Voyager au Québec coûtera plus cher cet été. Avec la hausse du prix des denrées et la pénurie de main-d’œuvre, qui entraîne une augmentation des salaires, les vacanciers auront à payer une facture plus élevée pour leurs repas au restaurant ou leurs nuits à l’hôtel.

« Une augmentation des prix pour le consommateur est à mon avis inévitable », a affirmé Christiane Germain, coprésidente de Germain Hôtels, à l’occasion d’un évènement virtuel portant sur la relance touristique, organisé jeudi par le Conseil du patronat du Québec (CPQ). « On ne peut pas s’en sortir sans une augmentation des prix. Le nerf de la guerre pour une entreprise est de faire des profits. Si on augmente les salaires des employés, si la nourriture nous coûte plus cher, on ne peut pas faire autrement pour rester en affaires. »

Germain Hôtels compte 18 établissements au pays, dont 7 au Québec.

« Tout augmente, on n’a pas le choix pour survivre », ajoute Claudine Roy, présidente du conseil d’administration de l’Association Restauration Québec (ARQ) et propriétaire de l’Auberge sous les arbres, à Gaspé.

« On n’a pas le choix »

Interrogés par La Presse, plus tôt cette semaine, certains restaurateurs n’ont pas caché leur intention d’augmenter le prix de certains plats sur leur menu. « On n’a pas le choix, soutient également Francine Brûlé, présidente fondatrice des restaurants Les Enfants Terribles. Déjà, on ne faisait pas beaucoup de profits. Là, si on n’augmente pas les prix, oubliez ça ! »

Les prix aux Enfants Terribles seront haussés en moyenne de 3 % à 5 %. « Et on espère que ça va suffire, dit Mme Brûlé. On ne veut pas effrayer nos clients. » Sur son menu en vigueur depuis l’ouverture des terrasses, les prix de la bavette, du macaroni et du fish and chips ont tous augmenté.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Francine Brûlé, présidente fondatrice des restaurants Les Enfants terribles

Du côté de St-Hubert, on n’exclut pas non plus une augmentation « à cause de la hausse du prix des denrées », résume Josée Vaillancourt, directrice des communications.

S’il doit davantage mettre la main dans sa poche, le client risque-t-il d’être mécontent et de limiter ses sorties cet été ? « Ce qu’il est important que le consommateur comprenne, c’est qu’on n’essaie pas de tirer profit d’une situation parce que tout le monde dit que le consommateur a de l’argent et qu’il est capable de payer. Ce n’est vraiment pas ça », assure Christiane Germain.

« Le consommateur n’aime pas se faire flouer, penser que les gens font de l’argent sur son dos, ajoute-t-elle. Le consommateur est averti, intelligent. L’intention n’est pas de faire de l’argent sur le dos des gens, mais que ce soit un juste prix pour tout le monde : pour le consommateur et pour l’organisation. »