Voici quelques questions et réponses, pêle-mêle, que les expatriés de la retraite se posent avant de prendre la grande décision.

FAUT-IL TOUT LARGUER AU CANADA ?

Pour devenir non-résident fiscal, les règles sont moins sévères si vous partez vivre dans un pays qui dispose d'une convention avec le Canada. L'essentiel est que vous et votre conjoint n'ayez plus un domicile disponible à l'année au Canada et que vous ayez une résidence à votre disposition dans l'autre pays.

C'est le principal facteur qui permet de déterminer le pays avec lequel vous avez les liens les plus serrés. Si vous gardez un chalet trois saisons au Canada ou si vous louez votre résidence principale, ça pourrait aller. Mais si vous conservez un pied-à-terre ici, ça devient difficile à justifier.

Mais les autorités fiscales peuvent être plus capricieuses, surtout si vous partez vers un pays sans convention. Il pourrait alors être nécessaire de fermer vos comptes bancaires, vos cartes de crédit, d'abandonner votre permis de conduire... bref, de couper tous les ponts avec le Canada.

QUELLES SONT LES RÈGLES DU RÉGIME D'ASSURANCE MALADIE DU QUÉBEC ?

Si vous passez plus de la moitié de l'année à l'extérieur du Québec, vous perdrez votre couverture d'assurance maladie. On parle ici de 183 jours ou plus d'absence par année (sans compter les séjours de 21 jours consécutifs ou moins et les journées de départ et de retour). Pour être couverts pour vos soins de santé à l'étranger, vous devrez alors prendre une assurance privée dans le pays où vous irez vous établir.

À votre retour au Canada, vous redeviendrez admissible à l'assurance maladie après une période de trois mois. Durant ce délai de carence, vous devrez prendre une assurance privée, car autrement, les soins ne vous seront pas remboursés.

RECEVOIR SA PENSION À L'ÉTRANGER, COMMENT ÇA MARCHE ?

Même s'il vit à l'étranger, un Québécois a droit à ses rentes du Régime de rentes du Québec (RRQ) et de la Pension de la sécurité de la vieillesse (PSV), qui seront soumises à une retenue fiscale.

En 2017, plus de 47 000 bénéficiaires du RRQ touchaient leur rente à l'extérieur du pays, essentiellement aux États-Unis (37 %), en France (17 %), en Grèce (10 %), en Italie (9 %) et au Portugal (4 %). Cela représente environ 2,6 % de l'ensemble des bénéficiaires, un pourcentage assez stable depuis 10 ans.

Avant de quitter le Québec, assurez-vous simplement de bien faire votre changement d'adresse...

OÙ INVESTIT-ON SON ARGENT ?

À l'étranger, les institutions financières ne sont pas toujours aussi solides que chez nous. S'il faut rompre tous les liens avec le Canada et déménager son argent à l'étranger, il peut y avoir des risques et des contraintes.

La Barbade, par exemple, exerce un contrôle des changes. « Il faut demander l'autorisation de la banque centrale avant de convertir des devises. Si vous voulez partir à l'étranger avec votre carte de crédit de la Barbade, il faut indiquer quel montant d'argent vous allez dépenser. La banque va déterminer si elle vous accorde ou non la permission. Et elle peut dire non », prévient le fiscaliste international Yves Coallier.

ET SI ON MEURT À L'ÉTRANGER ?

Avant de s'établir à l'étranger, les retraités doivent prendre leurs précautions et prévoir le pire : un décès ou une invalidité. D'un pays à l'autre, les règles varient. Aux États-Unis, par exemple, il y a tout un processus d'homologation, contrairement au Québec, où on n'a pas besoin d'aller devant les tribunaux pour transférer ses biens lors du décès, expose Caroline Vanier, avocate chez Racicot et Associés.

Pour éviter les complications, il est donc conseillé de refaire ou d'adapter son testament et son mandat de protection, le document qui déterminera qui prendra soin de vous si une maladie ou un accident grave vous privait de votre tête.