Quand les dépenses de l’un font l’inconfort de l’autre, comment aller au cœur du problème ?

Des pensées dépensières

ILLUSTRATION JULIEN CHUNG, LA PRESSE

Il n’est pas question de confondre ici la Saint-Valentin et la fête de Dollar.

Nous ne mêlons pas non plus Cupidon et cupidité.

Mais l’occasion est belle d’aborder une des questions qui suscitent le plus d’abrasion entre conjoints.

Commençons avec le témoignage qu’a livré Élizabeth. Étonnamment, c’est elle qui se dénonce comme l’outre-dépensière du couple.

« Par exemple, hier, c’était l’ouverture des magasins, raconte-t-elle. Ça faisait un certain temps que je me disais : “Quand ça va rouvrir, je pourrais aller chercher des valentins pour que ma fille puisse en donner à ses amis !” Ça m’a coûté 75 $ pour absolument rien de pertinent ! »

« Alors que mon mari est juste resté à la maison ! », ajoute-t-elle en riant.

Souligner la Saint-Valentin relevait tout de même d’une belle pensée…

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Élizabeth Béland et Michael Holtz-Mulholland mettent leurs revenus en commun… mais Élizabeth est davantage portée à user du portefeuille.

« Ça vient toujours de belles pensées ! relance-t-elle. Par exemple, la semaine dernière, j’ai dépensé 100 $ pour acheter des livres pour ma fille. »

Plus 40 $ pour de la gouache facile à nettoyer.

Ce n’est pas l’objet, mais l’accumulation qui importe ici.

Est-ce que c’est nécessaire ? Non. Est-ce que mon mari aurait dépensé pour ça ? Non. Et moi ? Absolument !

Élizabeth Béland

Jeunes trentenaires, mariés depuis cinq ans et parents de deux jeunes enfants, Élizabeth Béland et Michael Holtz-Mulholland touchent des revenus nets sensiblement équivalents, à 5 % près.

« On fait finances communes à 100 %, indique Élizabeth. Dès le lendemain de notre mariage, on a ouvert un compte conjoint et on y a tout transféré. On a fait notre bilan et on a tout mis dans le même chaudron. »

Mais voilà, elle dépense.

Elle estime que de 60 à 70 % des dépenses discrétionnaires du couple sont liées à des achats ou des activités qu’elle fait sans lui ou qu’il n’aurait jamais faits.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Élizabeth Béland et Michael Holtz-Mulholland (ici avec leurs filles Anne et Claire) touchent des revenus nets sensiblement équivalents, mais Élizabeth estime qu'elle engage de 60 à 70 % des dépenses du couple.

« S’il va au Costco, ça va coûter environ 300 $, nous pourrons manger pour plus de deux semaines et nous aurons des couches pour plus d’un mois, dit-elle. Si c’est moi qui y vais, ça va coûter 550 $ et il faudra retourner à l’épicerie dans la semaine pour compléter. »

Après une virée de 800 $ à l’entrepôt-supermarché, un peu avant Noël, « il m’a dit à la blague : “Je pense qu’on va t’enlever le droit d’y aller sans supervision !” », relate-t-elle avec un rire franc, en soulignant l’humour pince-sans-rire de son mari.

« Mais il y a quand même un bon fond de vérité, là-dedans », reconnaît-elle aussitôt…

« Et je me sens très coupable. »

Elle ne cache aucune dépense, n’escamote aucune facture.

« Il sait ce que j’achète, mais je ne pense pas qu’il réalise le total. Étant donné que c’est moi qui gère nos finances, même s’il connaît les montants, il ne les voit pas à haut niveau. Ce n’est pas lui qui analyse le budget pour savoir combien on a dépensé au restaurant le mois dernier. »

Le couple maintient tout de même un bon taux d’épargne. Mais il pourrait faire encore mieux, observe-t-elle.

C’est notre argent commun, mais j’ai l’impression d’hypothéquer mon mari en dépensant notre argent.

Élizabeth Béland

Heureusement, la situation budgétaire ne crée pas de tensions – apparentes, à tout le moins.

