Quand on sait quel levier utiliser, on peut négocier avec son assureur pour faire immédiatement baisser ses primes avant même la fin du contrat.

C’est ce que soutient un nouveau type de cabinet qui n’offre que des conseils indépendants – donc directement rémunérés.

Voici deux exemples.

En assurance auto, d’abord.

Si monsieur conduit une voiture nettement plus coûteuse que celle de sa conjointe, ils devraient demander à leur assureur d’intervertir les conducteurs principaux inscrits dans les polices. Parce que madame est tarifée en conséquence du risque moins élevé qu’elle représente, il sera plus rentable de lui attribuer le volant le plus cher.

En assurance habitation, ensuite.

Si un propriétaire remplace son chauffe-eau, fait installer un détecteur de fuite d’eau ou termine l’aménagement de son sous-sol, il devrait le faire savoir immédiatement à son assureur, qui pourrait réduire sa prime sur-le-champ.

« Il y a des assureurs qui donnent des escomptes quand on a terminé notre sous-sol. Si les gens n’avisent pas leur assureur, ils laissent 10 % de rabais sur la table », lance Anne Martel, qui prodigue ces conseils.

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Charles-Hugo Lecomte et Anne Martel, cofondateurs du cabinet de conseil en assurance Alcor & Mizar

Forte d’une trentaine d’années dans le secteur de l’assurance de dommages, dont une vingtaine après avoir repris l’agence de courtage fondée par son père, elle a quitté une courte retraite pour ouvrir avec son fils Charles-Hugo Lecomte un petit cabinet qui conseille les consommateurs et les entreprises sur les manières de réduire leur coût d’assurance.

La firme Alcor & Mizar – des étoiles doubles de la constellation de la Grande Ourse – ne vend pas d’assurances et ne prélève aucune commission. Elle se rémunère avec des honoraires ou en monnayant ses conseils.

C’est nouveau. Ça n’existe pas. C’est une nouvelle entreprise, une nouvelle façon de faire, un nouveau métier.

Anne Martel, cofondatrice du cabinet de conseil en assurance Alcor & Mizar

Celui de stratège en assurance de dommages.

« Jusqu’ici, si vous vouliez avoir des conseils en assurance et échanger avec quelqu’un d’impartial et neutre, vous deviez parler avec un agent ou un courtier d’assurance, qui sont des vendeurs. »

Déjouer les ruses de l’assurance

Pour réduire leur coût d’assurance, les consommateurs mènent habituellement une pénible démarche de magasinage à intervalle de trois ou quatre ans.

« Le problème, c’est que les gens sont dépourvus face aux stratégies de mise en marché des compagnies d’assurance, constate Anne Martel. Dorénavant, il y a quelqu’un qui a l’expérience, l’expertise, qui connaît les ruses de l’assurance, et qui met son savoir au service des entrepreneurs et des consommateurs. »

On a mis de l’avant des produits pour leur donner des tactiques afin qu’ils puissent déjouer les stratégies des assureurs.

Anne Martel, cofondatrice du cabinet de conseil en assurance Alcor & Mizar

Les conseils sont prodigués dans des capsules vidéo d’une quinzaine de minutes, que le client achète sur le site du cabinet. Quatre sont destinées aux particuliers, trois aux entreprises, en versions française et anglaise.

Les capsules relèvent « tous les rabais possibles et imaginables ». « On a fait l’échantillonnage de tous les assureurs et on a répertorié tous les rabais qu’un entrepreneur ou un consommateur pourrait aller chercher. »

Elles sont accompagnées d’un document PDF qui résume les points à discuter avec l’assureur.

« Tout de suite après le visionnement, vous n’attendez pas le renouvellement, vous appelez tout de suite votre assureur et vous lui demandez de mettre en application la recette et toutes les informations que je divulgue dans les capsules-conseils, recommande Anne Martel. Ça fait en sorte que vous allez chercher immédiatement les primes payées en trop. »

Le prix des capsules est variable. Celle pour optimiser ses réclamations d’assurance auto coûte 38 $. La vidéo sur le renouvellement de l’assurance habitation s’élève à 88 $.

Des rabais s’appliquent pour des groupes de capsules – 118 $ pour les quatre, par exemple.

Encore faut-il que les bénéfices soient supérieurs au prix des conseils.

Sur la base d’une période d’échantillonnage de 18 mois, Anne Martel soutient que la démarche produit une réduction moyenne des primes de 26 %.

En habitation, « ceux qui paient 1800 $ ou 2000 $ sont capables d’aller chercher 500 $ », lance-t-elle avec assurance.

Les consommateurs ne veulent pas nécessairement changer d’assureur ou de courtier, fait-elle valoir. L’économie réalisée pour l’année en cours se répète habituellement les années suivantes.

Si elle se concrétise, bien sûr.

Précision

Le Bureau d’assurance du Canada rappelle qu’un assuré pourrait ne pas être indemnisé, ou l’être partiellement, si l’enquête révèle qu’il a omis de transmettre une information juste permettant de bien évaluer le risque et d’établir la prime.

Une discussion avec son assureur sur la possibilité d’intervertir les conducteurs principaux et secondaires ne dispense pas de l’obligation de fournir de l’information exacte, de manière à répondre aux critères qui définissent le conducteur principal dans chacune des polices.