Vous avez été très nombreux au cours des dernières semaines à répondre à notre invitation en envoyant vos questions sur l’économie, les finances, les marchés, etc. Toute la semaine, nos journalistes tentent d’y répondre avec l’aide d’experts.

Qu’est-ce qu’on considère comme un niveau de connaissances acceptable en finances personnelles ? Quelles connaissances sont primordiales et lesquelles sont optionnelles ? Qu’est-ce qu’on devrait apprendre à faire soi-même et qu’est-ce qu’on devrait faire faire en sous-traitance ? Parmi les éléments faits en sous-traitance par un expert, devrions-nous avoir des connaissances pour juger leur travail ? 

Tobie Desgreniers

Le niveau de connaissances devient acceptable quand le sentiment de peur à l’idée de s’occuper de ses finances personnelles a disparu.

« Comprendre où va notre argent, comment le faire fructifier, comment se protéger et comment atteindre nos objectifs », résume Chantal Lamoureux, PDG et secrétaire de l’Institut québécois de planification financière (IQPF).

« Parmi les connaissances primordiales, il faut absolument savoir comment fonctionnent le crédit et les cartes de crédit. Ce n’est pas tout le monde qui le sait », explique-t-elle au téléphone.

Deuxième connaissance primordiale : l’intérêt composé. « On dit souvent que le temps, c’est de l’argent, et qu’il faut commencer le plus tôt possible à épargner. Pour bien en saisir le sens, il faut connaître ce principe. »

Ensuite, si une maîtrise en fiscalité n’est pas obligatoire pour réussir sa vie de contribuable, on doit cependant être en mesure de déchiffrer les différents paliers d’imposition et saisir le sens de l’impôt reporté.

« Souvent, les gens pensent aux REER en disant : ça m’évite de payer de l’impôt. Mais c’est faux. Les REER reportent l’impôt à payer. »

La quatrième connaissance à ajouter ? Certaines bases du système juridique. Comme de saisir l’impact d’être marié ou conjoint de fait, l’impact du patrimoine familial au Québec, les conséquences légales et fiscales lorsqu’on meurt.

Enfin, on doit connaître les bases des assurances, surtout pour ce qui est de l’invalidité. « On pense souvent à assurer nos biens, mais celui le plus précieux, c’est notre capacité à gagner un revenu, souligne Chantal Lamoureux. Trop peu de gens savent si leur employeur leur offre une assurance invalidité, si elle est de courte ou de longue durée et si elle est imposable ou pas. »

Ce qui est plus optionnel ? Aller plus loin dans la fiscalité, selon la PDG de l’IQPF.

Que devrait-on faire soi-même ? Son budget !

« Une chose à laquelle les gens ne prennent pas la peine de réfléchir, c’est : quels sont mes objectifs financiers à court, à moyen et à long terme ? Quand vais-je changer la voiture ? Est-ce que je vais acheter une maison ou pas ? Est-ce que je vais financer les études de mes enfants ? »

Les déclarations de revenus peuvent être données à un professionnel tout comme la gestion des investissements, la planification de sa retraite. Le testament, le mandat de protection et la procuration doivent être faits par un notaire, dit-elle.

Juger les détails du travail d’un professionnel (comptable, planificateur financier, gestionnaire de portefeuille, notaire) peut s’avérer complexe, mais vous devez poser des questions, ne serait-ce que sur les services qu’il vous rendra et sur les honoraires que vous devrez lui payer.