« Mon mari est quelqu’un qui n’aime pas du tout la confrontation. Mais je vois qu’il y a quand même un tout petit agacement, parce que des fois, il y a un petit rappel à l’ordre. Par exemple, après la dernière commande chez Archambault, qui suivait une commande chez un autre libraire la semaine précédente, il m’a dit : “Peut-être qu’on pourrait relaxer sur les livres étant donné qu’on va à la bibliothèque toutes les semaines…” »

La communication

« À la base, c’est une question de communication », constate Guylaine Lafleur, notaire et planificatrice financière au cabinet Bachand Lafleur, groupe conseil. « C’est d’être capable de dire à l’autre : “Je ne me sens pas bien, il me semble qu’on n’épargne pas assez et qu’on dépense trop.” »

C’est en effet un dialogue qu’Élizabeth, avec son témoignage, a indirectement proposé à Michael.

La plupart du temps, quand on en parle, on réussit à trouver une solution et une façon de fonctionner. Mais il faut prendre le temps et en discuter.

Guylaine Lafleur, notaire et planificatrice financière

La maladresse, la susceptibilité ou la simple ampleur des difficultés peuvent cependant entraîner certains couples sur un terrain miné.

« Ce n’est pas mauvais de rencontrer quelqu’un qui va nous aider à avoir de bons outils », soulève la planificatrice.

Elle conseille fréquemment des couples aux dépenses disparates – auquel cas elle fait preuve d’une délicatesse de psychologue.

« J’ai les deux devant moi. Il faut faire passer des messages, mais il ne faut écorcher personne. L’un peut avoir la perception que ses dépenses sont bonnes et que les dépenses de l’autre sont mauvaises. »

Et vice versa. Car l’excès de l’un est peut-être l’insuffisance de l’autre. Qui peut juger ?

Pour établir une base de comparaison objective, la planificatrice fait souvent appel aux tableaux de Statistique Canada sur les dépenses des ménages par tranches de revenus.

« Je suis allée à plusieurs reprises les imprimer pour les montrer aux gens. Ce n’est pas parce qu’on a un écart qu’on est dans l’erreur. Il faut qu’on sache pourquoi, et c’est aussi des choix qu’on fait. Mais on peut voir où on se situe par rapport à la moyenne. »

Dans certains cas, la démonstration est suffisamment éloquente et consensuelle pour entraîner des mesures strictes. « J’ai vu des couples à ce moment-là décider : “Regarde, tu n’auras pas de carte de crédit, ou si tu en as une, c’est moi qui la gère.” Mais il faut que les deux soient d’accord. »

Un partage de valeurs (morales)

« On a l’impression que c’est les questions d’argent qui vont créer les problèmes entre conjoints, mais dans les faits, c’est davantage les valeurs qui sont derrière », observe la sociologue Hélène Belleau, professeure au Centre Urbanisation Culture Société de l’INRS et coauteure avec Delphine Lobet du livre L’amour et l’argent – Guide de survie en 60 questions.

« Est-ce qu’on vit maintenant au présent, ou est-ce qu’on planifie pour la retraite ? Ou est-ce qu’on met vite de l’argent de côté parce qu’on veut arrêter de travailler le plus tôt possible ? L’argent canalise ces choix de vie et ces valeurs. »

Une des meilleures façons de faire une conciliation des valeurs du couple consiste encore à les transposer en chiffres.

Quelle trajectoire prennent les finances du couple ? Où les dépenses de l’un entraînent-elles l’autre ? Un planificateur financier ou un conseiller budgétaire pourra faire la projection.

Une forme de balistique budgétaire…

Un amour brûlant… la chandelle par les deux bouts

ILLUSTRATION JULIEN CHUNG, LA PRESSE

« Mon mari est allé faire une marche avec les enfants et il est revenu avec une piscine de 15 000 $. »

Carole ne débordait pas de bonheur devant un achat qui creusait leur déficit autant que leur cour.

Le couple est maintenant marié depuis 32 ans. Carole a toujours tenu le budget familial.

« Un jour, j’ai vu une dépense de 800 $, relate-t-elle encore. J’ai demandé ce que c’était à mon mari. Il m’a répondu que c’était pour la famille. »

En l’occurrence, un téléviseur grand format.

