlètes qui fréquentent une université américaine pour les encourager à revenir poursuivre leurs études au Québec.

J’ai reçu 2000 $ de la fondation Aléo. Mon épicerie passe là-dedans, l’électricité. Ce que j’ai gagné durant l’été m’a aidé à payer mon appartement, mais la fondation a aidé grandement à remplir mon ventre.

Frédérik Antoine, receveurs de passes du Rouge et Or

Sa mère l’aide à sa manière. « C’est sûr qu’elle a ses propres défis, mais on réussit à s’entraider et tout est bien. »

Il reçoit aussi un petit coup de pouce occasionnel de « gens proches de [sa] famille, qui connaissent un peu [la] situation, qui essaient de [l]’aider le plus possible ».

Il s’estime chanceux de pouvoir compter sur la solidarité familiale et de préparer une carrière, qu’elle soit dans le football professionnel ou dans son champ d’études.

« Très chanceux. C’est pour ça que je n’ai pas le choix de mettre tous les efforts pour réussir et m’assurer que tout se passe bien. »

C’est un ballon qu’il ne peut échapper.