En matière de fonds communs, peut-on se fier aveuglément aux conseils de sa banque ou doit-on aussi faire ses recherches ? La Presse pèse les pour et les contre.

Il en va du mécanicien comme du conseiller financier : comme l’expert connaît son métier mieux que ses clients, on a tendance à l’écouter. Choisir les fonds communs recommandés par son institution financière semble d’ailleurs beaucoup plus simple que de dénicher les meilleures solutions par soi-même.

Sans vouloir prêcher pour sa paroisse, le vice-président régional de Banque Nationale Investissement croit aussi que la vaste majorité des clients vont être bien servis dans une banque. « Les conseils sont super importants, assure Martin Felton. Le conseiller financier fera un bilan après avoir regardé où le client se situe par rapport au risque et sa situation financière. »

La planificatrice financière chez Desjardins Angela Iermieri abonde dans le même sens. « Il existe des milliers de fonds communs sur le marché », souligne-t-elle.

Les recommandations d’un conseiller sont souvent faites selon le profil d’investisseur de l’épargnant et selon la vision globale de tous les actifs qu’il détient.

Angela Iermieri, planificatrice financière chez Desjardins

Essentielle diversification

Martin Felton met toutefois un bémol : l’institution financière doit avoir une bonne diversification à même ses fonds. « Chez BNI, on a une architecture ouverte. De la Banque Royale à Goldman Sachs, on signe des ententes avec les meilleurs gestionnaires de portefeuille de partout dans le monde pour les différentes classes d’actifs. Je suis donc capable de dire à nos clients qu’on a les meilleurs véhicules de placement », illustre celui qui croit que la réalité n’est pas la même dans toutes les banques.

Jean-François G. Labbé, lui, émet plus de réserves. Le conseiller financier chez Lafond Services financiers estime que ça vaut la peine de chercher ailleurs. « Les banques ont réduit leurs services au fil des années, explique-t-il. Elles offrent en premier lieu leurs produits maison, et ce ne sont pas toujours les meilleurs sur le marché. »

Prendre le temps

Si l’on veut investir de façon autonome, il faut prendre le temps de s’informer et de se former, selon Angela Iermieri. « Il faut avoir des connaissances. C’est sûr qu’on peut faire l’achat de titres et de fonds communs sur les plateformes de courtage, mais on doit alors naviguer seul, sans conseils », prévient-elle. Ces plateformes de courtage offrent néanmoins des outils d’analyse et des formations pour ceux qui veulent tenter leur chance.

Les conseillers financiers indépendants sont aussi une bonne option. « Un investisseur sera mieux servi auprès d’eux », estime Jean-François Labbé.

[Les conseillers indépendants] ont un choix plus large de placements et ils peuvent opter pour des fonds de diverses institutions. Ils peuvent donc favoriser plus l’intérêt du client et lui recommander les produits correspondant le mieux à ses besoins.

Jean-François G. Labbé, conseiller chez Lafond Services financiers

Les plus aventuriers peuvent également se tourner vers des publications comme Morningstar ou Globefund. « En sortant les fonds quatre ou cinq étoiles, elles aident à trouver ce que j’appelle les fonds “saveur du mois”. Les investisseurs peuvent essayer d’y dégoter les meilleurs », dit Martin Felton.

Par contre, les performances passées ne sont pas nécessairement garantes de l’avenir. « Un fonds qui a extrêmement bien fait l’an dernier ne répétera peut-être pas son succès dans les prochaines années. Il faut creuser un peu pour voir dans quoi il est investi et ne pas se fier juste au rendement », avertit l’expert.

Bref, comme au garage, c’est surtout le service qui fait la différence.