François a aussi équipé le sous-sol en baby-foot et table de billard.

« Quand on faisait le budget, il s’assoyait cinq minutes et il partait. Il ne voulait pas voir le résultat. »

Le couple s’était ainsi engagé « dans une spirale d’endettement dont on n’était pas conscients ».

Il a fallu vigoureusement redresser la barre – ce qu’a fait Carole – pour instaurer une salutaire prise de conscience. Employée fédérale, elle a pris sa retraite à 50 ans (avant de retrouver un autre emploi) pour encaisser son fonds de retraite et rembourser les dettes du couple.

En parallèle et en paradoxe, un voyage dans le Sud a beaucoup aidé. Carole et François y ont rencontré un conseiller financier qui leur a parlé du livre En as-tu vraiment besoin ? de Pierre-Yves McSween.

Ils en avaient besoin, et ils l’ont acheté.

« On a lu le livre de McSween, et maintenant, on est beaucoup plus fourmis que cigales », se félicite Carole, avec un soulagement certain.

François s’est assagi. « Il s’est beaucoup amélioré, constate-t-elle. Il a encore des petits élans, mais ce n’est plus aussi important. »

La vigilance demeure de mise, toutefois…

« Il regarde pour acheter un chalet ! »

Savoir demander conseil

Un petit coup de main budgétaire n’aurait sans doute pas été superflu.

C’est justement la spécialité des associations coopératives d’économie familiale (ACEF). « Le budget est notre outil de prédilection, et c’est avec ça qu’on essaie de tout rééquilibrer », décrit Isabelle Dauphin, conseillère budgétaire à l’ACEF de l’est de Montréal.

Des cas de dépenses incontrôlées, « on en rencontre beaucoup », constate-t-elle. « C’est souvent la personne qui gère relativement bien qui amène le conjoint qui dépense ou qui refuse de faire un budget. »

Elle leur fait d’abord une précision : elle ne porte aucun jugement sur leur situation ou leurs choix de vie.

« On leur dit ensuite que l’objectif de la rencontre est de les outiller, de leur donner des façons de répartir les dépenses, ou de moins consommer. Si c’est une maladie, de l’achat compulsif, on pourra les orienter vers des groupes ou des organismes qui pourront les accompagner. »

Avec eux, elle compile leurs dépenses annuelles, qui sont portées sur une grille budgétaire électronique.

Quand elle tourne l’écran vers le couple, il y a souvent un choc. Ou une révélation, selon le point de vue.

PHOTO FOURNIE PAR ISABELLE DAUPHIN

Isabelle Dauphin, conseillère budgétaire à l’ACEF de l’est de Montréal

On voit rapidement le surplus ou le déficit. Ça saute aux yeux. Souvent, les gens se rendent compte qu’ils vivent au-dessus de leurs moyens.

Isabelle Dauphin, conseillère budgétaire à l’ACEF de l’est de Montréal

Dans cet instantané budgétaire, les excès apparaissent, flagrants. « Faire une photo des dépenses mensuelles du couple, c’est déjà une première prise de conscience », observe la conseillère budgétaire.

« Des fois, on dit : “Je ne dépense pas tant que ça dans les restaurants ou dans ma passion.” Mais quand on le met noir sur blanc dans la grille, on se rend compte effectivement qu’on dépense beaucoup d’argent. »

Dans certains cas, ce sera la première fois que les conjoints connaîtront leurs revenus réels.

« On le sait plus ou moins, ce que gagne l’autre, mais on ne le voit jamais vraiment, dit-elle. Surtout si on fonctionne avec des comptes séparés. »

La conseillère les guidera ensuite dans l’identification des postes budgétaires problématiques.

« Mais ce n’est pas à nous de leur dire que c’est trop », insiste-t-elle. « C’est eux qui font leurs propres choix de couper à telle ou telle place. »

Il faut aussi montrer le chemin vers un horizon éclairci. Une épargne solidaire dans un projet commun aidera le conjoint qui restreint ses dépenses à le faire de meilleure grâce.

