Finances personnelles, investissement, consommation... Une fois par mois, la chroniqueuse Stéphanie Grammond fait le tour des petites et grandes questions qui préoccupent les lecteurs de La Presse.

La fin des parts permanentes de Desjardins

Q. À titre de détentrice de parts permanentes Desjardins, je viens de recevoir un avis m’annonçant que le taux d’intérêt annuel versé passera à 0,50 % à partir du 1er janvier 2020 ! ? Comment expliquer une telle décision du C.A. ? Faut-il s’inquiéter de ces milliers de dollars tenus par Desjardins ? Qui va vouloir racheter ces parts à ce taux ? – Michèle

R. Les parts permanentes de Desjardins sont sur leur fin de règne. Depuis 2015, la coopérative poursuit une stratégie de rachat de ces parts dont 150 000 membres possédaient pour environ 2 milliards de dollars.

À ce jour, 87 % des parts ont été rachetées. Pour éliminer les parts restantes, la coopérative fait des démarches, notamment par l’envoi de lettres. Avis aux intéressés : il est grand temps de vous débarrasser de ces parts !

PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

Les parts permanentes de Desjardins sont sur leur fin de règne. Depuis 2015, la coopérative poursuit une stratégie de rachat de ces parts dont 150 000 membres possédaient pour environ 2 milliards de dollars.

Leur rendement qui s’élevait à 4,25 % en 2015 a baissé de 75 points chaque année et il tombera effectivement à 0,5 % à partir de janvier prochain. C’est bien peu pour un placement qui n’est même pas couvert par l’assurance dépôts.

« Il est donc plus avantageux pour nos membres de migrer vers un autre produit », recommande Chantal Corbeil, porte-parole du Mouvement Desjardins.

La coopérative encourage ses membres à opter pour ses parts de capital (catégorie F) qui ont été créées en 2012 afin de répondre aux nouvelles exigences internationales de capitalisation (Bâle III) découlant de la crise du crédit. Leur valeur atteint aujourd’hui 4,9 milliards de dollars.

Les parts de capital versent 4,25 % d’intérêts. Mais leur niveau de risque est un peu plus élevé que celui des parts permanentes. En fait, les parts de capital ressemblent davantage aux actions des banques, avec moins de soubresauts (leur valeur est fixe), mais moins de flexibilité (elles ne sont pas remboursables). Les détenteurs qui veulent ravoir leurs billes peuvent toutefois transférer leurs parts de capital à un autre membre, par l’entremise d’un fonds fiduciaire.

Les porteurs de parts permanentes qui ne sont pas intéressés par les nouvelles parts de capital peuvent récupérer leur argent. Desjardins versera capital et intérêts aux membres. Ils seront ensuite libres d’investir comme bon leur semble.

Pour ceux qui veulent des placements garantis, les comptes à intérêts élevés versent environ 1 % dans les grandes institutions financières. Mais certaines banques virtuelles offrent jusqu’à 2,3 % (AcceleRate, Achieva, Alterna, etc.). Pour les certificats de placement garanti, les taux vont jusqu’à 2,7 % sur cinq ans.

Autrement, les actions des banques canadiennes paient un dividende d’environ 3,5 %, ce qui n’est pas bien loin des parts de capital, considérant que les dividendes sont moins imposés. Mais évidemment, il faut être capable de vivre avec les hauts et les bas de la Bourse.

Les zigzags de la charte des voyageurs

Q. Est-ce que je comprends que cette charte s’applique seulement aux compagnies canadiennes ? S’applique-t-elle aux autres en partance du Canada ? S’applique-t-elle aux compagnies canadiennes en partance d’un autre pays ? – Robert

R. La nouvelle charte canadienne des voyageurs, dont le dernier volet est entré en vigueur le 15 décembre dernier, « s’applique à tous les vols à destination, en provenance et à l’intérieur du Canada, y compris aux vols de correspondance », explique l’Office des transports du Canada (OTC).

Cela signifie que l’ensemble des transporteurs sont visés, autant les Canadiens que les étrangers, dans la mesure où ils touchent le sol canadien.

