Alors que de plus en plus de travailleurs prendront leur retraite, le Fonds de solidarité FTQ, qui compte plus de 700 000 actionnaires, soit plus d’un travailleur sur sept, souhaite convaincre les jeunes de lui confier leurs épargnes.

En entrevue téléphonique avant la tenue de l’assemblée annuelle de l’organisation, samedi, à Montréal, son président et chef de la direction, Gaétan Morin, a dit vouloir poursuivre l’effort mis de l’avant il y a quelques années.

« Cette année, plus de la moitié de nos quelque 47 700 nouveaux actionnaires avaient moins de 40 ans », s’est-il félicité.

M. Morin estime que le bassin d’actionnaires du Fonds de solidarité FTQ peut continuer à croître, mais il reconnaît qu’avec une population vieillissante, de plus en plus d’actionnaires vont prendre leur retraite et encaisser une partie de leurs épargnes.

Ainsi, depuis « trois ou quatre ans », l’organisation dit avoir déployé une série d’efforts afin de « rejoindre les plus jeunes », a expliqué son grand patron.

« La démographie de nos actionnaires est semblable à celle du Québec, a souligné M. Morin. Nous avons par exemple, avec de la publicité, ciblé les plus jeunes travailleurs. L’idée, c’est que le Fonds soit toujours pertinent. »

Par exemple, une section du site web du fonds de travailleurs fait valoir que l’organisation contribue à une série d’éléments « positifs », comme le maintien ainsi que la création d’emplois. De plus, par l’entremise de quelque 2000 responsables locaux issus de la structure syndicale de la Fédération des travailleurs du Québec, on effectue davantage de sensibilisation à l’épargne-retraite.

Moins de carbone

À la fin de l’année financière terminée le 31 mai dernier, le Fonds de solidarité FTQ a réalisé un rendement de 7,8 %, ce qui lui a permis d’engranger un profit record de 1,13 milliard alors que les rendements ont été positifs dans toutes les catégories d’actifs.

Au lendemain de la marche pour le climat à Montréal, l’institution, qui avait déjà annoncé qu’elle n’investirait plus dans le charbon et les hydrocarbures au Québec, a annoncé avoir réduit de 14 % l’empreinte carbone de ses investissements boursiers — à 61 tonnes de dioxyde de carbone (CO2) pour chaque million de dollars investi.

Le Fonds souhaite que cette réduction soit de l’ordre de 25 % en 2025, à 53 tonnes de CO2 par million investi.

« Il y a une nécessité de le dépasser (cet objectif), a dit M. Morin. On ne s’arrêtera pas là, c’est clair. Nous allons revoir complètement notre politique de placement pour préparer l’après 2025. »

Du côté des investissements privés, la première mesure effectuée par le Fonds s’établit à 45 tonnes de CO2 pour chaque million de dollars investi. Si le rapport de développement durable n’identifie aucune cible précise de réduction, M. Morin a souligné que l’empreinte carbone de ce portefeuille était déjà bien meilleure que celle des investissements boursiers.

Plus tôt cette semaine, à l’occasion du Sommet Action Climat à l’ONU, la Caisse de dépôt et placement du Québec, en compagnie d’autres importants investisseurs internationaux, s’est engagée à ce que son portefeuille soit carboneutre d’ici 2050.

Interrogé sur cette cible, le dirigeant du Fonds de solidarité n’a pas pris d’engagement ferme, reconnaissant toutefois au passage la nécessité de poursuivre la décarbonisation des investissements de l’organisation.

« Il faudra, tôt ou tard, que la production de CO2 soit en équilibre avec la capacité du globe à la capter », a dit M. Morin.

En date du 31 mai dernier, l’actif net du Fonds de solidarité FTQ s’établissait à 15,6 milliards et celui-ci était partenaire de 3126 entreprises en plus d’appuyer 215 100 emplois.