« Remettre sur les rails un projet commun basé sur l’épargne, c’est quelque chose qui marche vraiment bien, assure Isabelle Dauphin. Ça aide beaucoup le couple, et les finances aussi. »

Le grand écart

ILLUSTRATION JULIEN CHUNG, LA PRESSE

Dans un couple, le grand écart – de revenus, bien sûr – peut causer des élongations budgétaires et des déchirures affectives. Explications.

Lorsque les salaires de deux conjoints divergent, les dépenses communes sont souvent partagées au prorata de leurs revenus.

Équitable, semble-t-il.

Mais si l’écart est très grand, le conjoint au plus faible revenu dispose de beaucoup moins d’argent pour ses dépenses discrétionnaires.

Et c’est ici que commencent les acrobaties.

« Ça devient vite problématique, parce que même si on paie proportionnellement aux revenus de chacun, le niveau de vie du couple est à la hauteur du revenu le plus élevé, voire des deux cumulés », observe Hélène Belleau, professeure au centre Urbanisation Culture Société de l’INRS.

Elle donne l’exemple de deux conjoints qui gagnent respectivement 20 000 $ et 80 000 $.

« La personne qui gagne 20 000 $ va vivre nettement au-dessus de ses moyens. Elle peut trouver que l’autre dépense beaucoup trop sur certains postes de dépense, les vacances, par exemple. Si elle vivait avec quelqu’un qui gagne le même revenu qu’elle, ils n’auraient pas le même type de vacances. »

Résultat, « la personne qui gagne moins s’appauvrit. Elle n’arrive pas à mettre de l’argent de côté, parce que le niveau de vie est beaucoup trop important pour elle ».

À l’inverse, le conjoint désavantagé pourra tenter de restreindre ses dépenses personnelles. Il ne suivra pas son conjoint en voyage, par exemple. Ou ne partagera pas ses loisirs.

D’où les frustrations.

Une question de contrôle

Dans tous les cas, le conjoint au plus faible revenu aura moins de latitude pour l’épargne de retraite. Le conjoint plus avantagé craindra parfois de devoir soutenir plus tard son compagnon ou sa compagne.

« Ce qu’on constate, c’est que c’est souvent la personne qui gagne le plus qui va restreindre les dépenses de l’autre, en fait, qui a le pouvoir de le faire », soulève Hélène Belleau, qui a étudié les situations de déséquilibre de revenus dans le couple.

PHOTO FOURNIE PAR HÉLÈNE BELLEAU

Hélène Belleau, professeure au centre Urbanisation Culture Société de l’INRS

Il y a ce jeu de pouvoir ou, je dirais, de légitimité. Se sentir légitime de dépenser, versus moins légitime parce qu’on gagne moins.

Hélène Belleau, professeure au centre Urbanisation Culture Société de l’INRS

La notaire et planificatrice financière Guylaine Lafleur observe le même phénomène.

« La personne qui gagne moins sent qu’elle n’a pas son mot à dire dans les dépenses du couple parce que ce n’est pas elle qui apporte le gros revenu. Il faut que ça ressorte, que ça soit dit. Il faut trouver les façons de fonctionner pour que chacun y trouve son compte et pour ménager les ego. »

Or, c’est en ménageant les inégaux qu’on ménage les ego.

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

Guylaine Lafleur, notaire et planificatrice financière

La personne qui gagne plus ne doit pas faire sentir à l’autre qu’elle n’a pas son mot à dire. Et il faut que la personne qui gagne moins l’assume.

Guylaine Lafleur, notaire et planificatrice financière

« Il y a un travail à faire de ce côté-là : me dire que j’apporte autre chose au couple, poursuit-elle. Mais il faut une reconnaissance mutuelle et que les deux s’apprécient. »

Pour rééquilibrer

Les solutions sont tributaires d’une excellente communication dans le couple. Un regard professionnel externe et indépendant ne sera pas superflu.

Pour un couple que Guylaine Lafleur a rencontré, la solution a consisté à ouvrir un compte conjoint sur lequel sont portées toutes les dépenses familiales identifiées comme telles dans le budget.