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

La nouvelle charte canadienne des voyageurs, dont le dernier volet est entré en vigueur le 15 décembre dernier, « s’applique à tous les vols à destination, en provenance et à l’intérieur du Canada, y compris aux vols de correspondance », explique l’Office des transports du Canada.

Mais dans bien des cas, les voyageurs canadiens seront mieux protégés par la charte européenne qui existe depuis 2004.

Cette charte s’applique aux Canadiens qui vont dans l’Union européenne (UE) ou en reviennent sur les ailes d’une compagnie européenne. Elle vise aussi les transporteurs canadiens, mais seulement sur les vols en partance de l’UE, de même que de l’Islande, de la Norvège, de la Suisse ainsi que de certaines îles comme la Martinique, la Guadeloupe et Saint-Martin.

À bien des égards, la charte européenne est plus payante pour les voyageurs canadiens. Ceux-ci devront donc s’assurer de choisir le bon régime lorsqu’ils feront une réclamation. « Sinon la ligne aérienne risque de choisir celui qui est plus avantageux pour elle », prévient Jacob Charbonneau, président de volenretard.ca.

Voici quelques exemples où la charte européenne reste plus avantageuse.

Lorsqu’un retard ou une annulation de vol est causé par un bris mécanique, les Canadiens devront se rabattre sur la charte européenne, car la charte canadienne ne couvre pas ce genre de problème, sauf si on peut prouver que le problème mécanique avait été détecté lors de l’entretien de routine de l’appareil.

Sur les vols transatlantiques, les indemnisations sont aussi plus généreuses avec la charte européenne, à moins que le retard excède neuf heures.

En fait, sur les vols de plus de 3500 km, la charte européenne prévoit une indemnisation de 600 euros (880 $) dès que le vol est en retard de plus de trois heures. Quant à la charte canadienne, l’indemnité pour les grandes compagnies aériennes s’élève à 400 $ pour les retards de 3 à 6 heures, à 700 $ pour ceux de 6 à 9 heures et à 1000 $ pour ceux de plus de 9 heures.

Alors, faites bien vos calculs… et n’essayez pas de faire deux réclamations en vertu des deux chartes. Ça ne s’additionne pas !

Les cartes-cadeaux qui tombent à l’eau

Q. Ma fille a acheté une carte-cadeau de 100 $ chez Z’Axe, au DIX30, pour l’anniversaire de son frère, en juillet 2017. Comme il était en processus d’achat de maison pour 2018, il a attendu de voir ce qui conviendrait plus tard à son décor. Quand il a voulu l’utiliser, il était trop tard, car Z’Axe avait fermé ses portes. Qu’arrive-t-il dans ce cas-là ? – Louise

Il est vrai que les dates d’expiration sur les cartes-cadeaux sont interdites par la Loi sur la protection du consommateur (LPC). Mais il vaut mieux les utiliser rapidement si vous ne voulez pas perdre votre argent en cas de fermeture ou de faillite du commerce.

Quels sont vos recours dans une telle situation ?

En cas de fermeture, vérifiez si une autre succursale de la même enseigne peut honorer votre carte-cadeau.

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

Il est vrai que les dates d’expiration sur les cartes-cadeaux sont interdites par la Loi sur la protection du consommateur. Mais il vaut mieux les utiliser rapidement si vous ne voulez pas perdre votre argent en cas de fermeture ou de faillite du commerce.

Si le détaillant a déclaré faillite, vous pouvez vous adresser au syndic. Mais il y a peu de chances de revoir la couleur de votre argent. Prenez le cas de Z’Axe, qui a fait faillite en 2018 avec des dettes de plus de 450 000 $. Les actionnaires ordinaires n’ont pas eu un cent, car les actifs du détaillant qui s’élevaient à 13 500 $ étaient tous grevés en faveur d’actionnaires garantis.

Enfin, si la carte a été achetée auprès d’un intermédiaire ou d’un site d’achats groupés, prenez le temps de lire la politique d’échange et de remboursement.