« La personne qui gagne le moins a une carte de crédit qui est payée avec le compte conjoint. Ce qui fait qu’elle n’a pas toujours à demander à l’autre : “Est-ce que je peux acheter ça ?” On s’entend sur les dépenses. »

Pour les dépenses discrétionnaires que le conjoint désavantagé doit assumer seul, « on peut laisser plus que le minimum, pour que ce qui reste soit quand même convenable », évoque la conseillère budgétaire Isabelle Dauphin.

Les dépenses liées aux voyages ou une partie des épargnes de retraite pourront par exemple être intégrées aux dépenses communes partagées au prorata.

Bref, le grand écart doit se faire en équilibre.

L’argent dans la tête

ILLUSTRATION JULIEN CHUNG, LA PRESSE

Les divergences à l’égard des dépenses familiales ne se concilient quelquefois qu’avec une consultation psychologique.

« Comment les guider ? Moi, je commence à la base, par comprendre le rapport à l’argent de chaque conjoint. L’un dit que l’autre est dépensier, mais il se peut que l’autre ne se perçoive pas du tout comme ça », explique la thérapeute conjugale et familiale Sèdami Gwladys Tossa.

Elle retracera avec eux l’historique de leurs difficultés financières, déterminera si le comportement dépensier est récent ou installé de longue date.

« Si c’est un comportement qui vient d’apparaître après 10 ans de vie commune, je vais aller voir le contexte dans lequel il est apparu. Est-ce qu’ils viennent de perdre un enfant, par exemple ? On a tous nos mécanismes d’adaptation. »

PHOTO DAVID BOILY, LA PRESSE

Sèdami Gwladys Tossa, thérapeute conjugale
et familiale

Pas question de faire porter un quelconque blâme à l’un ou l’autre.

« Je tente de comprendre la réalité et l’expérience de chacun à travers la problématique que le couple amène en thérapie », insiste-t-elle.

Si nécessaire, elle pourra ensuite les rencontrer individuellement.

« Ça va dépendre aussi de leur niveau de stress. Est-ce qu’ils sont en mesure d’entendre l’autre ou est-ce que j’ai besoin de les préparer individuellement pour qu’ils puissent se parler d’argent sans nécessairement s’arracher la tête ? Ça arrive ! Le but n’est pas de répéter ce qui se passe à la maison. C’est de créer un espace où on peut avoir ce genre de discussion. »

Je vais beaucoup travailler sur ce que je pourrais appeler le scénario qu’ils se font autour de l’argent.

Sèdami Gwladys Tossa, thérapeute conjugale et familiale

« Chaque individu vient avec un univers qui est propre à lui, propre à sa famille, propre à sa culture, parce que la culture entre là-dedans aussi », soulève-t-elle.

Il est important de discerner les croyances en jeu dans la situation financière du couple, insiste la thérapeute. « Leur origine et leur impact sont primordiaux à la réparation de la relation conjugale. »

Elle en décrit quatre.

Les quatre croyances relatives à l'argent

Le culte de l’argent

L’argent est perçu comme la clé du bonheur et la solution à tous les problèmes. Le travail peut être priorisé aux dépens de la famille. Même au prix de l’endettement, il peut servir à témoigner amour et affection.

L’argent comme déterminant du statut social

Le statut social est déterminé par la fortune, en raison des biens qu’il permet d’acquérir et d’exposer. La valeur personnelle se mesure à sa valeur nette. Il y a risque de comportements dépensiers et d’excès budgétaires qui entraînent culpabilité et honte.

L’argent comme représentation perverse

L’argent est un sujet tabou, une source de malaise. On ne mérite pas d’en avoir ou il y a danger à en posséder. La richesse est perçue comme une corruption. On se déresponsabilise face à sa situation financière, quitte à en blâmer autrui.

L’argent, objet de vigilance

L’objet est sujet à la vigilance. On vit selon ses moyens, on aime maintenir un équilibre financier et y veiller. À l’extrême, l’inquiétude et la prudence saine peuvent se transformer en une anxiété qui nuit à la tranquillité d’esprit, au bien-être et à la jouissance de ses biens.